Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 050 270
Derniers commentaires
Archives
14 mars 2020

Participation de JAK

 

O-rante O-désespoir !

 

« Agenouillez-vous tous les vilains de ce monde

Le sort en est jeté vous serez punis par la colère  divine . »

Me disait ma grand-mère âgée de 85 ans  , dans ses moments de grande foi.

 

Et aujourd’hui que je l’ai dépassé en âge, point question de mettre sur les genoux, l’arthrose est passé par là..

mais O-rante !  O désespoir !

Pire que, la colère divine   me voici confinée dans mon EHPAD.

Mes petits enfants profitent de l’occasion pour ne plus venir me voir

- la bonne excuse ! -

 

Les temps ont  bien changé.

La colère divine est devenue virus, de survie  il n'est dès lors  que la seule  obsession  !

 

Inclinons-nous, et espérons  sous ce ciel chargé d’ozone.

 

Nous avons maintenant tout notre temps pour surveiller nos rentes.

j

 

Publicité
14 mars 2020

Elle était agenouillée par bongopinot

 

b

 

Elle était agenouillée

Telle une statue d’orant

Des gants pour se protéger

De tous les détergents

 

Elle faisait le ménage

Avec son fichu sur sa tête

Et son vieux lainage

Et chantait à tue-tête

 

Dès qu’elle m’apercevait

Le sourire aux lèvres

Doucement elle se levait

Me faisant signe de la suivre

 

On allait toujours dans sa cuisine

Elle nous préparait un café

On discutait entre cousines

Jusqu’à ce que midi pointe son nez

 

Alors on se séparait amicalement

Et on se disait à la semaine prochaine

En espérant des jours cléments

Sans trop de coup dur ni de peine

 

 

14 mars 2020

Orant·e (TOKYO)

 

Quand la porte du monastère s’est ouverte, j’ai senti un froid glacial me gifler. Il est arrivé avec la politesse débordante des gens d’église.

Sous sa vêture stricte je pouvais voir le corps d’un jeune quadra qui fait attention à lui, toujours impeccable dans ses T-shirts monochromes ajustés. Au premier abord, ses paroles sont aussi apprêtées et sous contrôle. « Et des mademoiselle bien venue dans notre cloître « .

« Vos parents nous ont confié votre âme en perdition et des patati et des patas ». J’étais habitée par des remous et surtout pas une frénésie rythmique.

On m’avait demandé de noter tous mes rêves le matin. Le créateur devait disait il se brancher directement sur mon cerveau.

Cet amour toxique que les nonnes du couvent entretenaient avec Dieu m’horripilait. J’avais l’impression d’être dans une téléréalité en immersions avec des fous et que tout le monde était complice. J’ai toujours pensé que vivre pleinement nous assurer une espérance de vie plus longue. Du coup j’avais un regard sur eux plein de compassion.

 Le seul endroit où il y avait de l’ambiance c’était aux toilettes. Le petit vasistas donnait sur la cuisine où le petit personnel chantait des chansons de cul. Quelle journée de merde disais-je tout haut après leurs sempiternelles prières. La sœur me disait » soit un peu plus positive » alors je répétais quelle belle journée de merde.

 Il y avait un autre résident un étudiant en dépression qui ne quittait pas son chapeau rose. On n’allait pas monter au gibet parce qu’‘on était des végétariens survivalistes.

 Moins de liberté moins de rêves y a qu’en mathématique que ça fait 1 + criais je pendant le repas. Toutes les têtes se sont dressées. Cet attelage dieu plus les nonnes avaient l’air de moins en moins bien fonctionner ces derniers temps.

 Je me suis mise alors à chercher les grains qui pouvaient gripper la machine, mais je fus rattrapée par un évènement des plus mystérieux. L’orante avait disparu dans la nuit. Les échanges informels et fluides entre sœurs s’étaient tendus, tout le monde suspectait tout le monde, la foi en dieu semblait avoir déserté le couvent.

