Les rouflaquettes (TOKYO)
Je suis une mie de pain dans les rouflaquettes du christ.
Un brin de sa parole pour nourrir les rêves absents des hommes.
Je suis une tache de vin sur sa chemise, je demande, je demande, je ne cesse de demander que le christ rase ses rouflaquettes avant que ça tourne mal pour lui .
Je suis cet ultime soupir fait d’espérance pour lui pour nous.
J’ai été le premier locataire dans la chambre du christ, bien avant l’apparition de l’homme au crane nu.
On entre dans la maison du christ les pieds nus, la où des couches du monde se soulèvent comme une cage thoracique.
Il est ignorant de ce qu’il fait, il méconnait le nom des animaux qu’il créait.
Ici les bêtes vivent loin de leur nom. On ne les appelle pas elles viennent à lui comme ça.
Les bêtes ne sont pas encore enfermées dans le fléau de la vie des hommes.
Ici on organise des colloques avec des arbres on fait voter les pingouins. On se promène avec le christ devant éclairé par une lanterne on quitte doucement les terres d’Egypte pour se rapprocher des oliviers.