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Le défi du samedi
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6 février 2021

Excuse my french (participation d'Adrienne)

 
Quand un valet de pied tendit le plateau d’argent devant sir Archibald, celui-ci explosa :

- Jellyfish ! Abalone ! Sea gherkin ! Nitwit ! Scoundrel ! Bragger ! Pinhead ! Pickled herring ! Swab ! Nincompoop ! Freebooter ! Dizzard ! Black beetle !

On tentait en effet de lui servir un whisky allongé d’eau et de glaçons.

Son explosion de colère passée, il se tourna vers l’ambassadeur de Syldavie et lui dit de son air le plus mondain, en pinçant les lèvres: « Excuse my french ».

Car il avait promis à son ami de bien se tenir.

 

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30 janvier 2021

Z comme zut! (participation d'Adrienne)

 

Zut! se dit l'Adrienne en entendant le flot de muzak envahir la maison.
Il est temps d'intervenir.

On ne peut empêcher ses voisins d'avoir certains goûts musicaux mais on peut essayer de leur faire baisser le son.

Elle prend donc sa plume la plus diplomatique pour écrire sur un ton guilleret "vous aurez sans doute déjà remarqué vous aussi à quel point le mur entre nous est fin".
Mais non, la voisine ne l'avait pas encore remarqué, et pour cause, l'Adrienne mène une vie de souris - et même moins bruyante encore.

"Moi j'entends tout ce que vous dites, répond l'Adrienne, je comprends juste un peu moins bien quand c'est Monsieur qui parle, à cause de son dialecte gantois."
Ce dernier détail devant servir à convaincre tout à fait la voisine que oui, zut et flûte, l'Adrienne entend tout!

"Même, ajoute-t-elle, que je me sentais fort mal à cause de ça, comme un voyeur."

Parce que oui, c'est régulièrement reality TV chez les nouveaux voisins.

Bref, la voisine remercie de l'avoir prévenue et conclut par un "On en tiendra compte à l'avenir!"

Quant à savoir quand c'est, "l'avenir", la question reste ouverte: ils continuent à crier dans leur téléphone et à parler si haut et si fort, alors qu'ils ne sont que deux dans la maison, que l'Adrienne - zut et flûte - continue de tout entendre.

Mais au moins elle n'a plus l'impression de faire du voyeurisme :-)

 

7 novembre 2020

7 petites notes (Adrienne)

 

La chorale s'appelle Saint-Ambroise ce qui fait qu'elle a deux fêtes coup sur coup, une pour la Sainte-Cécile, patronne des musiciens, le 22 novembre, et une le 7 décembre, pour Saint-Ambroise.

Qui n'est pas, comme le dit wikisaitout, le patron des apiculteurs: dans la ville de mini-Adrienne, il est le patron de tous ceux qui vivent de l'industrie textile.

C'est-à-dire à peu près de tout le monde jusque dans les années 1970.

Répétition le vendredi soir et messe le dimanche matin, le père de mini-Adrienne est un des membres les plus assidus.

Très fier, aussi, que sa chorale perpétue les traditions et connaisse pour chaque dimanche de l'année les chants grégoriens appropriés.

C'est tout un vocabulaire que la petite écoute sans comprendre. Les deux mots les plus mystérieux sont le propre et l'introït. Elle a le goût des mots mystérieux :-)

Assise sur l'inconfortable chaise de paille, elle lève les yeux vers le jubé, et écoute son père sans le voir.

Elle reconnaît la voix d'Yvan, le ténor, et juste derrière, le baryton paternel. Elle est heureuse.

On ne dira jamais assez les vertus de la musique et les merveilles qu'on peut faire avec sept petites notes.
 

29 août 2020

Adrienne en vacances

 
Mini-Adrienne ne comprend pas l'intérêt que trouvent ses parents à visiter des ruines et des villages délabrés, chaque fois qu'ils sont en vacances en France.
- Encore un château cassé! soupire-t-elle en voyant la destination suivante vers laquelle se rend son père d'un pas allègre, le Michelin vert sous le bras.
Sa mère est toujours un peu à la traîne, à force de s'extasier sur les vieilles portes, les décorations en fer forgé, les pierres sculptées.
- Tu as vu cette porte? Magnifique! Du chêne massif! Et ce heurtoir? Splendide!
Oui, oui, dit le père, qui a appris à ne pas la contrarier.
Et mini-Adrienne continue de s'interroger sur ce qu'il y a de si beau à une porte à laquelle manquent des morceaux, surtout vers le bas, ou pourquoi ce heurtoir est si formidable, alors que visiblement son usage a bien abimé le panneau de bois.
Mais c'est une éducation comme celle-là qui fait qu'aujourd'hui, elle aime les vieilles pierres et ne manque jamais de remarquer une porte en chêne massif ou un heurtoir, surtout s'ils sont délabrés ;-)

