Uchronie “cannellienne” (Laura)
Si la mère de Cannelle n'avait pas systématiquement dénigré toutes les meilleures amies qu'elle a eues ( trop vieille et dévergondée, trop sale, trop moche) et cassé ainsi ces relations.
Si Cannelle avait résisté à ses oukases.
Quand Cannelle obtenait avec difficulté d'aller chez ses amies, elle voyait d'abord que des familles recevaient des étrangers (ce que la sienne ne faisait jamais) comme elle; peut-être était-ce parce que ces familles avaient une maison chaude, avec de vrais WC , une salle de bains, bref accueillante ce qui n'était pas le cas chez elle.
Si Cannelle avait été moins solitaire, elle n'aurait pas épuisé son mari en le chargeant de tout ce qu'elle n'avait pas ou ne ressentait pas en amour : ami(e), frère, père, amant.
Si ses parents ne lui avaient pas dit qu'elle était grosse donc moche alors qu'elle sut, adulte, qu'elle était totalement normale à cette époque de dénigrement.
Si Cannelle ne les avait pas cru, elle se serait sentie bien dans son corps, aurait eu confiance en elle et elle n'aurait pas souffert de harcèlement scolaire ou aurait su y répondre
Elle aurait fait du sport sans gêne, aurait été équilibrée et ne serait pas tombée sans cesse. Elle n'aurait pas un dos cassé.
Si Cannelle s'était senti aimée par ceux qu'elle vénérait, elle n'aurait pas fait des études qui ne lui convenaient pas pour leur ressembler.
Elle n'aurait pas chercher à être aimée par des dizaines d'hommes, rassurée, anesthésiée par l'alcool et n'aurait pas foiré les études qui lui plaisaient et lui auraient garanti un emploi plus rémunérateur que le sien.
Si Cannelle s'était senti aimée ou n'avait pas cru ce qu'on lui disait de négatif sur elle, elle ne serait pas égarée entre petits boulots et études à rallonge. Elle ne serait pas angoissée par l'idée d'une vieillesse sous le seuil de la pauvreté.