Défi #731
Nareux
Si, si, c'est français (depuis 2021)
et lorrain, canadien, ardennais, champenois,
picard, alsacien même et wallon
depuis (presque) toujours
N'ont pas brisé qu'un vase à Soissons
Nana Fafo ; Laura ; Walrus ; François ; Lecrilibriste ;
tiniak ; Kate ; Joe Krapov ; joye ;
Autres rivages, partie huit (joye)
L’amitié de Pierre est comme une cathédrale. Elle est belle et délicate, un lieu de refuge, un abri de la dureté du monde, d’un travail prenant.
L’amour entre lui et moi est à nous, absolument et seulement. C’est comme les neiges d’hiver, les neiges d’antan. On les oublie un peu au printemps et en été, mais quand les environs retombent dans leur froidure cruelle, la chaleur de nos sentiments nous ravive. Elle nous souffle de la joie, des reflets des lumineux, des chuchotements et des sourires au fin fond de sa sacristie.
La structure de notre amitié a des spires, il y a un gros bourdon et des petites cloches qui rappellent l’esprit mystérieux qui communique silencieusement entre nous.Ce n’est pas un lieu pour des prières ni des attestations de foi, juste des occasions pour faire communier nos cœurs.
Il y a aussi une crypte pour les reliques des moments rares passés ensemble. Un jour, ils auront une fin, comme la chandelle allumée, scintillant dans la noirceur des faux serments des autres.
En attestant ces mots, je redéfinis et renouvelle mes croyances, je ressens le parfum épicé des encens. Je lisse les bords rugueux, j’entends encore les catéchismes que je fredonnais dans d’autres abbayes, dans d’autres églises, dans un autre monde.
Voyez-vous, je n’ai jamais cru en Dieu, mais je crois absolument au pouvoir des cathédrales. Et en Pierre.
Bony and Claïde : le niveau baisse (Joe Krapov)
Sont-ils dérisoires à Issoire !
Sont-ils soudains à Issoudun !
Tous les Francs du collier
Ont des pensées impures !
Sont-ils polissons à Soissons !
Ils ne se soucient plus de l’histoire du vase !
Ils rêvent du Sussex en embouchant saucisses,
Fantasment sur Sissi comme en cinquante six
- Tous les chemins mènent à Romy ! -
Et ne savent plus combien
Soixante-six Suissesses
Ont de fesses !
C’est 132, Charles Martel !
Et que dire des polissonnes de Sissone
Qui s’y entendent comme personne
En maniement de tourne-vice,
En déhanchements et coups de cuisses ?
Eprouve-t-on de la peine à ouïr
Du côté d’Aizy-Jouy
Du fait que l’on vieillit
Et qu’on a les doigts gourds ?
La maturation rend Sourd ?
Sont-ils pas cochons
En Archon
A faire des promotions
Sur leur vieux saucisson ?
Est-ce sans salamalecs
Que l’on emballe les mecs
Près de Berzy-le-Sec ?
Qui biche à Bichencourt
Court deux lièvres à la fois
Et reste Blesme à Bièvres ?
Le Boniment servi
A la fête de Bony
Bonifie-t-il
Au fil de Laon ?
Est-il commun qu’on bourre,
Gens de Bourg-et Comin,
La mairesse et les urnes
Les dimanches d’élections raides ?
Qu’un baiser vous guérit
A Bézu-le-Guéry ?
Que Bouresches ou Boncourt
Cela importe peu
Si on éteint la lampe
Avant de Cessière-Suzy ?
De Chamouille à Chacrise
Combien de kilomètres,
Combien d’années de crise
Avant qu’on ne divorce ?
Combien durent les coïts
A Rogécourt ?
Existe-t-il encore une fête homonyme
A Rozière-sur-Crise ?
Qu’est-ce que le chaud darde
A Chaudarde ?
Est-ce qu’ils se savonne à Chavonne
Tandit que rosit sous les draps
Sa chérie la blanche oie
De Chéry-lès-Rozoy ?
