Zut, à une lettre près, je l'avais ! (Walrus)
Quand ma moitié proposante (donc humaine : l'homme propose) émit l'idée, farfelue comme à l'ordinaire, d'utiliser "Zut", ma moitié écrivaine (bien sûr, vous vous attendiez à divine : Dieu dispose, mais j'étais mal disposé) eut immédiatement une réminiscence.
Un personnage des aventures de Tintin porte ce nom. Il s'agit d'un être composite, mi-pilote d'avion mi-mercenaire, qui apparaît dans deux albums (on devrait pas, rapport au latin, dire alba, et même albis, question déclinaisons ?) : "Coke en stock" et "Vol 714 pour Sidney".
Phonétiquement, ça colle, mais l'ennui, c'est que textuellement le patronyme de cet Estonien de Piotr s'écrit Szut. Est-ce que ça vaut ?
Et d'ailleurs... (car, tout comme il y a toujours un "mais...", il y a toujours un "et d'ailleurs..." et même un "mais d'ailleurs...*") même phonétiquement, y a comme un doute.
Car, si en bon francophones, nous prononçons "Szut" "Zut", souscrivant à l'humour de Hergé dans la recherche de ses noms de personnages, pouvons-nous être sûr que ce soit le cas en estonien ?
Par exemple, mes compatriotes néerlandophones ne prononcent pas "sj" "j" mais "ch**". Donc "sjalot" se prononce comme échalote, ce qu'elle est d'ailleurs.
De là à penser que le nom du brave Piotr ne se prononce pas "zut" en estonien, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement comme César*** le Rubicon. Ce qui m'évitera de me plonger dans l'étude de la prononciation de la langue estonienne (eesti keeli).
Conclusion : "Zut, encore raté !" , bien que dans les aventures de Tintin, l'expression "Encore raté !" soit souvent plutôt précédée de "Caramba".
* ne pas confondre avec le médailleur qui distribue les médailles aux médaillés
** toujours en néerlandais, le ch se prononce (à peu près, c'est un des plaisirs de cette langue) k, comme dans "schieve lavabo"
*** en latin "Caesar" qui se prononce kaesar, d'où le Kaiser des germanophones