Le puits magique, (maryline18)
Claudie emménageai dans sa maison enchantée ou plutôt... en chantier ! Elle eut un vrai coup de foudre pour son charme désuet, quelques mois plus tôt. Elle paraîssait totalement perdue alors, d'emblée, elles étaient faites pour s'entendre ! Ses bagages aussitôt déposés devant l'âtre, elle couru voir le puits, près de la cabane, au fond du jardin. Il était comme sur la photo, presqu'en meilleur état que la bâtisse elle même. Elle n'en revenait toujours pas : Elle était "la" propriétaire de cet havre de paix.
Le jour déclinait. Il fallait qu'elle fasse au plus vite fumer la cheminée à grands coups de bûches ! Elle retrouva sans tarder les gestes interdits de l'enfance en allant fendre du bois sur une vieille souche. Quelle plaisir indescriptible que d'accomplir cette besogne. En cet instant précis, elle était heureuse.
Curieusement, depuis son arrivée, elle sentait près d'elle comme une présence, comme un souffle qui la précédait ou qui l'accompagnait...Elle était tellement excitée d'avoir pu faire aboutir son projet qu'elle aurait bien aimé partager sa joie mais quand même, là, son imagination devenait encombrante. Ce devait-être la fatigue ! Elle rentra. Un courant d'air fit se reclaquer la porte et simultanément, les pages du journal jeté au sol, tournèrent jusqu'à lui offrir celle, centrale, où un article retint toute son attention.
"Entre sortilèges et fééries, la maison au puits magique a encore fait une victime."
Elle approcha plus encore la torche, (demain elle irait accomplir les démarches pour remettre en état l'électricité) ; non mais, c'était invraisemblable, il était bel et bien question de cette maison, de sa maison ! Un frisson d'effroi l'étreignit. L'ancien propriétaire, après avoir déposé un plein carnet d'histoires plus farfelues les unes que les autres, (précisait le journaliste), à la bibliothèque du département, affirmait entendre des voix venant du fond du puits. Il fut interné en psychiatrie seulement six mois après son arrivée dans la commune. Selon lui, des " je t'aime" alanguis et répétés toutes les nuits, le privaient de sommeil. Il veillait, hypnotisé et penché au dessus du puits où se relayaient tantôt, des sorcières déguisées en fées, tantôt des fées aussi laides que des sorcières. Le pauvre ne pouvait plus roupiller plus de deux heures par nuit. Un fermier venu labourer les terres jouxtant son jardin, l'aurait rattraper in extrémis par les pieds et aurait alerté les secours.
Claudie garda la page et arracha les suivantes. Le bois bien sec, entreposé dans la cabane, prit rapidement. Après s'être fait chauffer une pleine jatte de lait, elle y trempa ses biscuits secs. Toute absorbée par la danse des flammes, elle n'entendit pas les pas s'approcher jusqu'à écraser les feuilles sous la fenêtre. Un : " toc toc !", suivi d'un : " Bonsoir ! " la fit sursauter. C'était le fils de l'agriculteur. Prévenu de son arrivée par le Maire de la commune, il venait lui souhaîter la bienvenue, un panier rempli de champignons et d'une douzaine d'oeufs.
Comme elle se sentait rassurée d'avoir quelques instants près d'elle, cette présence masculine et bienveillante...! En repartant, il lui conseilla tout de même de ne pas s'attarder près du puits : " Si vous voulez mon avis, il n'y a jamais de fumée sans feu !", crût-il bon d'ajouter...
...
Claudie ne put restaurer entièrement sa maison car elle aussi fut victime de l'attraction maléfique du puits et de ses "je t'aime".
Elle se jeta au fond et jamais on ne la retrouva.
SUJET : ( En quatre heures )
_ Les "je t'aime" seraient-ils plus dangereux que les"je ne t'aime pas" ou que les "je ne t'aime plus" ?
Exposez vôtre analyse du sujet en en respectant l'ordre et en étayant vos réponses d'exemples concrets pouvant se trouver dans la vie de tout-à-chacun. Il est formellement interdit de tricher.
( J'adore jouer à la Maîtresse :) ! )