Du Labyrinthe d’Harawa aux Officiants du Samedi (Ilonat)
« Encaustique, encaustique ! Paraphrasant ma descendante, Arlettiti, la Reine des faubourgs, aurais je l’air d’une vulgaire pâte ménagère ? Atmosphère atmosphère ! Et en quoi mon portrait vous inciterait il à n’évoquer à mon propos qu’une brosse à reluire ? »
Ainsi parlait Néférouptah, princesse de haut rang sur les rives du Nil…
Elle s’exprimait avec douceur, avec mansuétude, mais tout de même un brin d’agacement pour ces scribes bavards qui s’échinaient chaque semaine à se faire reluire en de savantes combinaisons de hiéroglyphes…
« Certes, je conçois bien que mon allure altière, mon port de tête et mon diadème, puissent éveiller chez eux quelque ressentiment (et leur verve caustique…ah ah).
Mais la douceur de mon regard, comme voilé d’un halo de tristesse, devrait leur dire que je n’éprouve à leur égard nulle condescendance.
Je suis Reine en effet, fille d’un souverain de la XIIème Dynastie et c’est en son honneur, en souvenir de lui, qu’un peintre de la cour dessina mon portrait. Avec sur sa palette ces couleurs si touchantes, d’ocre et de terre de Sienne, qu’il mélangeait à de la cire en la faisant chauffer, pour qu’elles défient les siècles.
C’est ce portrait que je vous lègue, chers officiants du Samedi, pour qu’il inspire vos écrits.
Merci à ces vaillants chercheurs de trésors enfouis qui sont venus me délivrer au fond du labyrinthe où j’étais enfermée
Merci à celles et ceux qui révélèrent au monde l’éclat terni de ma beauté.
Et merci à Walrus, le Valeureux Horus, Grand prêtre des Officiants du Samedi matin, de m’avoir fait réapparaitre, pour quelques fugitifs instants, sur ces écrans de rêve qui racontent le monde, d’hier à aujourd’hui. »