 

1 août 2020

H comme hibiscus (Adrienne)

 
La première fois que la petite voit des passiflores sur un treillage, sa mère lui explique:
- Tu vois? On appelle ça la fleur de la passion parce qu'il y a la couronne d'épines, les trois clous, les cinq plaies... Tu vois?
La petite voit et est fort impressionnée par cette merveille de la nature.
Alors depuis ce jour-là, elle observe bien les fleurs, toutes les fleurs, et très souvent elle y trouve les trois clous, les cinq plaies et la couronne d'épines... 
Regardez bien cet hibiscus :-)
 
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20 juin 2020

T comme traître (Adrienne)


C'est traître, la confiture.
Vous avez quatre ans et une immense envie de savoir lire et écrire.
Fascinée par les lettres, vous vous entraînez avec tout ce qui vous tombe sous la main.
Puis un jour vous montrez fièrement votre oeuvre à votre grand-père.
Qui se met à rire, à rire!
Vous aviez pourtant recopié une étiquette, comme les autres fois.
De Betuwe. Confiture de fraises.
C'est traître, la confiture!

13 juin 2020

B comme bésicles (Adrienne)

 
C'est à l'âge de 14 ans que l'Adrienne, un beau matin, est arrivée à l'école avec des lunettes sur le nez.

- Wat ziet mijn lodderig oog? Que voit mon oeil ahuri? a déclaré la première copine de classe à remarquer l'événement. 
Ce qui a bien fait rire l'Adrienne.
En classe, elle a pu constater qu'en effet elle voyait parfaitement ce qui était marqué au tableau. Il est vrai que l'ophtalmo s'était demandé par quel miracle elle y arrivait encore, vu son degré de myopie. Mais il avait fallu une visite médicale scolaire pour que ce soit détecté: l'Adrienne déchiffrait probablement par la force de l'habitude.
Sa mère, évidemment, avait tout de suite trouvé les coupables: les livres! la lecture! le passe-temps favori de l'Adrienne qui n'y avait droit que depuis deux ans seulement. 
C'est donc depuis ce jour-là qu'elle a surtout lu en cachette, ayant toujours un livre sous ses affaires de classe, alternant lecture et devoirs.
Et contrairement aux opinions maternelles, ces lectures - même les plus clandestines - n'ont pas aggravé sa myopie.


21 mars 2020

Questions existentielles (Adrienne)

 
Les mystères de la vie turlupinent mini-Adrienne depuis un bon moment - au moins huit jours entiers! - et à qui d'autre s'adresser sinon à sa grand-mère?

- Tu crois, toi, que les bébés ils viennent du ventre de la maman?
Ah la voilà bien embêtée, la grand-mère!
Elle qui était jeune à une époque où même avoir ses règles était entouré de tabous et d'interdits!
Elle n'a absolument pas envie de faire l'éducation sexuelle d'une gamine qui n'a pas tout à fait cinq ans.
- Et toi, dit-elle, qu'est-ce que tu en penses?
- Moi je pense que c'est vrai, dit la petite.
On passait fort à propos le long d'un pré où une vache brune et blanche paissait paisiblement.
- Tu vois, continue-t-elle, comme cette vache a un gros ventre? Il y a sûrement un petit veau dedans...
- Tu crois? dit la grand-mère, de plus en plus mal à l'aise.
- J'en suis sûre, dit la petite, mais ce que je ne sais pas, c'est comment ils en sortent.
- Il faudra le demander à ta maman, suggère la grand-mère.
- Et toi, tu ne le sais pas? tu es une maman aussi!
- Oh! fait la grand-mère d'un geste théâtral, moi! il y a si longtemps que j'ai oublié!


14 mars 2020

Oremus! (Adrienne)

 
Mini-Adrienne n'a pas cinq ans, c'est un de ses plus vieux souvenirs. 


Pour une raison qu'elle ignore, elle accompagne son grand-père à la messe dominicale. Elle en est heureuse, impressionnée, flattée. Le grand-père est un homme que l'on craint.

Il est dix heures du matin. C'est la grand-messe. Tout se passe dans une langue étrange que le grand-père semble maîtriser. Mini-Adrienne est subjuguée. Admirative. 
Le prêtre lève les bras et dit "Oremus!". Tout le monde se lève. C'est magique.
 

