Participation de Laura
S'il fallait ne garder qu'une seule fleur pour son vase, ce serait celle de mon fleuriste de Casablanca, à l'extérieur de notre marché. Lorsque nous sommes retournés là-bas après notre retour en France, il a traversé la rue pour me serrer dans ses bras. Quelle émotion! Il m'a entraîné vers son étal, cherchant des fleurs à m'offrir à moi qui moi qui lui prenait des fleurs au moins une fois par semaine pendant trois ans. C'était un étal bien fourni, coloré et surtout bon marché pour moi, l'européenne privilégiée. Je n'ai qu'une seule fois trouvé des prix similaires en France avec la même diversité et saisonnalité. Dans mon soliflore, je mettrais une fleur-perroquet si exotique, un arum si sexuel( comme ceux qui sont sur la couverture des "Paysages" de ma Cannelle), une pivoine si fournie, un lilas si odorant ou un dahlia de ma grand-mère. La dernière fois, notre dernière fois à deux, il m 'a encore offert une fleur, même si j'avais(difficilement) réussi à lui faire comprendre que j'étais à l'hôtel. Notre langage était celui des fleurs. S'il fallait ne garder qu'une seule fleur.... dans ce voyage qui fut plein d'épines de déceptions pour moi et pour lui avant sa mort.