Défi #722
Illustration empruntée à un des blogs de notre joye nationale
(enfin pour moi puisqu'elle se déclare parfois Belge d'honneur)
Manifestation
À partir de la semaine prochaine comme chaque année en juillet-août,
le sujet sera une photo
L'ont-ils réalisée ?
Laura ; Vegas sur sarthe ; TOKYO ; Kate ; Yvanne ;
joye ; Joe Krapov ; Walrus ; bongopinot ;
Ma petite Lubie par bongopinot
Une folie ma p’tite lubie
Elle est étrange et passagère
Mais vous l’avouer je n’ose guère
Elle m’appartient ma p’tite lubie
Arrivée un matin d’hiver
Sans frapper à me porte
Mais bon qu’importe
Je la garde et je la serre
Sur mon petit cœur
Tendre comme du beurre
Elle est là les jours de malheur
Pour m’apporter espoir et lueur
Elle est comme ça ma p’tite lubie
Comme une folie un gros caprice
Elle passe et me caresse
Elle m’appartient et je lui souris
Oublie les lubies ! (Walrus)
Une lubie, ça obnubile ! Mais pas très longtemps...
La première qui m'ait empoigné, c'était devenir prêtre !
Oh, pas pour prêcher la bonne parole ou je ne sais trop quoi d'autre, non, pour une seule raison : faire surgir Dieu au bout de mes doigts par une formule cabalistique.
Mais j'ai été rapidement détrompé : le cacochyme curé de ma paroisse, malgré son arthrose chronique, était une sorte de prestidigitateur : il semblait générer une nouvelle hostie à chacune de ses invocations, mais en réalité, il la puisait discrètement dans un stock au creux du ciboire. Escroc !
J'ai quand même appris le latin (enfin tenté de l'apprendre, il ne m'en est pas resté grand-chose), ce qui m'a permis de constater que la formule dont question ci-dessus n'avait rien de cabalistique.
C'est à cette époque que j'ai été saisi par une deuxième lubie : devenir chimiste pour découvrir le tour de passe-passe par lequel le prof faisait changer des liquides de couleur.
Là, je me suis accroché et un beau jour, j'ai eu l'explication : une sombre histoire de pH, de pKa, d'absorbance, j'en passe et de meilleures. Une fois la chose étudiée, je me suis empressé de l'oublier : l'important, c'est que ça fonctionne, pas besoin de savoir comment ! Vous le savez, vous, comment fonctionne la souris de votre ordi ?
L'Atelier d'écriture scato-masochiste de Madame ADECI (Joe Krapov)
Un atelier d’écriture, c’est vrai, c’est exactement comme un club sado-masochiste. Il y a un animateur qui donne des ordres cruels – on appelle ça des consignes – et des gentil·le·s membres qui font preuve de discipline (Laurent serrez ma haire avec ma) et qui se plient avec humilité et, si possible, originalité aux quatre volontés du maître.
Ici, au Défi du samedi, le gourou est bonasse : il a une tête de papy gâteau et il accepte toutes les acrobaties intellectuelles nées de de son mot hebdomadaire avec la bonhomie d’un promeneur de chien qui est une chienne et qui a passé l’âge de se demander pourquoi on ne met qu’un seul « m » à bonhomie et pas deux « n » à bonasse. Parce que bon et con, c’est pas pareil ? Parce qu’un bon homme apprécie un bon home ?
J’en connais d’autres qui sont bien plus lunatiques, irréguliers, cyclothymiques, voire chiants. Moi, par exemple, à Villejean !
Mais la pire, c’est Madame ADECI. Je ne vous raconte pas ses drôles de lubies ! Si, en fait, puisque c’est le sujet de cette semaine du Défi du samedi.
