Galipettes verbales (AlainX)
En ces temps troublés, il me semble nécessaire de vous faire part, de naissance, de mariage ou de mort de la situation telle qu'elle se présente, à la porte d'entrée, au téléphone, à l'entretien d'embauche ou qu'il s'agisse de ses hommages. N'oublions pas que lorsqu'elle se présente la situation n'est pas toujours bien accueillie. Trop souvent elle prend une attitude désespérée, ce qui ne donne pas le moral à celles et ceux qui en ont pourtant grandement besoin parce qu'il doit être remonté comme une pendule à poids, qu'ils soient de senteur ou à écosser.
Personnellement, si je puis me permettre de parler de moi comme si on était à tu et à toi, je dois bien reconnaître que l'autre jour il m'a fallu remonter le moral du fond de la cave. Ça m'a épuisé comme une baignoire qui se vide ou comme un bidet qu'en revanche on ne vide plus puisqu'il est devenu inutile désormais, l'hygiène n'est plus ce qu'elle fut. La conséquence fut immédiate : un lumbago, qui paraît il doit être traité en adoptant la posture du chat bien connue des kinésithérapeutes. Or, je n'ai pas de chat. Et je n'ai pas l'intention d'aller voler celui du voisin qui de toute façon n'est ni angora ni en poil de chameau.
Revenons au moral dans une situation désespérée. Un de mes amis, dont je tairai le nom, parce que je ne veux pas le perdre comme j'avais perdu la tête lorsque j'avais vu Suzette, lui, le moral il le laisse tomber dans ses chaussettes. Et franchement je ne trouve pas que cette idée confère un avantage à la plante des pieds, qui n'est pas médicinale comme chacun s'accorde à le reconnaître . Elle ne peut donc pas guérir le moral déficient.
Puisqu'il est question de pied, abordons cela de front. Dans une telle situation, peut-on prendre son pied ou faut-il le mettre dans le plat. J'ai posé la question à une spécialiste qui malheureusement ce jour-là, n'était pas dans son assiette. Elle a pris la chose de haut, croyant que je voulais lui faire du plat. « La question est tranchée depuis longtemps », m'a jeté à la figure, cette effrontée nationale. Les gens sont bizarres et tranchent dans leur pain de vie beurrés comme des tartines.
Bien entendu il serait préférable que je me taise avant que nous arrivions à la frontière de l'ennui, d'autant que vous n'avez pas de laissez-passer ni de visa pour visiter le Galimatias, ce curieux pays pour les étrangers qui ne comprennent pas les subtilités de cette langue, qui fourche principalement chez les agriculteurs.
Tant pis ! Ce sera peut-être pour une autre fois…