Jeanne la Pucelle (Yvanne)
- Père, je dois vous entretenir d'un sujet grave.
- Eh bien ma fille je te vois toute transie. Que se passe-t-il ?
- Père, je vais partir.
- Mais où veux-tu aller pauvrette ? Tu ne connais pas le monde.
- Un secret m'étouffe mon Père.
- Un secret ? Que veux-tu dire ? Parle. Je t'en conjure. Tu n'as pas péché au moins ?
- Oh non Père. C'est merveilleux. Et terrible à la fois. Je vous en supplie, écoutez-moi et croyez-moi.
- Mais enfin de quoi s'agit-il ?
- Je les entends tout le temps. Le jour, la nuit.
- Qui ? Qui entends-tu ?
- Les voix. Mon conseil.
- Foutaises. Seigneur, aies pitié . Ma fille est devenue folle. La guerre dans le village t'a dérangé l'esprit. Tu divagues dangereusement. Nous allons consulter le prêtre.
- La guerre. Il s'agit bien de cela Père. Point n'est besoin de confesseur. Mon cœur saigne. Il faut que j'aille à Vaucouleurs demander une escorte au seigneur de Baudricourt. Les voix me pressent d'agir.
- A Vaucouleurs ? Une escorte ? Mais pour te rendre où ?
- En France Père. Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite, dépêchés par Dieu me demandent de sauver la France. Je suis chargée d'une mission divine à laquelle je ne puis me soustraire. Je vais aller à Chinon rencontrer le souverain.
- Toi, pauvre bergère de Domrémy, sauver la France ! Tu déraisonnes.
- Je dois prendre la tête de l'armée du roi. Je dois lever le siège d'Orléans. Je dois conduire le roi à Reims pour le sacre. Je dois bouter les Anglais hors de France.
- Comment est-ce possible ? Ma fille blasphème. Elle est habitée par le diable. Je vais envoyer quérir un prêtre pour l'exorciser. En attendant, prends ta quenouille et garde la chambre. Si c'est pas du malheur, une telle pucelle possédée par Satan !
Jeanne a subi maints exorcismes, maints douleurs et supplices. Les voix se sont éteintes. Désespérée et anéantie, elle est morte à Domrémy dans les bras de sa mère.
Ah uchronie qui peut changer le cours des évènements ! Si cela s'était passé comme décrit, nous serions aujourd'hui, nous, peuple gaulois sous la férule de Bojo à prier pour que vive Elisabeth II.