Laboratoire (TOKYO)
Dans le laboratoire le téléphone glougloute, glougloute et reglougloute.
A l’autre bout du fil, moi, j’attends que quelqu’un décroche.
Qu’est’ ce que cela signifie, ils ne se sont quand même pas tous tirés du labo ?
C’est sur ils se sont taillés de là à toute vitesse.
Bonzaï ou harakiri ?
Une voix enregistrée caverneuse m’informe que suite à, un incident majeur le laboratoire est fermé.
Je raccroche violemment et me demande si Dieu n’a pas un répondeur pour filtrer ces messages.
Je feuillète frénétiquement les pages jaunes.
P comme professeur de virologie.
Dans les pages jaunes la rubrique la plus longue c’est celles des avocats.
Il ne faut pas négliger cette page on va peut-être en avoir besoin.
Donc on casse un flacon, un virus s’échappe du labo, on provoque une pandémie et on a la planète sur le dos.
J’essaie d’imaginer dans quelle circonstances l’incident majeur s’est déroulé. Mais je n’ai pas assez d’imagination.
Accoudée au comptoir du bar j’entends les infos de 22h.
J’enfouis ma tête dans mes mains.je peux presque sentir mes cheveux d’un noir brillant devenir gris.
J’ai le moral d’un marshmallow tombé dans le feu au cours d’un pique-nique.
La planète est foutue dis je à haute voix devant un barman ahuri.
L’humanité va s’aventurer dans des sables mouvants sans personne pour la guider.
De toute évidence une petite bougie d’anniversaire vacille encore au fond de mon cœur.
Sinon pourquoi je me trouve devant le laboratoire mis sous scellé.
L’armée en barre l’accès. J’étais décidé à obtenir des informations.
Je déteste l’armée Les cocktails que j’ai ingurgités au bar pour adoucir les chocs des infos sont en train de faire leurs effets.
Qu’est ce qui s’est passé aujourd’hui ma puce dis-je au militaire ?
Détalez d’ici et mettez-vous à l’abri ma petite dame.
Je n’ai pas de cerf-volant je n’irai pas plus vite.
Je suis génétiquement programmée à affronter cette pandémie laissez moi pénétrer dans le laboratoire.
A la lueur des lampadaires je peux apercevoir le visage amusé du militaire. J’entretiens depuis l’enfance un rapport au risque aussi identique d’un diabétique avec l’insuline ; Alors je reste ici me dis-je.
Vous connaissez la suite. J’espère car moi je ne la connais pas.