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Le défi du samedi
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18 juin 2022

KO debout (Walrus)

 
En inscrivant le mot de la semaine au menu du blog, je pensais vous faire ma pitrerie habituelle sur base de la chaîne knock-out, KO, Chaos et Cahots (OK ?) et me plaindre de ma tendance procrastinatoire (?) qui fait que bien que j'y aie pensé directement, Laura, malgré un envoi un brin tardif pour elle,  semblerait l'avoir fait avant moi et que je passerais pour un pâle imitateur, un vulgaire copieur même...

Mais...

Hier, mon épouse a appelé R..., notre ami depuis cinquante-sept ans.

R..., c'est le genre de mec qui habite à cent kilomètres, que vous appelez au milieu de la nuit pour lui dire "Viens !" et qui ne vous demande pas pourquoi parce qu'il est déjà en train de se rhabiller pour courir vers sa voiture.

Avec lui et sa famille, nous avons pris des vacances des dizaines de fois, fait des séjours courts presque autant de fois, écumé les restaurants plus ou moins étoilés, nous avons même eu quelques accidents de voiture ensemble (chacun dans notre véhicule), nous avons été ses locataires pendant quarante ans et tout cela sans la moindre  friction.

Lui et moi avons un point en commun en dehors du fait d'avoir œuvré quelques années dans le même laboratoire, joué au foot, à la pétanque et au tennis : nous sommes taiseux et un peu ours. La seule personne avec laquelle R... converse sans retenue, c'est mon épouse (parce qu'elle est comme ça : avec mes amis, ma famille, mes ex-collègues, mes anciens scouts, c'est elle qui maintient les liens, c'est elle qu'ils appellent, c'est avec elle qu'ils parlent).

Bref, notre ami et moi n'échangeons généralement que pour les choses pratiques, pour le reste, nous n'avons pas besoin de parler : nous savons...

Hier, pourtant, après leurs quelques minutes de conversation, ma femme a décidé de me le passer. Il m'a demandé si j'allais bien, lui qui est  en phase terminale d'un cancer,  puis il a commencé à évoquer la célèbre inscription des camps de concentration nazis (et autres goulags) "Arbeit macht frei". sa voix s'est brisée, il commencé à pleurer et a raccroché.

Mais j'ai compris : il voulait dire qu'il aura beau "travailler", ça ne le libérera pas et qu'il serait plus réaliste de faire référence à l'avertissement de Dante : "Vous qui entrez ici, laissez toute espérance".

Il espère néanmoins tenir jusqu'après juillet, pour ne pas gâcher  les vacances de ses enfants... c'est tout lui, ça ! Et moi, je suis un peu "sonné".

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Commentaires
B
Oui de quoi être sonné en effet Courage à vous Bises
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A
oh! quelle tristesse! c'est terrible de perdre un ami, c'est encore plus terrible pour l'ami de sentir cette fin, quelle tristesse, quelle terrible maladie!<br /> <br /> je vous embrasse bien fort tous les deux
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V
On serait sonné à moins !<br /> <br /> Une pensée émue pour ton ami et pour toi
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L
Tu as le temps Walrus !<br /> <br /> Si tu es un petit peu crédule, va écouter sur Youtube "Merci on vous écoute". ça remet du baume au coeur !
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J
Je suis vraiment désolée pour ta peine, Walrus, c'est dur de les voir partir, les amis.
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J
Ah ben du coup, nous aussi nous sommes groggy !
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Y
C'est bien triste. Je ne peux rien dire de plus.
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L
dE TOUT COEUR AVEC TOI LUI ET VOUS
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M
Je vous embrasse.
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K
Des moments de vie où l'on est KO pour longtemps et pour toujours...
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