ZUT (TOKYO)
ZUT, je suis en retard.
Où se trouve ma petite robe de squaw ?
Dans ma malle en osier.
Et ma veste hippie, je ne la porte plus depuis l’été
Dernier.
Zut on me dit de changer
J’ai caressé l’idée puis je l’ai abandonnée
Assise sur les marches de l’escalier, des grosses Marguerittes dans les cheveux
J’écoute Neil Young, la nuit se remplit d’un lumineux silence
Zut je n’ai pas de gomme pour effacer ce temps
La voix de Neil Young me monte au cœur
J’ai vingt ans, je sais plus, je sais seulement que je ne me suis jamais perdu.
Zut j’irai dans la vie par bond, le sourire aux lèvres.
Je ne m’inquiète de rien, j’ai coupé des branches du lilas
zut , où se trouve le vase bleu que maman aimait tant .
Le lilas et moi n’obéissent à personne, j’ai ouvert la malle en osier
J’y ai pris mes sandales bleues, mon chapeau de paille
Mes joues de biscuits cuites au soleil d’aout s’abritent sous la véranda.
Zut Neil Young vient de poser sa guitare.