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Le défi du samedi
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23 avril 2022

C comme Colocataire (Adrienne)

Ce qui ressemble le plus à une colocation, ce sont les neuf mois passés à la Maria-Theresiastraat dans une grande maison tenue par des sœurs qui se disaient « Servites de Marie ».

Ou quelque chose comme ça.

C’est le père qui avait trouvé cette adresse, sur les conseils de son patron : pour la plus jeune de ses quatre filles, Louvain avait été un « lieu de perdition » .

Elle y était devenue hippie.

Aussi les deux hommes en avaient-ils conclu que les hauts murs et la porte cochère gardée par une bonne sœur seraient une meilleure garantie contre les influences néfastes d'une ville universitaire.

C’est donc là que l’Adrienne a été envoyée pour sa première année à Louvain.

Les repas étaient pris en commun à de longues tables, ce qui veut dire que le bout où on déposait les plats avait plus de chances d’être bien nourri que l’autre. Sauf le jour des scaroles cuites à l'eau.

On y « faisait maigre » le vendredi, alors qu’on était plus de dix ans après Vatican II. Peut-être que leur congrégation trouvait ce concile hérétique ;-)

Mère Supérieure avait jugé l’Adrienne digne de loger dans la « plus belle chambre », au premier étage avec vue sur le jardin, mais à une condition : interdiction d’y faire du bruit – ni radio ni musique ni conversations avec les colocataires.

La chambre avec pension complète qu’on payait au mois était inaccessible le week-end ainsi que pendant les congés scolaires. Tant pis s’il y avait des examens à préparer : on n’avait qu’à étudier chez soi.

La porte ne s’ouvrait que le lundi matin, ce qui causait chaque semaine un grand stress à l’Adrienne : elle avait deux heures de trajet, ratait souvent sa correspondance à Bruxelles, devait déposer son bagage dans sa chambre et filer à son premier cours où elle arrivait chaque fois rouge et hors d’haleine.

Mais c’est grâce à cet argument-là qu’elle a pu convaincre son père de la laisser aller « en kot » à partir de la deuxième année : elle pourrait s’y rendre tranquillement le dimanche soir :-)

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Commentaires
B
Merci Adrienne pour ce partage bravo pour ce texte
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K
Merci Adrienne pour ton explication de "kot" que je ne connaissais pas. J'ai eu une chambre d'étudiante à Paris dans un lycée et c'était cool...
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V
Dans le mot coloc c'est le 'co' qui me dérange :)
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L
Ton expérience avec les bonnes soeurs me fait penser à la chanson "les jeunes filles de bonne famille " Moi, je voulais faire les Beaux Arts, mes parents n'ont pas voulu, c'était trop mal fréquenté !<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=l23S5kqrZgM
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W
En fait, en y repensant à nouveau, j'ai vécu trois mois (presque) en kot. Mais je n'avais pas de colocataire. Je louais une sorte de réduit spartiate rue Dejoncker (à proximité de l'avenue Louise), j'y ai survécu avec une tasse, une assiette un couvert, un poêlon et une petite poêle à frire.<br /> <br /> Pour l'ambiance de ton premier kot, quand j'ai suivi une formation d'auditeur ISO9000 à Paris, il y avait un de mes collègues de Bayonne qui logeait dans un truc du même genre, il devait y rentrer avant 22 heures :-)
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M
Je ne suis restée qu'un mois dans mon premier kot. <br /> <br /> J'étais allée le louer avec mon père et la bazin avait eu l'air de penser que cet homme était mon amant.<br /> <br /> Après, je suis allée habiter rue César Frank avec Yolande qui, elle, fuyait son premier kot à cause du tram. <br /> <br /> Elle étudiait pour devenir architecte d'intérieur et le tram faisait trembler sa planche à dessin.<br /> <br /> Comme quoi les raisons de fuir un endroit peuvent être diverses et variées.<br /> <br /> :-)
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J
Oh waouh, un peu difficile d'imaginer ces jours-ci !<br /> <br /> <br /> <br /> C'est vrai que la vie de résidence avec d'autres hippies est toute une éducation en soi. ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Ravie de pouvoir te relire cette semaine !
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