Figurez-vous que son atelier d’écriture sado-masochiste ne fonctionne que tous les deux ans ! Tous les deux ans elle vous envoie ses consignes par la poste. La première épreuve consiste à aller chercher la consigne d’écriture chez un de ses adeptes qu’on appelle un médecin. Vous héritez alors d’une belle enveloppe bleue contenant du matériel spécifique mais où le stylo brille par son absence ! On écrit directement sur l’ordi ? Pas du tout ! Quand vous êtes de ce côté-ci de l’atelier d’écriture, et surtout chez Madame ADECI, vous en chiez ! Dans le sado-masochisme, on donne de sa personne, qu’est-ce que vous croyez !
Il y a tout d’abord une épreuve d’origami au cours de laquelle vous devez déplier un masque de Pikachu percé de trous et agrémenté de trois parties autocollantes recouvertes de pastilles jaunes dures à enlever.
Il y a ensuite une épreuve de collage puisqu’il faut fixer le réceptacle de l’épreuve d’écriture sur… la lunette des toilettes, si, si vous avez bien lu !
Ensuite on s’assoit sur la feuille et on doit inventer une défèque-new bien solide sans pisser trop de copie. Il faut en tartiner un minimum mais pas y mettre le paquet sous peine de voir sa production partir à vau-l’eau (c’est ce qui est arrivé jadis à Marcel Proust ! Quel con, c’type, hé !).
Ensuite commence l’épreuve d’écriture et là, vous n’êtes pas dans le caca ! Enfin, si ! Il faut que vous fassiez adhérer à une tige verte des « selles » (?) même pas de cheval jusqu’à la marque rouge sur le dessin. Les fidèles lecteurs de Blake et Mortimer sont alors forcément déçus de l’absence de Marque jaune dans l’histoire. Mais ils seront rassurés d’être tombés dans un piège diabolique !
Ensuite ce sont des histoires pas cochonnes pour deux ronds d’emboîtages des objets préalablement déballés : on met la tige dans le tube, le tube dans un étui de protection, le tout dans une enveloppe et l’enveloppe, avec la fiche d’identification, dans une autre enveloppe qu’il faut aller poster dans une boîte à lettres à destination de Madame ADECI.
Quand est-ce qu’on est publié ? Jamais !
Quand est-ce qu’on reçoit des commentaires des autres participants ? Jamais !
Simplement, au bout d’une quinzaine de jours Madame ADECI vous renvoie un courrier pour vous signifier que le résultat est nul.
Et vous savez quoi ? On est très content ! C’est ça qui est bien avec le sado-masochisme : plus on est maltraité, plus on est satisfait !
Certaines mauvaises langues prétendent que le commerce de Madame ADECI n’a rien à voir avec un atelier d’écriture sado-maso mais serait consacré à la recherche du cancer chez les pratiquants. Ben mon colon, des pistages pareils, je n’en ai vu que chez les Scouts de Belgique à l’époque où mon oncle Walrus était responsable fédéral ! Si ça n’est pas du sport de se retrouver à genoux, le pantalon baissé en train de patouiller dans la cuvette des chiottes parce que le Pikachu a craqué sous le poids d’un bel étron coulé dans le bronze, je veux bien revoir tous mes concepts !
Il faut savoir également qu’on n’intègre cet atelier-club select que si on a atteint l’âge de cinquante années. Et c’est ça qui me réjouit ! En décembre 2027, notre Président de la République lui-même va nous rejoindre dans l’atelier et se prêter aux lubies de Madame ADECI. Quel plaisir, dès maintenant, de l’imaginer en train de procéder aux rites imposés par notre animatrice préférée ! Saura-t-il déplier Pikachu et barbouiller comme il faut la tige du petit tube ?
Bon c’est vrai, avec l’absence de majorité dont il vient d’hériter à l’Assemblée, il est déjà, en fait, un peu dans la mélasse. Soyez philosophe, Emmanuel : ça vous fait de l’entraînement pour plus tard !
Je veux danser la Polska (joye)
Lubię lody.
🍦🍦🍦
Lubię francuski.
💙🤍❤️
Lubię podróżować.
🚗✈️🚅
Lubię czytać.
