Semblent atteints mais se soignent
Walrus ; Lecrilibriste ; TOKYO ; Kate ; Vegas
sur sarthe ; Laura ; joye ; Joe Krapov ; bongopinot ;
Un petit bout de vie par bongopinot
Des études très courtes
Toujours au fond de la classe
Des cours que ma mémoire efface
On me disait inadaptée et lente
La lecture les dictées en vrai
Étaient pour moi un crève cœur
J'avais beau copier pendant des heures
Des mots des phrases rien ne s’imprimait
Et ce n’est qu’à l’âge adulte
Qu’on me parla de dysorthographie
Une forme de dyslexie
Un mot qui enleva mes doutes
Je ne suis donc pas si bête
J'arrive à bien comprendre
Je continue à apprendre
Je suis plus libre dans ma tête
L'école pour mes enfants
Fut pour moi un nouvel apprentissage
Un moyen de revoir les bases
En jouant en s’encourageant
Puis arriva l’ordinateur
Un véritable ami pour moi
Remit de l’ordre dans mes mots de joie
Et d’écrire maintenant je n’ai plus peur
Puis j’ai découvert le samedi défi
Ma fille était encore à la maison
Elle corrigeait mes fautes à foison
Puis elle est partie faire sa vie
Et j’ai failli arrêter l’écriture
Et Walrus a accepté de corriger mes écrits
Grâce à lui je suis encore parmi vous aujourd’hui
À lire vos billets et mettre des commentaires
Même si des fautes passent ici et là
Je suis moins inquiète qu’avant
Je vide mes pensées calmement
Merci à tous pour tous ces moments de gala
Magie du cerveau ! (Joe Krapov)
Ce n’est pas ipnmrotat la dlexysie : la puevre c’est que vous me cpmorneez même quand je malénge les letrtes !
Crimes et délits (joye)
Moi, je suis dyslexique en ce qui concerne les chiffres.
Si je lis que la population de Liège est à 195.965, par exemple, je dirai invariablement qu’elle est à 159.695.
Et paf ! Comme ça, j’assassine 34 470 pauvres Liégeois. Et le lendemain, je dis au juge que c’était une erreur, mon assassinat numérical de ces 43 740 individus !
Bon, le meurtre, même si ce n’est pas intentionnel, cela vaut, bien sûr, une peine d’emprisonnement à vie, en Europe, mais on peut sortir après quinze ans. Or, dans quinze ans, j’aurai octante-et-un ans ( NB : je me sers de l’octante suisse parce que je ne suis pas obligée de me rappeler si je dois aussi assassiner le “s” de “quatre-vingts” devant "un" ou non, alors, c’est plus convenable, non ?)
Comme quoi, avec ma dyslexie chiffreuse, je n’aurais que dix-huit ans lors de ma sortie (eh oh, je ne serais pas longtemps à Lentin !) et je passerais ma vie à me mettre sur mon treize, à faire les cent quatre coups, et à vivre ma vie récupérée à la quatre-six-deux, quoi.
Franchement, je ne vois pas pourquoi on classe la dyslexie comme trouble. En ce qui me concerne, c’est tout à fait libérant !
Dys.. Et plus... Si affinités (Laura)
D'après mes souvenirs d'élève.
Il n'y avait pas à cette époque de dyslexiques et autres dys.
Peut être était-ce surtout que l'on ne savait pas les diagnostiquer.
Peut-être que les parents d'enfants dys et les profs connaissaient ça à l'époque
Mais pas moi
Je les découvre maintenant en tant que professeur-documentaliste dans 2 cdi: un de lycée pro et l'autre de collège et lycée général.
C'est compliqué pour eux surtout, leurs parents et nous.
J'ai dans ma belle famille un dyslexique/gaucher (à l'époque contrarié) qui a beaucoup souffert jusqu'à se réconcilier un peu avec les livres grâce à Harry Potter. Depuis il lit et j'espère que les livres sauveront des dys et d'autres... si affinités.
Dr Curieux (Vegas sur sarthe)
Cabinet du Dr Curieux : neuropsychologue
« Qu'est-ce qui vous amène Monsieur Vegas ? »
« Euh … je vous dirais bien que c'est le 58 qui m'amène mais aujourd'hui je suis venu à pied et puis je vous l'ai déjà faite celle-là et je sais qu'elle ne vous fait pas rire »
« Alors que puis-je sérieusement faire pour vous ? »
«Il s'agit de Germaine. Je crains qu'elle ne soit devenue dyslexique »
« Voyez-vous, bien des gens sont dyslexiques et pas des moindres … ainsi, Einstein, Churchill ou encore ... »
« Oui mais j'ai pas épousé Einstein ni Churchill »
« Et qu'est-ce qui vous fait croire qu'elle serait dyslexique ? »
« Sa meilleure copine est dyslexique et Germaine fait toujours tout comme sa copine »
« J'aurais préféré l'interroger mais puisque vous êtes là, vous allez répondre à quelques questions, à commencer par celle-ci : Est-ce qu'elle pense en images plutôt qu’en mots ?»
