Loin de ses crayons et pinceaux, Papa sculptait (Vanina)
Lorsque j’ai vu le cliché de ce défi #675, c’est une autre photo qui m’est revenue en mémoire.
Notre ami Jean, ami de la famille, n’aurait pas manqué de vous préciser -car c’est lui qui avait eu ce bon mot-, qu’à l’époque où fut prise cette photo, j’étais Escalope! Pourquoi Escalope? Simplement parce que lorsque mes parents racontaient des anecdotes de leur vie d’artistes, parfois -trop souvent à mon goût de petite dernière d’une fratrie de six-, ils leur arrivaient de me prendre à témoin, et tout à coup cette phrase tombait comme un couperet: «Ah oui, mais toi, tu ne peux pas te souvenir, tu n’étais pas née...» vous voyez? Pas née... Escalope panée!
Bref, nous sommes à la fin des années 50, l’œuvre de mon père est exposée régulièrement chez Bernheim et à la Galerie-librairie de la Danse tenue par la critique et mécène, Gilberte Cournand. Des toiles, des dessins sont exposés, mais aussi des projets de ballets: E=MC2, Ecce Homo, etc. Certains sont achetés par le chorégraphe Joseph Lazzini. qui les mettra en scène à l’Opéra de Marseille, dans les années 60. Papa réalisera le plus souvent les décors et les costumes qui vont avec ses chorégraphies, il mettra aussi en scène des happenings. Il a même été porté en triomphe par les étudiants des Beaux-arts auxquels il avait demandé de l’aide. Mais je m’égare...
A cette époque, Papa, qui enfant rêvait de devenir danseur, est reconnu pour être un spécialiste de la danse, il illustre des articles pour La Danse, Toute la danse, Musica, etc. Il est aussi connu comme peintre de nus.
Revenons à cette photo prise pendant les vacances, car je suis comme toute ma famille parisienne. Inlassable créateur, Papa ne savait pas s’arrêter. Je vous le dis, car je vous sais capable de garder un secret, la jeune femme allongée sur cette plage vendéenne, c’est Maman.