✍️✍️✍️
Lubię muzykę
🎶🎶🎶
Lubię logikę
🤔🤔🤔
Lubię magię
🪄🪄🪄
Lubię lubię.
❤️❤️❤️
(par pure lubie, oeuf corse)
Pépette (Yvanne)
Je vous ai parlé il y a peu de Léontine, vous vous souvenez : la maï capel. Je vous ai dit que son cheptel comptait en plus de quelques poules et lapins, un bouc (Degaule) et trois ou quatre chèvres. Ses mignonnes avaient pour nom : Brunette, Blanchette, Noiraude et Pépette. Cela ne variait jamais. Les chèvres passaient et trépassaient, leurs noms subsistaient.
Léontine ne s'était pas fatiguée pour baptiser ses biquettes quand elle en avait fait l'acquisition tout au début. La couleur de leur poil avait été déterminante en la matière et ensuite qu'importe si cela ne convenait plus. Elle avait juste fait une exception pour Pépette. Un compte à régler.
Comme vous le savez la Léontine avait été très marquée par la perte de son mari Marcel au début de la dernière guerre mondiale. Il lui en restait des séquelles sévères. Et elle n'avait pas besoin de ça pourtant. Bref. Elle avait appelé sa chèvre « Pépette » parce que, disait-elle, c'était une cavaleuse. Entendons-nous bien : dans sa bouche ce mot était une injure reflétant la méchanceté de la bonne femme. Et pour cause ! Elle faisait référence, là, à la vraie Pépette, une fille du village qui avait fricoté avec des Allemands. Cette dernière, Simone à l'état civil – mais tout le village l'appelait Pépette - avait d'ailleurs été tondue à la Libération. Personne n'en parlait. Sauf Léontine. Elle ne loupait pas une occasion de mettre la pauvre fille sur le tapis avec haine en faisant mine de parler de sa chèvre.
Curieusement, toutes les « Pépette » qui se succédaient ne faisaient pas mentir la maï capel. Elles s'évadaient très souvent, non pour chercher une aventure amoureuse – elles avaient ce qu'il fallait à l'étable – mais pour jouir d'une vraie liberté comme les petites protégées du père Seguin.
La « Pépette » que j'ai connue était particulièrement hardie et avait une lubie bien précise et récurrente : aller se gorger de chardons bleus d'ornement chaque fois qu'elle en avait l'occasion. Ces plantes poussaient à profusion dans le fond du jardin du presbytère. Et c'est bien sûr là que l'on retrouvait Pépette quand elle avait décidé de fausser compagnie à sa maîtresse. Elle sautait allègrement la haie qui séparait la place du village du jardin de la cure pour aller déguster ses friandises préférées.
Un jeudi après midi, jour de catéchisme, nous étions tous autour de notre vieux curé, sourd et malvoyant, dans la sacristie. Le brave homme tentait de nous apprendre quelques prières et cantiques en prévision de notre communion solennelle. Il avait bien du mérite : personne ne l'écoutait. C'était comme à chaque séance, le chahut. Des cris stridents nous firent soudain dresser l'oreille. Ni une, ni deux, nous faussâmes compagnie au prêtre pour aller voir ce qui se passait tout près.
Quel tableau ! La Léontine et la « curette » - c'est le nom irrévérencieux que nous donnions à la sœur du curé – s'affrontaient sous la charmille. Léontine en avait perdu son éternel galurin. Quant à la curette, qui détestait les animaux, elle s'acharnait à donner du bâton à Pépette pour qu'elle débarrasse le plancher, enfin le terrain. Cette dernière, nullement impressionnée, se déplaçait au fur et à mesure pour esquiver les coups et continuait de se régaler de ses chardons . Léontine hurlait comme une folle pendant que la demoiselle braillait « vade retro satanas ». Elle s'adressait évidemment autant à Léontine qu'à sa chèvre.
