Oublie les lubies ! (Walrus)
Une lubie, ça obnubile ! Mais pas très longtemps...
La première qui m'ait empoigné, c'était devenir prêtre !
Oh, pas pour prêcher la bonne parole ou je ne sais trop quoi d'autre, non, pour une seule raison : faire surgir Dieu au bout de mes doigts par une formule cabalistique.
Mais j'ai été rapidement détrompé : le cacochyme curé de ma paroisse, malgré son arthrose chronique, était une sorte de prestidigitateur : il semblait générer une nouvelle hostie à chacune de ses invocations, mais en réalité, il la puisait discrètement dans un stock au creux du ciboire. Escroc !
J'ai quand même appris le latin (enfin tenté de l'apprendre, il ne m'en est pas resté grand-chose), ce qui m'a permis de constater que la formule dont question ci-dessus n'avait rien de cabalistique.
C'est à cette époque que j'ai été saisi par une deuxième lubie : devenir chimiste pour découvrir le tour de passe-passe par lequel le prof faisait changer des liquides de couleur.
Là, je me suis accroché et un beau jour, j'ai eu l'explication : une sombre histoire de pH, de pKa, d'absorbance, j'en passe et de meilleures. Une fois la chose étudiée, je me suis empressé de l'oublier : l'important, c'est que ça fonctionne, pas besoin de savoir comment ! Vous le savez, vous, comment fonctionne la souris de votre ordi ?