Sarah fait le tour de l'ombilic (Kate)
Chère Marianne,
Non ! Mais il ne connaît pas Michel Delpech !
Enfin, il a choisi son chemin, et toi le tien sans hésiter, lui qui donnait pourtant l'impression de te porter aux nues, ce Grégory, et de te prendre pour le nombril du monde : "la femme de ma vie", "la seule, l'unique", "la prunelle de mes yeux", bon, j'arrête de le citer, il m'énervait, comme tu le sais...
Et comme se plaisait à répétait ta mère, ce qui avait le don de me taper sur les nerfs, le "gendre idéal", tu y avais presque cru ! Comme si ça voulait dire encore quelque chose... on n'est plus au XIXème siècle, Marie-Cécile, enfin !
Et ton père d'en rajouter une couche : Greg parle trois langues (surtout la langue de Goethe, n'est-ce pas ?) et il a Bac+5 (et plus mais sans affinité), la belle affaire ! Toi aussi mais pas grave. Bon, on peut les comprendre, leur fille unique, le cordon ombilical pas coupé pour eux, l'"omphalos" comme on l'avait vu à Delphes avec notre prof de grec, et on rigolait en chuchotant : "arrête tes bétyles"...
Tu vas leur dire quoi ? Qu'il reste en Allemagne, que vous faites un "break" ? Rien peut-être pour l'instant... Qui sait si sa Loreleï ne va pas s'en lasser assez vite...
Pour en finir avec ce chapitre tout récent et sans vouloir insinuer que Clermont serait le "nombril" du monde (tu sais trop bien que non), tes parents vivent rue Grégoire de Tours (qui vaudrait son pesant de doumes au Monopoly local) !
Et pour terminer ce petit tour dans le magasin des souvenirs, il y a quelques années, je t'avais entraînée à l'atelier d'écriture de François Bon (que j'avais revu par la suite à Tours, justement pour une journée d'écriture pas comme les autres), et je découvre qu'il a consigné sa venue chez nous dans ses carnets... J'ai dû aussi garder des traces écrites de cette journée, mais c'est une autre histoire !
Bises de ta cousine,
Sarah
(photo extraite de mon livre "Grèce" de Michel de Grèce)