Question de vision (Kate)
Alors "ultraviolet" ? Comme vous y allez ! Percutant, même si j'ai, comme Godot qui aurait attendu "infrarouge" qui comme Madeleine ne viendra pas, du moins pas cette fois !
Alors, ultraviolet : l'ambigüité des rayons solaires, les UV : la vie, l'antirachitisme, la chaleur et les brûlures, les destructions de la peau par absence ou insuffisance de protection... telle serait la question ?
Donc, violet le flacon du parfum "Ultraviolet" : couleur originale, union du bleu et du rouge plus ou moins réussie. Combien de violets ratés pour un seul réussi ? Mais ceci n'est pas la question, enfin, si peu.
Ah ! Paco ! Il a envoyé du bois, ou plutôt du rhodoïd et du métal pour des robes inmettables, ces matières n'ayant pas la souplesse de la rabane évocatrice des plages des années 60, matière végétale et douce, mais est-ce bien la question ?
Ah oui, Monsieur Rabanne, avec deux "n", de l'audace d'un parfum nommé "Calandre" à celui nommé "XS" et du triomphant "Invictus" dans sa boîte métal (formidable, la boîte !) à la fin du monde qui ne saurait tarder...
Paco Rabanne, génial et Seventies, détonnant et exotique : ultraviolet, c'est du lourd, même si je serais plutôt dans des ambiances "Five o'clock", "Filles en aiguilles", "Féminité du bois", aux accents de santal, portant des sandales et loin du scandale, mais là n'est pas la question, si, quand même un peu... si peu !
Alors, à défaut d'aller faire un tour du côté de chez Swann (oui, j'irais bien...) mais là non plus, pas spécialement la question...
Allons voir le spécialiste des couleurs : si
a noir,
e blanc,
i rouge,
u vert,
o bleu et qu'on termine par l'étrange
" -Ô l'Omega, rayon violet de Ses Yeux !"
comme chacun sait, du noir de l'origine à l'oméga du violet, et qu'on oublie tous les commentaires sans fin sur ce magnifique poème de 1871, on ne reste pas sans penser aux yeux d'Elsa, mais d'elle il n'est pas question, si ? Non !
Des "Voyelles" aux couleurs voyantes du "Voyant", embarquons, toujours cette même année 71, pour
"les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs" sur le Bateau ivre qu'on redécouvre à chaque lecture dans toute sa splendeur, mais est-ce encore la question ?
Dans son dernier livre, "Paris fanstasme", Lydia Flem analyse quelques mètres carrés au coeur de Paris : la rue Férou et extrait de cette parcelle géographique une histoire humaine et littéraire dense...
Si dense que le Bateau ivre y est inscrit en fresque sur un mur par un artiste qu'elle a vu à l'oeuvre et qui offre à tous une vision magnifique du texte, peu importe si c'est la question d'ailleurs.
Du formidable "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans" (1870), qui résonne encore en moi comme si c'était hier, il me reste ce goût du voyage, de l'échange, de la littérature et de la découverte mais aussi celui de la légèreté : c'est bien là toute la question, non ?