« Tout comme le pruneau et la grenade sont les symboles de la guerre, le jujube est le symbole de la paix ».
Ainsi parlait la bamiléléké, une diseuse de bonne aventure camerounaise qu'on m'avait chaudement recommandée et que j'allai consulter pour un retour d'affection.
A l'entendre il me suffisait de mâcher neuf grains de jujube et d'insuffler par la fenêtre en appelant ma bien-aimée – en l'occurence ma Germaine – le matin au réveil.
Il faut dire que je ne suis pas du matin, alors j'ai attendu midi – l'heure de l'apéro – pour mâchouiller ces infâmes graines de jujube avec mon whisky.
Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'insuffler par la fenêtre en appelant votre moitié avec la bouche pleine de graines …
Le voisin du dessous qui prenait lui aussi l'apéro sur son balcon n'a pas apprécié et il est monté me le faire savoir d'un direct au menton.
Bien plus tard Germaine m'a trouvé ainsi, ensanglanté et avachi sur le canapé … « comme d'habitude » a t-elle commenté.
Elle était soit disant simplement allée faire quelques courses.
Dans son panier il y avait entre autres choses des pruneaux – symbole de la guerre – alors je me suis bien gardé de lui parler de ma bamiléléké, la camerounaise qu'on m'avait recommandée.
Je suis retourné voir cette diseuse de bonne aventure pour me plaindre mais l'enseigne avait changé.
A la place il y a un club d'arts martiaux et de self-défense ; je me suis ins crit aussitôt … ça peut servir