Entour’loupes - tiniak
- L’extérieur nuit (à qui ?) -
Le pas déjà fatiguant d’avoir martelé le parcours hasardeux d’une route à l’horizon pourtant certain, je marche vers la nuit qui vient.
Sur l’alentour, le crépuscule imprime en grand sa majuscule, à force traits de langueurs opiacées, sous des torsades torturées. Il a beau faire, son spectacle reste éphémère et devra le céder, bientôt, à celui qu’offre, chaque nuit, l’insondable scène de l’infini.
Alors… ? C’est qu’il redouble de fanfaronnades (ce soir si certain de sa ligne), usant d’ailleurs, comme à l’accoutumée, de cette esquive ridicule : plus je m’avance, plus il recule.
Qu’importe ! Car - et de longtemps, à présent, j’ai laissé derrière moi, close, la porte. Dès lors, il n’est plus d’autre mouvement que vers l’avant (délicieux oxymore…).
Tête rentrée dans les épaules, mains dans les poches et front couvert, j’ai l’attitude qu’il espère, ce triste soir. Vraiment ?!
Bien sûr qu’elle est finie, ma route. Et alors, Ô déchirements… ?
Raillez ! Bramez ! Rougeaudes nuées en maraude, étirant vos portées bluesy sous le Magnitudo parvi; je passe, en fraude, chacun de vos tristes portiques.
Aussi, j’ai feint la nostalgie…
Le temps de percer votre bulle avant de céder, ébahi, aux plaisirs de mon âme noctambule.
Nous nous reverrons au matin, chacun son kleenex à la main.
D’ici là, goûtez-moi ce Senti Mental - pied-de-nez à vos Vespérales !
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- Un terne jour (ah, non !) -
Galère !
Pourtant, j’y arrive bien avec les cheveux de mes petites sœurs chéries. Le mien n’est guère plus crépu que le leur, même moins fin (ça tient mieux en main), mais nettement moins fourni, malgré la “boule disco” que je me trimballe, peignée afro.
Depuis le séjour de l’appart’, ma mère me lance un énième rappel à l’ordre :
“Didou ! Vas-tu enfin sortir de cette salle de bain !? s’énerve-t-elle. Il est grand temps d’aller à la messe. Ton père s’impatiente. Attention !”
Je prends une bonne inspiration et je rétorque la malicieuse litanie que j’ai concocté pour ce dimanche :
“Non, non et non ! Je vous l’ai dit : aujourd’hui, je veux passer la journée sous ma couette, na !”
J’entends qu’on s’agite. Bon, ça va pas tarder à barder.
Vite un dernier tour d’élastique et je sors de la salle de bain. L’instant d’après, je pénètre dans le salon arborant mon improbable champignon-tressé au sommet du crâne.
“- Mais qu’est-ce… ? Qu’est-ce qu'il t’a pris ? suffoque ma mère, tandis que mon frère et mes sœurs se pètent de rire sur le canapé. C’est quoi cette coiffure, enfin !?!
“- Ben, quoi ? C'est chouette ! Je vous l’ai dit : aujourd’hui, je veux passer la journée sous ma couette.”
Même mon père se bidonne. Alors, ma chérie mère abandonne et capitule :
“- Rhôô, Didou… Toi et tes entourloupettes… Allez, défais-moi ça et on y va.”