 

29 février 2020

M comme mimosa (Adrienne)


Quel bonheur, un livre!
Le cœur de mini-Adrienne fait des bonds. Il n'est même pas nécessaire d'ôter le papier, c'est un livre, elle le sent, et c'est le principal! Elle s'élance pour embrasser sa Tantine.
La couverture est vert pâle. 'Boule d'Or et sa Dauphine', dit le titre.
La Dauphine, mini-Adrienne connaît, c'est le modèle de voiture qu'a le vieil Hector. Exactement de ce même vert délavé.
Et Boule d'Or? ce sont les cigarettes que fume le grand-père. Les rouges sans filtre.
Une auto et des cigarettes, se dit mini-Adrienne, du haut de ses huit ans, voilà qui sera une lecture intéressante!
Alors elle y commence tout de suite. Mais il n'est question ni de Renault ni de tabac:
"C’est aujourd’hui chez nous la cueillette du mimosa que les gens de la ville viennent chercher ce soir. Papa a besoin d’aides ; qui est-ce qui vient avec moi ? " lit-elle à la page 10.
Cueillette de mimosa, fête du mimosa, bouquets de mimosa, gerbes de mimosa, une montagne de mimosas... et la Reine du Mimosa!
Qui s'appelle Marie-Antoinette.
Voilà.
C'est comme ça qu'à huit ans mini-Adrienne a su que la future reine de France portait un nom de voiture :-)

15 février 2020

K comme kilt (Adrienne)

 
Quand le train entre en gare d'Ostende, prends ton bagage dans une main et ton appareil photo dans l'autre. 

Car c'est tout de suite que tu vas en avoir besoin.

Oostende aug 2009 001 (2)

1 février 2020

I comme Illuminati (Adrienne)

 

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Le Kilroy nouveau est arrivé!

 

25 janvier 2020

hop là... boum! (Adrienne)

 
"Raide comme un piquet!" voilà ce que le père de l'Adrienne n'a cessé de déclarer à qui voulait l'entendre en parlant de sa fille. "Raide comme un piquet!" - en on sentait bien sa désillusion, lui qui excellait dans tous les sports sauf aquatiques.

Sans doute qu'il aurait fallu baisser les bras et accepter. Mais c'était compter sans cette tête de mule d'Adrienne. "Raide comme un piquet!", aha on verrait bien.
Si au cours d'éducation physique les points avaient été distribués selon l'implication et la bonne volonté, c'est elle qui aurait été première. Malheureusement, à cette époque, c'était le résultat qui comptait.
Elle regardait ses condisciples qui l'une après l'autre réalisaient le saut du tigre. Si elles y arrivent, se dit l'Adrienne, moi aussi je devrais pouvoir le faire.
Y a pas de raison.
Alors elle prend son élan... Hop là... boum!
C'est ainsi qu'elle a eu tout un bras dans le plâtre, du poignet jusqu'à l'épaule, pendant quelques chaudes semaines de juin.
"Raide comme un piquet!"
 
18 janvier 2020

F comme fraudeurzak (Adrienne)

Fraudeurzak, vous ne trouverez le mot au dictionnaire d'aucune langue. Il est formé du néerlandais "een zak" (un sac) et de "fraudeur": le sac d'un fraudeur.

Dans la jeunesse de mon arrière-grand-père - il est né en 1878 - on passait nuitamment la frontière française pour frauder du tabac. Il paraît que ce petit commerce était fort lucratif mais que mon arrière-grand-père avait trop peur du gendarme pour s'y adonner.

Dans les annales non-écrites de la famille, on se plaît à répéter sa phrase à l'intention de son épouse, après sa première expérience avec le fraudeurzak:

- Céleste, vraag mij dat nooit meer

Ne me demande plus jamais (de faire) ça!

Il se chuchote que Céleste, celle que sur les photos on voit l'air sévère, si droite et si digne dans sa longue robe noire au col montant, s'est chargée toute seule de la besogne.

Mais bien sûr, nous n'en avons aucune preuve. 

Et chacun sait ce que valent les légendes familiales... comme les autres :-)

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Edmond, Céleste et leur fille, ma grand-mère Adrienne, juste avant la guerre de 14

4 janvier 2020

C comme Cormoran (Adrienne)

 

Le matin du premier janvier, dans le parc d'Ostende - le plus grand, celui qui s'appelle Marie-Henriette mais que les Ostendais appellent 'het Bosje', le Bosquet, et qui est si labyrinthique que l'Adrienne s'y perd chaque fois qu'elle veut y essayer un autre chemin que celui qu'elle prend habituellement - bref ce matin-là un cormoran faisait sécher ses plumes.

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Pose parfaite pour la photo d'un emplumé, et comme le séchage prend infiniment plus de temps que le mouillage, l'Adrienne a eu largement l'opportunité de se décider, de déposer ses bagages, d'enlever ses gants, de sortir l'appareil, de faire quelques réglages: la bête n'a pas bougé... d'une plume :-)

Merci à elle et un tout grand merci à toi, Walrus, de tenir à toi tout seul notre ménagerie!
 