Monsieur le curé avait fini par s'apercevoir de notre désertion et nous cherchait pour une punition bien méritée. Comme à chaque fois, trois pater et deux ave à genoux dans le confessionnal après l'acte de contrition. Impuissant en découvrant le spectable, il se mit dérechef à lever les bras pour implorer le Ciel : « mon Dieu, mon Dieu, ces bougresses de femmes et cet animal du diable ! Quelle idée, je vous demande un peu de nous avoir fichu ces créatures ! Pardon Seigneur, voilà que je blasphème mais quelle idée aussi... » Est-ce la soutane noire, l'aide du Créateur, toujours est-il que Pépette, tout à coup prise de peur décampa fissa suivie par la Léontine et ses imprécations. Ce qui se passa ensuite à la cure, Dieu seul le sait...
Lubie de bout en bout (Kate)
Lubie de bout en bout
Lubie des mots
En roue libre
-Ressentant les cahots
De la route, ils vibrent -
De bouts
Rimés
Si frêle
Entortillée
Fusez
Les idées
Flambez
En projets
Lubies
Pour les uns
Points d'appui
Pour les miens
Libérer son imagination
Utiliser son attention
Broder en digressions
Inspirer ses émotions
Explorer ses passions
Lubie
Bizarre
Mazurka
Kazatchok
Choke
Marabout
Bout d'ficelle...
Lubie de bout en bout !
Lubie (TOKYO)
C’est un martini ou un marsupilami dis-je au barman d’un air sarcastique.
Ma conscience comme un Jiminy cricket revint soudain au galop ;
Efface-moi ce vilain sourire et dis moi qui est le mieux équipé pour échapper à l’obsolescence ?
Les barmans sans a priori ou les gamines capricieuses pleine de lubies fantasques.
Puis je reprendre ma conversation avec mon charment barman ?
Si ça continue je vais utiliser un détergent puissant pour efficace de ton cerveau toutes tes lubies.
Ok OK je me calme.
Le bar va bientôt fermer me dit le barman avec un large sourire.
Quand vous reviendrez rajoute -t-il vous me parlerez de vos mauvais choix que vous avez fait en vous lançant dans cette carrière sans avenir.
Alors je vous donnerai toutes les indications nécessaires susceptibles d’être d’une quelconque utilité pour une personne aussi désespérée que vous qui a royalement foiré sa vie en suivant ses lubies.
Sur ces mots il se leva pour dresser les chaises sur les tables tout en donnant un coup de chiffon.
Je quittai le bar comme un animal qui avait reçu une fléchette anesthésiante dans la cuisse en vacillant en claudiquant.
Dans la semaine qui succéda à cette rencontre fulgurante je me suis débarrassé de toutes mes lubies y compris de travailler.
Je me suis mis à planter des tomates dans du papier journal humide.
Seulement je ne pouvais pas payer mon porche avec des tomates mon époque avait un temps de retard.
Voir la Lubie et mourir (Vegas sur sarthe)
T'as voulu voir Bali et on a vu Bali
enfin toi tu l'as vu, moi j'étais dans un lit!
A vouloir emporter deux tonnes de bagages
j'ai dû pousser l'avion avant le décollage.
Aux bambous et aux gongs tu préférais les cloches
tu étais la plus belle et aussi la plus moche,
toi qui as toujours cru que Rome est aux Antilles,
que la coke espagnole est blanche de Castille.
Si tu avais fermé ta bouche de chacal
au lieu de claironner à une javanaise
"j'en ai bavé pas vous" et toutes tes fadaises
on n'aurait pas eu droit à un toucher rectal...
Les douaniers balinais n'étaient pas délicats
j'en garde pour longtemps un souvenir cuisant
doublé d'un lumbago au parfum d'arnica,
mêlé de vin de riz et de tranquillisants.
Alors je te préviens l'an prochain c'est sans moi
Tataouine ou Cuba, à Lille chez Maurice
tu iras où tu veux au gré de ton caprice
te faire palper le dos et ce que tu voudras!