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Le défi du samedi
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13 juin 2020

Les bésicles de Mamette (Lecrilibriste)


Le facteur est passé ?
Passe-moi mes bésicles, sur le buffet, disait Mamette en rentrant du jardin pour faire une petite pause sans café.
C'était son moment de répit, son moment  favori, celui où elle lisait  son quotidien : L'Echo Liberté.
Pas besoin du journal télévisé, Elle n'avait pourtant pas suivi de stage de « lecture à voix haute » mais, les bésicles sur le bout du nez, elle lisait  d'abord pour elle et nous lisait ensuite les nouvelles pour nous informer.
Spontanément, elle mettait le ton et donnait corps au texte Tout y passait. Après cet intermède, nous étions instruits sur les gros titres, informés sur les faits divers, renseignés sur les anecdotes, initiés aux plus hauts faits de la politique, prévenus quant à la rubrique nécrologique et avisés par celle des chiens écrasés. Plus besoin de lire le journal, on savait, on avait tout entendu.
Elle aurait pu être journaliste, Mamette,  tant elle faisait ses délices du sel et de la vie du pays. Mais ce n'était pas l'époque et elle avait épousé un jardinier. Et ça, c'était son quotidien, le journal était son violon d'Ingres. La vie est ainsi faite ! Il faut savoir un peu s'évader..
Mais son plaisir atteignait son paroxisme quand on recevait chaque semaine « le journal de Guignol », qui s'affichait drôlatique, républicain, satirique, humoristique et littéraire et qui contait avec sa verbe trempée dans un brin d'acide et de mots lyonnais, les potins de Lyon.  
Alors là, la joie de  Mémé était à son combe.  Il y avait des arrêts étouffés et soudains ou sa poitrine se soulevait, rebondissant saccadée dans un rire silencieux en même temps que le journal  avant de nous affranchir de l'affaire... Et nous attendions que la crise passe, pour nous aussi, nous mettre à rire, riant déjà de la voir rire car son rire était si contagieux qu'on ne résistait pas.
Ensuite, les bésicles retournaient sur le buffet, attendant d'ouvrir à nouveau leurs mirettes sur « le Pélerin », « la Vie Catholique » ou L'écho Liberté du lendemain.

Mamette Louise, si tu m'entends de là-haut , mets tes bésicles et tâche de te rencarder pour savoir s'il n'y a pas une place pour toi au « Canard Enchaîné » ou à « Chalie Hebdo » si toutefois tu avais comme une petite envie de renaître.

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Commentaires
B
Pourvu qu'elle t'entende j'adore ta mamette Bravo Lecrilibriste et Merci pour ce merveilleux moment de tendresse
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T
délicieuse évocation il y a tant d'amour entre les lignes que je n'ai pas besoin de ces satanés besicles pour le voir cet amour
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L
Pour ma grand-mère, oui, c'était un réel plaisir !<br /> <br /> Et toi tu aimes le lire, le journal ?
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L
lire le journal<br /> <br /> est un plaisir
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J
Chez moi, c'était mon père qui lisait tout, et souvent à haute voix. Ma mère ne lisait presque jamais, mais après la retraite, elle a beaucoup lu et je me suis rendu compte que, pendant que papa lisait après une dure journée dans la ferme, ma mère, qui travaillait autant que lui au dehors, devait reprendre les besognes du soir à la maison. J'ai les larmes aux yeux, en lisant ta douce histoire de ta Mamette qui profitait bien de sa "retraite", elle aussi. ❤️❤️❤️
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L
moi aussi, c'était ma grand-mère maternelle... L'autre me racontait des histoires, le soir !
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W
Ta Mamette me rappelle ma grand-mère maternelle qui prenait elle aussi plaisir à lire le journal à haute voix à son entourage. <br /> <br /> ... et une de ses expressions favorites : "C'est vrai, c'est dans le journal !"
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V
Ce fut un plaisir d'entendre rire mamette Louise et ses bésicles !
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K
Une bonne vivante et une belle vie tournée vers le monde extérieur jusqu'à un âge avancé, j'adore... Et tu lui rends un bel hommage !
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N
un jour la dame de la médecine du travail m'a dit... à partir de 45 ans, c'est normal d'avoir la vue qui baissent. Voilà donc pourquoi tous nos papettes et mamettes portent des mirettes ! Quelle chance, une mamie conteuse.
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A
on l'aime sans l'avoir connue, ta sympathique Mamette! joli portait :-)
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