28 décembre 2019

X c'est l'inconnu (Adrienne)

 

Dynamite, voilà un mot qui ne me fait pas penser en premier lieu à Alfred Nobel, comme le suggère Walrus, mais d'abord à tous ces "cartoons" qu'on voyait à la télé chez mes grands-parents: les bâtons de dynamite y surgissaient toujours de partout et tellement à propos.

Principalement chez Bugs Bunny, comme ci-dessous, mais aussi avec le Coyote, Woody Woodpecker, Bip Bip ou Daffy Duck.

Cependant l'élément le plus important, dans ces "looney tunes", c'est l'usage de la musique, si souvent prise dans le répertoire "classique" où l'on pèche sans vergogne et sans mention du compositeur. C'est un autre, en fin de générique, qui prétend l'avoir composée tout seul: "music by Carl Johnson".

Really?

Sans doute pense-t-on qu'on ne lui doit rien, vu qu'il est mort depuis longtemps, le vrai compositeur...

Ecoutez donc cette "Dynamite Dance", elle date de 1858.

 C'est le Galop infernal de l'opéra bouffe "Orphée aux Enfers

21 décembre 2019

C comme cathèdre (Adrienne)

 
Léonce-Albert n'est pas content. Léonce-Albert n'est pas d'accord.
Voilà deux ans qu'il fait des allers-retours entre Gand et Rome, deux ans à freiner des quatre fers contre cet aggiornamento désiré par le pape, et dans l'avion qui le ramène en Belgique, en ce mois de décembre 1965, il a du mal à calmer la tempête dans sa tête.
La messe en langue vulgaire? Le maître-autel tourné vers les fidèles? Des chaises sans banquettes pour s'y agenouiller? Des prêtres en costume-cravate?
C'est courir à la catastrophe!
Quelques heures plus tard, quand il salue son chauffeur et monte dans la limousine épiscopale, il a retrouvé la sérénité. sa position d'évêque et le décret Christus Dominus vont le sauver.
Il y a moyen de contourner le problème. De limiter les dégâts.
Léonce-Albert est content.

14 décembre 2019

K comme kaatsing (Adrienne)

 

Devant le grand portail de l’église, celui qui ne s’ouvre qu’aux mariages, aux enterrements et le premier dimanche de la kermesse d’été, il y a une placette. Elle n’est ni ronde, ni carrée, ni rectangulaire. La petite n’apprendra que dans deux ou trois ans que cette forme-là s’appelle un trapèze.

Quelques lignes blanches y sont peintes. Quand elle traverse la placette, fermement maintenue par la main de sa grand-mère, la petite essaie toujours d’en suivre le tracé en sautillant.

Le plus souvent, on va vers la droite, pour rentrer directement à la maison. Grand-mère marche vite parce que la rue descend. Puis on remonte par la pâtisserie si c’est dimanche et qu’on doit encore passer prendre le millefeuille ou le saint-honoré.

Le plus beau jour de l’année, c’est quand la petite tient la main de son papa. Ce jour-là, des hommes habillés de blanc occupent la placette. Ils se lancent une petite balle en faisant de grands gestes pour qu’elle aille le plus loin possible. Mais généralement quelqu’un la rattrape.

– Pourquoi ils ont seulement un gant ? demande la petite.

Papa ne répond pas. Il n’a même pas entendu la question. Tout autour du trapèze, des hommes crient « Quinze ». Papa discute en gesticulant. Il a oublié la petite.

Parfois personne ne réussit à rattraper la balle. La petite a peur qu’on ne la retrouve plus, comme quand petit frère envoie son ballon dans le jardin d’Oscar, le vieux monsieur d’à côté, celui qui raconte des histoires si terrifiantes sur le Peitie Baboe, ce monstre qui vient la nuit pour enlever les petits enfants. Même les enfants sages.

Puis la balle atterrit dans les pieds de la petite, qui s’en saisit vivement. Elle est dure, tendue de cuir blanc, et on peut y voir le gros fil avec lequel on l’a cousue.

– C’est une drôle de balle, dit-elle.

Mais déjà on la lui retire vivement des mains.

– Ça s’appelle une balle pelote, dit son papa.

 

16 novembre 2019

X pour embrasser l'inconnu (Adrienne)

a

"Dikke zoen terug", gros bisou à toi aussi!
X
9 novembre 2019

G comme Grand nettoyage (Adrienne)

 

2019-11-02 (25)

Depuis qu'on avait enlevé tous les tapis, Brenda était obligée de trouver une autre solution...

***

Photo prise à l'expo Banksy, espace Lafayette.

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