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4 février 2023

Belphégor et Jujube (Joe Krapov)

DDS 753 Arthur_Bernède

Cette semaine, ça va être du donnant donnant. Moi non plus, je ne savais ce que c’était qu’un jujube ! Je croyais même qu'on disait une jujube ! Mais vous, savez-vous pourquoi il y a une rue Arthur Bernède à Redon, riante cité du Sud de l’Île-et-Vilaine dans laquelle habitent mes beaux-parents, rue devant laquelle nous passons quand nous allons rendre visite à la famille ?

Arthur Bernède ! Qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui-là ? Quel rapport avec le jujube ? Moi je sais de longue date que c’est un romancier et qu’il est surtout connu – s’il l’est encore – pour avoir écrit « Belphégor ».

DDS 753 Belphe´gor-e1666800643397Ca ne va peut-être pas vous rajeunir mais moi, si ! En mars 1965 ce roman populaire a été diffusé sur les écrans de la télévision française sous forme d’un feuilleton en quatre épisodes. C’est peu de dire qu’il a flanqué la trouille à tous les gamins des écoles et collèges. Je me souviens très bien que dans la cour de récréation on vous sautait sur le dos, vous mettait les mains autour du cou et faisait mine de vous étrangler en disant « Ah ! Ah ! Je suis Belphégor, le fantôme du Louvre !».

Comme il n’y avait pas de télé à la maison, le mystère était encore plus grand pour nous et il m’a fallu attendre des années pour que je comprenne le phénomène. J’ai ainsi en ma possession, dans ma collection de dévédés, cette terrifiante série vintage qui en fera rigoler plus d’un aujourd’hui. J’ai également fait l’acquisition du roman original de 1927 que j’ai pris le soin de relire cette semaine : je ne voudrais pas qu’on m’accuse de parler de choses que je n’ai pas lues ou vues ou surtout que j'aurais oubliées ! J’ai aussi souvenir d’être allé voir un film homonyme de Jean-Paul Salomé sorti en 2001, fort tombé dans les limbes lui aussi. 

DDS 753 Jujube autobiographie

Si j’ai proposé le mot « jujube » à l’animateur de notre atelier préféré, - c’est encore plus drôle s’il l’a choisi tout seul - c’est surtout parce que je pensais à « Jujube », le surnom de Juliette Gréco qui, dans le feuilleton « Belphégor » de 1965, tient le rôle d’un personnage nommé Laurence Borel. C’est peu de dire qu’elle irradie dans ce rôle qui est celui d’une très intrigante séductrice.

Ma semaine ayant été fort occupée, je n’ai pu revoir que les deux premiers épisodes de « Belphégor ». Ce qui me fait sourire, c’est la notion de duplicité et le goût du transformisme, de la transformation que l’on trouve à tous les étages. Dans le livre qui est assez grand guignol et dont le style mélo a énormément vieilli il y a un personnage de détective, Chantecoq, complètement pompé sur Rouletabille et surtout Arsène Lupin, qui use et abuse de déguisements divers et variés. Le fantôme du livre n’est évidemment pas un fantôme, c’est un costume endossé, pour on ne sait quelle raison, par une gentlewoman cambrioleuse. Quand on fait un casse pour récupérer un butin, en général on n’attire pas l’attention sur soi avant et pendant ! Mais bon, la fiction n'a jamais peur de l'invraisemblable !

Dans la série, tout est changé. Il y a plus traditore que le traduttore, c'est l'adaptatore ! Le journaliste Jacques Bellegarde se prénomme désormais André et est devenu étudiant en physique. Chantecoq, Simone, la Scandinave, les époux Papillon ont disparu. Il y a une séance digne de Frankenstein, avec seringue et tensiomètre, pour donner vie au fantôme dans une crypte de l’église Saint-Germain L’Auxerrois (des prés ?). On ne cherche plus le trésor des Valois mais la pierre de Paracelse ! Le bossu et l’homme à la salopette ont été remplacés par une inquiétante Lady Phonographe et il y a une séquence d’enlèvement de la fille du commissaire Ménardier avec un simulacre de meurtre en haut de la tour Eiffel. Mais je ne vous en dirai pas plus là-dessus car je hais ce genre de séquences vertigineuses et donc j’ai « zappé » et j'en ai profité pour aller faire pipi. Vous qui avez la télé, vous faites bien ça aussi pendant les pubs, non ?

DDS 753 images (1)Mais je ne vDDS 753 Juliette-greco-68ous ennuierai pas plus longtemps avec Belphégor. Je poursuis juste avec l’idée qu’il y a deux Juliette Gréco : celle, magnifique actrice et chanteuse, qui avait un très joli nez et celle d’avant qui avait un tarin un peu trop gros et trop fort. Par deux fois elle eut recours au bistouri des Frankenstein brothers : à la fin des années 40 et en 1956.

Voici la moralité de cette chronique : comme chante Boby Lapointe dans « Avanie et framboise », « on peut presque tout changer excepté ce qu’on ne peut pas ». Juliette a quand même bien fait de se faire refaire le pif, surtout la première fois : nous avons retrouvé une photo de son appendice nasal initial. Oui, hein, pas terrible !

 

DDS 753Juliette Jujube 2

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Commentaires
T
https://www.youtube.com/watch?v=NMm1INhWig0<br /> <br /> a <br /> <br /> Après le pif de greco la prochaine fois tu nous feras celui d'arletty !
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T
Une paire d'auteurs-compositeurs étaient, dans leur prime adolescence encore inconnue du grand public, friands de poésies sombres, romantiques ou absurdes, l'un d'eux était raide dingue de "Jujube", dont il invita ses comparses à adopter le code vestimentaire "noir", tout droit hérité de St Germain des Prés : Paul McCartney.<br /> <br /> La pochette qui en résulta : "With the Beatles" (1963).<br /> <br /> Comme la Beatlemania filgurante les pressait de toute part, ils voulurent, par ce "noir", susciter l'intérêt d'un public qui leur prêterait une attention davantage littéraire et artistique.<br /> <br /> Leur rencontre avec Dylan fut décisive, à cet égard.<br /> <br /> Mais il leur faudra patienter jusqu'à "Rubber Soul" (1965).
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Superbe ...<br /> <br /> <br /> <br /> Que Juliette fut quelqu'un<br /> <br /> Se voyait tout de suite<br /> <br /> Comme au milieu de la figure ...<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai aussi une chatte Belphégore<br /> <br /> Elle avec un e et rousse de surcroit<br /> <br /> Qui se ballade ici en Bretagne<br /> <br /> Entre loups gris et chacals dorés ...
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J
Je n'ai pas les repères culturels pour tout saisir, hélas, même si je connaissais Belphmachin et la Greco.
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L
merci!
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W
Jamais vu Belphégor, mais ça peut s'arranger. Quant à Juliette, quelle femme ! Et quelle interprète, un peu comme Brel, habitée par ce qu'elle chante ! Y en n'a plus des pareilles...
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Y
Ah je me souviens bien de Belphégor ! J'adorais...surtout me faire peur.<br /> <br /> Merci Joe pour tous ces rafraîchissements de mémoire. ;-)<br /> <br /> L'une de mes amies - sans doute friande du feuilleton - appelle son chat - noir évidemment - Belphégor.
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L
C'eest vrai que la mamn de Juliette l'avait appelée Jujube ! Beau texte.
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K
Trucage ! Jujube me faisait bien peur aussi... Mais à l'époque de cette photo Harcourt elle était magnifique et rayonnante de beauté, de jeunesse ! 😍
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