Pecunia non olet (Ilonat)
Il était une fois un empereur romain
Qui, découvrant que nos mictions pouvaient rapporter gros
Fit installer devant chaque demeure
De belles amphores en terre cuite
Pour les y recueillir
Son fils lui reprochant
De faire ainsi son beurre
Avec ces émissions
Vespasien lui tendit un bel écu en or
En proférant cette maxime à jamais éternelle :
« L’argent n’a pas d’odeur »
Plus tard, au Moyen Age
Et jusqu’aux temps du Roi Soleil
Si l’on n’oublia pas cette maxime
On fit sa p’tite affaire dans le jardin
Ou bien au coin de sa maison
Et il fallut attendre le Comte Rambuteau
Le Préfet de la Seine
Pour que des édicules harmonieux
Destinés aux mictions à l’abri des regards
Ornassent les trottoirs
Du Paris Haussmannien
Hélas, ces édicules devinrent aux temps modernes
Des lieux de rendez vous de la gent androgyne
Et d’amours clandestines prohibées
Si bien qu’on résolut de fermer à jamais
Ces derniers lieux de liberté.
Vinrent les « sanisettes » d’aujourd’hui
Faites au goût du siècle
Plus hygiénistes, individualistes, impersonnelles…
Il en faudra payer le prix !
Pecunia non olet