Entend-on ces cris la nuit
Pour encourager le hussard ?
- Clermont les fermes ! Coeuvres et Valsery ! Commenchon ! Continuon ! Que de belles Courbes sur ce Corcy ! Lève Cuissy et Geny ! Dizy, le Gros ! Droizy ! Dury ! L’Epine au Bois ! Ah Germaine !
- Fresne-sous-Coucy, Gland ! Mézy-Moulins !
- Montreuil aux Lions ! Oulches la vallée-Foulon ! Pinon ! Ploizy ! Verneuil-sur-Serre mon Viffort ! Ouh, les Thenailles !
- Liesse Notre-Dame !
- Ah Pancy-Courtecon, comme tu m’as Parfondru le Prémontré ! répond-il dans un Soupir. Je suis tout Quincy-sous-le-mont et pas Remies de mes émotions ! Je te Vénérolles sur les Autels, ma Bony !
***
Bon ça Cuffies comme ça !
Ambrief, me voilà de retour !
Pour que le niveau baisse
On peut compter sur moi
Et ma verve toujours en émoi !
Mais cessons là ces vignettes
Comme disait la Marquise
En sortant à cinq heures
Pour se faire tremper sur le pas de sa porte.
Après tout, tout va très bien
Même si j’ai parfois mal vers l’Aisne !
Et tonnez (Kate)
Et tonnez
E comme Estivales
Au fil des huit escales
E comme escalier qui vibre
T comme terre de Belgique
E comme femme statue qui s'affole
Trop belle celle de Boule et Bill
Étranges grilles au passé historique
É comme église
Abbaye de Soissons
Saint Jean-des-Vignes
Ici église monolithe de Saint-Émilion
Au beau milieu des vignes
Et tonnez
Orages
Ô rage
De fin d'été
Et tenez
Été
Trop chaud
Trop d'eau
Peu de jours bien
Enfin
Automne
Et eau tonne
Retentira
Vendange viendra
Consolez-moi
Pendant que les champs brûlent
Effroi
Et canicule
Non, je n'allais pas oublier
Ces beaux moments de début d'été
Entre Bergerac
Et les Eyzies-de-Tayac
De Cyrano
Au Moulleau
Promenade en gabarre
Lumière du soir
Sur la Dordogne
Et la Gascogne
Beaux reflets
D'un été...
Êtres (à i'aube) - tiniak
En aube blanche et consacrée, l'Aujourd'hui vient
raillant l'Hier et ses replis d'arrière-garde
et sans futures épousailles qui le bardent
mais cette quotidienne faille d'avoir faim
prenant ses mains
Tout passera - je le sais bien, mon bel ego
comme il se doit, ainsi qu'au cheveu la caresse
apaise un front fiévreux de sa délicatesse
et nul orgueil à l'horizon, aucun écho
à cet écot
Regarde... Embrasse l'alentour, Ô mon Réveil !
au sortir d'un faste sommeil, les bras ballant
veuve est la nuit devant le jour et son plain-chant
fleuve écoulant son flux à nul autre pareil
contre le vent
Et oui, le vent ! Cathédrale qui va son cours
seul perceptible mouvement de quelque obscure éternité
et n'en a cure d'aventure, de regret
d'aubes ourlées de fébriles désirs d'amour
au point du jour
Suzon, soyons - et sans détours, donc, pas sans âme !
l'alarme au front, le lien vibrant du Nouveau Jour...
Qu'importent d'où soufflent les vents sur nos débours
ni ce Poisson !
Jouissons de nos simples matins - miraculeux !
quand Soissons pleure Notre-Dame sous les cieux
Un abri pour un nid (Lecrilibriste)
Sur son perchoir bien installé
Jonathan Livingston frac noir et blanc
du haut de la tour d’ivoire perché
sur le crane lisse de Clark ’Adam
Offrant généreux son aire de repos
A tous les oiseaux fatigués
contemple la mer et fait le guet
A trois cent soixante degrés
Il aperçoit là-bas, face à la mer ?
