Ils ont osé !
Laura ; Nana fafo ; Walrus ; maryline18 ; Kate ;
joye ; Adrienne ; TOKYO ; bongopinot ;
Moi, mes amours d'antan. 4 ! (Joe Krapov)
Comme elle sent bon cette lettre !
Elle sent... Elle sent les marchés de Provence, le bagou des commerçants, le voleur à la tire, le garde-champêtre, le gendarme à rouflaquettes et à moustache, l'escapade du forçat enfermé, l'arrière-pays du Cap Ferrat, la montagne mon Dieu qu'elle est belle !
Qu’est-ce qu’elle sent encore ?
Elle a un goût de liberté, une pointe de passion animale aussi. S'il y a une femme là-dessous, elle tient plus de la sauvageonne que de celles qu'on appelle Bichette!
Elle est sûrement du genre à promettre de belles nuits... et à assurer jusqu'au petit matin !
Allez trêve de supputations, examinons le nom inscrit sur l'enveloppe :
Yves Leloup, grossiste, rue Le Bastard, 35000 Rennes
Voilà ! J'ai gagné ! C'est bien une femme qui écrit à son chevalier servant !
Et comme elle est discrète et modeste malgré tout, elle n'a pas inscrit son nom au dos de l'enveloppe. Allez zou ! Je me la garde aussi, celle-là ! Je la décollerai à la vapeur ce soir chez moi et je la remettrai dans ma sacoche pour ma tournée de demain. Le marchand de crayons en gros l'attendra bien un jour de plus, sa carte postale !
***
Scrongneugneu ! s'écria le facteur en sortant ceci de l'enveloppe :
Souvenirs heureux par bongopinot
Ce mot me rappelle
Lorsque j’étais petite
Mon père faisait les gros yeux
En disant scrogneugneu
Et pour nous ça annonçait
Des rigolades comme jamais
C'était un code entre nous
Un moment où l’on joue
Après une semaine de boulot
Il arrivait avec son sac à dos
Même si on n’avait pas été sage
C'était toujours ce même partage
Ces scrogneugneux à tout vent
Nous faisaient oublier les jours sans
Et on riait il nous contait ses visites
On lui expliquait nous bêtises
Maman ne disait rien
Elle était heureuse de ce lien
On profitait de chaque instant
Redoutant déjà le lundi méchant
Qui l’emmenait loin de chez nous
Aujourd'hui ce mot raisonne si doux
Et, quand je vais le voir
On discute jusqu’au soir
Et son rire et ses gros yeux
Sont encore des instants heureux
Et ses scrogneugneux
Font étinceler ses billes bleues
Scrogneugneu (TOKYO)
D’un coup de pied je me débarrasse de mes chaussures et je me laisse tomber sur le lit.
En général je ne chante pas au lit , je suis plutôt comme mon voisin de palier scrogneugneu quand l’heure du coucher arrive .
Mais ce soir mon gorille ANDRE semble déprimé.
Mon médecin m’a appris qu’il souffre d’une illusion tenace. Il se prend pour un être humain.
Il ne supporte pas mes amis il pense qu’ils vont m’agresser. il adopte une posture d’une férocité extrême en leur présence. Il dissuaderait un éléphant enragé !!
Ce soir André s’ennuie je le vois à son air perdu derrière les persiennes.
Bien lui dis-je on va aller faire un tour pour te changer les idées.
Il se déplace avec une arrogance typiquement macho qui marque sa virilité.
Nous nous trouvons devant le zoo de la ville. Il s’est arrêté devant la cage d’un gorille femelle.
Soudain ils se lancent lui et elle dans une étrange danse, leurs deux postérieurs défilaient sous mes yeux ahuris.
Comme je le soupçonnais André avait retrouvé son identité de gorille . Apres avoir lancé un long regard pensif au clair de lune je rentrai chez moi j’avais laissé cet air scrogneugneu et je trouvai la vie extraordinaire.
F comme Fan! (Adrienne)
Les parents consternés étaient assis face à monsieur H*rb**rt, l’instituteur de leur fils :
- Il faudrait qu’il lise, disait-il. Il est intelligent mais il n’apprend pas ses leçons. Et il ne lit pas.
Il le leur a encore bien répété quand ils ont pris congé de lui, croyant sans doute que si le goût de la lecture venait, celui des études suivrait :
- Il faudrait qu’il lise !
Qu’il lise, oui. Mais quoi ? La seule lecture qui intéresse cet enfant, c’est le résumé en quelques chiffres de la carrière des footballeurs de division 1 belge, dans ses albums Panini. Il est incollable sur leur taille, leur poids, le nombre de buts marqués et les divers clubs par lesquels ils sont passés.
Le père ayant grandi avec les albums de Tintin, la mère avec la Semaine de Suzette, c’est donc tout naturellement qu’ils ont fondé leurs espoirs dans la BD. Ils ont acheté une grande armoire laquée de jaune et elle s’est rapidement remplie de tout ce qu’il y avait sur le marché : Michel Vaillant, Gaston Lagaffe, Astérix et Obélix, Lucky Luke, Spirou et Fantasio, Boule et Bill, Tif et Tondu, Blake et Mortimer, Yoko Tsuno, Les Tuniques bleues, Benoît Brisefer, Blueberry, l'agent 212, Achille Talon, Johan et Pirlouit, les Schtroumpfs, le Marsupilami et bien sûr le journal Pilote ainsi que tous les albums de Tintin.
