Vivent les utopistes (Adrienne)
Probablement qu'aujourd'hui, Henri a une opinion plus nuancée, mais entre ses seize et dix-huit ans il croyait que l'éducation était la meilleure réponse à tous les problèmes de société.
Il avait l'optimisme d'un Condorcet au bord de l'échafaud, rédigeant son Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain juste avant d'avoir la tête coupée:
Comme les Encyclopédistes et leurs amis, Henri était convaincu que par l'éducation on pouvait lutter efficacement contre les préjugés et leur cortège d'excès en -isme.
Deux ou trois ans plus tard, il écrivait à Madame:
"Ik ben er heilig van overtuigd, dat kennis een eerste stap is om Utopia te bereiken, dat de wereld beter wordt met meer kennis" (Je suis intimement persuadé que la connaissance est un premier pas nécessaire pour atteindre l'Utopie, qu'elle rend le monde meilleur.)
Madame espère de tout cœur que ces belles dispositions ne seront pas broyées par la réalité.