«Je dirai qu'elle pense si fort en mots – surtout quand je regarde la télé – que je rate souvent les images »
« Hum... Et trouvez-vous qu'elle pense autrement ? »
« Si vous me demandez si elle pense autrement que moi, la réponse est Toujours. Je crois qu'elle le fait exprès»
« Et a t-elle tendance à résoudre des problèmes par une approche innovante »
« Ah ça oui ! Tenez si un fusible saute à la maison, elle le remplace par du papier d'alu et si elle ne trouve pas la laisse du chien, elle utilise mes rallonges électriques »
« Monsieur Vegas, je commence à cerner Germaine et vous également. Ma dernière question sera celle-ci : Pensez-vous qu'elle utilise tous ses sens pour percevoir le monde ? »
« Je l'ignore mais je peux vous dire que je n'ai pas assez de tous les miens pour la percevoir, elle ! »
« Hum … je ne pense pas que ceci soit du ressort d'un neuropsychologue »
« C'est vous qui voyez, Docteur Curieux... au fait c'est curieux mais est-ce votre vrai nom ? »
«Votre curiosité en dit beaucoup sur vous Monsieur Vegas. Et Vegas, est-ce votre vrai nom ? »
« Euh … non. Je vous dois combien ? »
« Rien du tout. C'est Germaine que j'aimerais rencontrer »
L'ex Pierre de Rosette (Kate)
Cher Pierre,
Pour quoi faire ?
Un point final il nous faut faire
La belle affaire
Tu restes mutique
Quasi mystique
Réponse magnétique
Si je te dis que notre amour idyllique
Se trouve relégué au rayon des souvenirs antiques
Enfin ta réponse la voici
Photos à l'appui
Du lundi au samedi
Message bien reçu merci
Là ici
Encore là et même ici
Ton ombre planant sur mon affiche
Eh bien je m'en fiche
Tes diplômes de linguistique
Devraient-ils me faire passer pour dyslexique
Soyons quittes
Je te quitte
Pierre
Ton coeur de pierre
M'indiffère
Rien à faire
Rosette
La dyslexie (TOKYO)
Je croyais qu’il sortait d’un cirque, il utilisait un escabeau, pour me servir un sirop à la menthe.
Je me rendais chez lui tous les mercredis pour réviser nos leçons.
Il faisait un énorme bond la bouteille de sirop de menthe à la main et avec sa dyslexie il me disait.
Tu l’écris comment boire un sirop avec un P ou un B.
Alors il se cabrait comme un vieux canasson hennissant en vociférant boire poire on s’en fout .
C’était mon meilleur ami. Quand la cloche sonnait dans la cour il arrivait tout triste et se mettait dans le rang où je me trouvais.
On rentrait dans la classe il se mettait en face le globe terrestre et disait un jour je serai le plus grand de ce monde .
La dyslexie personne ne savait ce que c’était mon ami portait au coin du mur affublé d’un bonnet d’âne. Les punitions pleuvaient pour lui. Il s’est perdu à l’école, c’était un explorateur dont on avait grippé la boussole. A l’école on n’aimait pas les idiots du village. Mon ami il écrivait pour les morts. Tous les dimanches il travaillait au petit cimetière, il se faisait quatre sous, vaille que vaille ici les morts ne s’offusquaient pas de sa dyslexie.
J’ai oublié longtemps cette amitié et ce petit compagnon qui boitait de la langue jusqu’au jour où j’ai cru l’entrevoir au détour d’une ruelle assis en train de faire la manche.
C’était bien lui. Ces fautes avaient eu des conséquences désastreuses. Ce bon à rien comme disait l’instituteur avait perdu toutes les guerres. Il ne m’a pas reconnu quand je me suis penché vers lui. Puis j’ai entendu un ricanement BOIRE ou poire on s’en fout.
La ronde des dys (Lecrilibriste)
Mercredi , la ronde des dys
Patiemment, patiente chez l’orthophoniste
Le dyslexique qui a oublié son lexique
Le dysphonique qui a pris son micro
Le dysphasique qui dans sa poche cherche ses mots
Le dysphorique aujourd’hui tout apathique
Le dyspraxique qui a un tic
Et le dyscalculique qui prend la colique
Chaque fois qu’il a un zéro
Ah ! vraiment, c’est un hic, c’est un os
De faire partie d’un de ces dys
Et D’aller chez l’orthophoniste
Pour supprimer ce déficit
Totalement disconvenu
Qui disqualifie, discrédite
Vous distingue comme un disparate
Alors que vous êtes tout dispersé
Et disposé à dissiper
Ce malentendu dissonant
Qui vous distord honteusement
Et vous distrait confusément
Ah ! Ah, Ah oui vraiment
Vive les orthophonistes
Qui transmutent les dys
en dix sur dix !