Ceux qui dévoraient toutes ces saines lectures avec délectation, c’étaient le père et la grande sœur : ce n’est rien de dire qu’ils étaient à la fête :-)
Peu à peu leur langage familial s’est enrichi de mots et de petites phrases sortant tout droit de leurs albums préférés, à commencer par le M’enfin ! de Gaston. Ils ne disaient plus ‘le thé’ mais ‘de la chaude eau’. Ils ne disaient plus ‘là, c’est stationnement interdit’ mais ‘sucette géante’. Tout repas copieux recevait l’exclamation ‘c’est frugal’, tout avis différent recevait un ‘ils sont fous ces Romains’, tout ronchon devenait scrogneugneu.
Les injures du capitaine Haddock étaient des cadeaux du ciel grâce à leur inépuisable variété et leur forte expressivité, tout en restant parfaitement innocentes.
Seul le rongtudju de Prunelle était interdit, ce qui lui donnait évidemment une saveur supplémentaire.
- Mais si ! Je peux le dire ! Puisque c’est dans le livre ! affirmait le petit frère de son air le plus candide.
Vous n'y comprenez rien ? Je vous le donne en douze (joye)
Sadiquement, le scrogneugneu qui schlinguait sauvagement sandwichait sereinement son saut-de-lit entre une script-girl scrofuleuse et son sèche-linge semi-rigide. Susceptible, ce surréaliste soubresauté - sinon spasmodique - stérilisait son stéthéscope pendant que le secrétariat surveillait bien stupidement son sweatshirt sybaritique au supermarché.
Qui dit mieux (Kate)
Qui dit mieux
Scrongneugneu
Qui dit mieux
Je passe
Pas de jeu
Impasse
Pas mieux
Scrongneugneu
Qui écrit pneu
Le case de son mieux
Moi aussi
On en sourit
Un peu
À défaut de mieux
Tags et graffiti
À qui mieux mieux
Scrongneugneu
Qui chante mieux
Que Brassens
La ronde des jurons
- elle n'est pas mince-
Un plein camion
De jolis noms
Crénom de non
Et merde ! (Walrus)
Je vous avais pondu un truc que j'en ai encore les sphincters douloureux, mais voilà-t-y pas qu'en mettant en ligne le chef d'œuvre de notre Nana Fafo (inter)nationale (ben oui, nous ne sommes pas tou·te·s françai·se·s), je vois apparaître ma participation en double dans la liste de l'éditeur.
Pour ne pas faire mentir ma réputation de con, je clique immédiatement sur le petit bouton "supprimer" d'une des deux versions et paf, elles disparaissent toutes les deux ! Merci Canalblog, bafouilleur de mes deux ! (Et dire que je traite parfois mon épouse de cliqueuse compulsive)
Bon, ben, recommençons ! (Bien que je doute fort de pouvoir reconstituer le message originel, par ailleurs pas très original)
* * * * *
Blasphème !
Si je m'en réfère aux étymologistes de service, le vocable incriminé serait une déformation de "sacré nom de Dieu !".
Crévindieu, comme disait Ricet-Barrier, pour du camouflage, c'est du camouflage !
C'est fou cette propension qu'ont les hommes (au sens général d'êtres appartenant à la race humaine, j'ai rien contre les charretières) à contourner le précepte du décalogue dont je donne ici la version extraite de la bible du roi Jacques d'Angleterre : "Thou shalt not take the name of the LORD thy God in vain". C'est la phrase qu'utilisait Monsieur Lewette, notre professeur d'anglais lorsqu'il voulait aborder les formes anciennes des pronoms personnels et autre adjectifs possessifs. L'aurait aussi bien pu utiliser Shakespeare, mais chacun ses choix, hein !
Donc, pour se livrer aux joies indicibles de la transgression, nos ancêtres ont fait appel à des distorsions, des emprunts aux patois, des substitutions de mots (la plus connue étant "bleu" pour "dieu") et la pratique est devenue tradition ce qui fait que de nos jours, la liste des détournements est aussi riche que variée.
Je vais pas vous faire une liste exhaustive (et pour cause : je ne les connais pas tous) mais je vous en cite quelques uns au cas où vous vous retrouveriez dans le besoin d'en user (sait-on jamais?) : crédié, nondiddiou, boudiou, mildiou (pas trop aimé des viticulteurrs), mordious, palsambleu, sacrebleu, morbleu, vindieux...
Dans ma région d'origine, Charleroi donc, on aurait tendance à remplacer "dieu" par "djû" à l'instar de Prunelle, le rédacteur de éditions Dupuis dans les aventures de Gaston, dans son retentissant "Rontudjû!", normal, le siège de ces éditions se trouve à ... Marcinelle.
Bon, personnellement, je m'en tiens à la version proscrite : "Nom de Dieu !" que je double généralement en intercalant un "de", à l'adresse du chien qui est une chienne, espérant augmenter de la sorte l'efficacité du juron, mais l'animal s'en fout comme de sa première culotte, d'autant qu'il n'en a jamais eue.
Comme tout Belge qui se respecte, je prononce évidemment dieu "djeu", mais je ne sais pas si ça vaut comme détournement...