Deux tours qui s’élèvent telles des amers
Pour avertir les marins d’un danger
Avec leurs clochers agressifs et torturés
battus par les orages
qui ont résisté à tous âges
Alors que la nef s’en est allée
Avec le cloître et les cloîtrés
Ne laissant qu’une façade bien conservée
Avec des ouvertures ! Oh ! des ouvertures ?
Mais c’est là que je vais nicher
Là que je serai protégé
Dans ce campanile inespéré
Jonathan pousse un cri de parade
Un éclat de rire démoniaque
Et à toutes ailes il s’en va nicher
Dans cet abri improvisé
Où nul ne viendra le déranger
Où il entendra les cloches sonner
L’ABBAYE (François)
L’ABBAYE
Abbaye de Saint Jean des Vignes, Soisson, Aisne.
L’abbaye c’est leur aître,
Ils y vivent leur promesse
Leur volonté de disparaitre,
Loin du monde des faiblesses.
Ils on tous fait le vœu,
De se recueillir et de prier,
De consacrer leur vie à Dieu,
Dans le silence travailler.
Pour nous une telle vie serait triste,
Pour eux c’est l’expression de leur foi,
Qu’ils pratiquent avec allégresse.
Ils ont été libre de leur choix.
Les artéas d'prétcheu* (Walrus)
Je traduis pour ceux qui n'entraveraient rien aux patois des régions de Charleroi et du Centre : "Les orteils de prédicateur".
Cette expression plaisante désigne dans ces régions les... haricots de Soissons !
Sans doute par dérision pour les Récollets (des Fransiscains réformés, un ordre mendiant portant sandales) très présents à une époque dans la région. D'ailleurs à Charleroi, on trouve encore une rue des Récollets, plus précisément à Montignies-sur-Sambre mon patelin de naissance. C'est d'ailleurs dans un bistrot de cette rue (enseigne : "Les Récollets") qu'avant ma naissance, ma cousine Odette (une des plus belles femmes qu'il m'a été donné de connaître) en vacances chez mes parents rencontrait un succès fou en dansant sur les tables (elle avait trois ans).
Pourquoi je vous parle de ça?
Ben tout simplement parce que, comme vous l'explique Laura, la photo de la semaine a été prise à Soissons.
J'entends d'ici la question suivante...
Pourquoi diable un Belge va-t-il se perdre à Soissons ?
Simple : à l'époque, ma nièce, qui est également la filleule de ma femme, avait épousé un Français et ils étaient partis habiter un bled perdu entre Soissons et Château-Thierry. Comme ils venaient d'avoir un fils, nous sommes allés leur rendre visite et pour que le cadeau de naissance que nous allions offrir soit vraiment à leur convenance, nous sommes allés l'acheter de concert dans la zone commerciale du premier gros patelin des environs : Soissons, et c'est quand même pas ma faute si, en dehors du fameux vase, les haricots sont les choses les plus célèbres du patelin! CQFD...
Z'êtes contents ? Ça vous la pète**, hein?
* Certains prononcent artcha plutôt qu'artéa.
** Dans certaines régions, haricot se traduit par "pétaud"
Paysages avec vestiges (Laura)
Vestiges de l'Abbaye Saint-Jean-des-Vignes,
Soissons que je crois n'avoir jamais vu.
Souvenir d'une blague:
"Le maître demande à Toto :
- Qui a cassé le vase de Soissons ?
- C’est pas moi, m’sieur !"
L'Aisne
Le département où tu es mort
Vestiges de ta naissance, ta vie
Tes parents là-bas
Leur maison vidée, bradée
Paysages que j'ai tant aimé:
La Picardie
Le Nord si proche
Les Hauts de France
Comme ils disent
Ces paysages
En images
Sous la pluie
De mes larmes
Vestige de notre paysage