 Enfin une sœur a avoué ce matin avoir vendu au marché des capucins l’orante, car le couvent s’appauvrissait.

Vous n’allez pas me croire, mais ce fut l’opportunité de ma vie. Bonnet rose et moi avons redressé les finances du couvent depuis ils croulent sous le pognon. .

Comment ?

 Les raves partis !!!

v

 

7 mars 2020

Défi #602


On va pas finir sur les genoux ?

Orant·e

 

Lautenbach

 

7 mars 2020

Sont tombés sous le sens

Publicité
7 mars 2020

En panne de sens (Kate)

 

Commençons par un brin d'adolescence

L'âge du coup de la panne d'essence

Quelle existence, y'a plus d'essence !

 

"L'existence précède l'essence" ?

Maturité

Désabusée

"On n'a plus assez d'essence

pour faire la route dans l'autre sens"...

Décence indécence

Ça part dans tous les sens

Où est le sens

0

Qu'on aille à Sète à Caen à Troyes à Sens

D'ailleurs "c'est quand qu'on va où ?"

On ne sait toujours pas

La philosophie ne le dit pas

Mais on y va

Reste "L'espérance

Folle qui danse"

Sur mon calendrier

Petits bouts de papiers

La phrase du jour

Le jour de la consigne "non-sens"

Est-ce que ça fait sens ?!

0-3

 (photos de l'auteur, février 2020)

 

7 mars 2020

Poste d’entretien (Pascal)


Je me souviens quand on rentrait de plusieurs jours de mer ; battu par les vagues, blanchi par le sel des embruns, le bateau, s’il ne pissait pas encore la rouille, il était piqué de rougissures éparses ; des prémices orangées suintaient contre les cloisons et des flaques rousses séchaient un peu partout sur les ponts.
Ce qui pouvait passer pour de la négligence aux yeux des béotiens critiques, c’était pour moi la preuve du mauvais temps traversé. Ces marques de rouillure, c’étaient nos médailles personnelles, des batailles de chaque seconde, gagnées contre les éléments ; c’était comme un fait de gloire qu’on n’avait pas besoin de raconter, puisque cela se voyait jusque dans la mature. Sur la Méditerranée, le Mistral, le Golfe du Lion, l’hiver, le vent d’Est, il y avait les ingrédients pour former des grandes tempêtes ; alors, les quatre, ensemble cela devenait homérique…

Pourtant, en mer, quand le temps le permettait, on devait assumer la propreté du navire. En matinée ou en début d’après-midi, entre le poste d’entretien, signifié dans les haut-parleurs au tiers de corvée, et notre présence sur notre lieu d’assignation, il y avait toujours un temps où l’on râlait, où l’on faisait semblant de ne pas avoir entendu, où l’on cherchait un prétexte pour éviter cette ennuyeuse besogne.
Pleins d’autorité, les gradés venaient nous chercher jusque dans nos bannettes. On avait mal dormi, mal mangé, on venait de le quitter ou on allait prendre le quart dans un moment ; pour notre peu d’entrain à aller peinturlurer, on avait plein d’arguments justificateurs qu’ils réfutaient avec l’habitude du vieux singe à qui on n’apprend pas à passer la deuxième couche.
Bouchons gras du fond des ténèbres, à moitié éblouis par la luminosité, la gueule des mauvais jours en façade, les mains dans les poches, on quittait le poste en traînant la savate et en rejoignant celui qui nous était affecté…  

Le mien était sur le spardeck, entre les deux cheminées. Il y avait toujours une ou deux moques de peinture grisaille avec des pinceaux à moitié secs, qui ressortaient comme par ensorcellement, de je ne sais quel réduit. À bord, du gris coque au gris souris, on n’avait pas cinquante nuances de gris.
Ce poste d’entretien, c’était vraiment une pénible corvée ; on n’y mettait pas beaucoup de zèle. On piquait mollement la rouille, on passait un coup de pinceau, ici ou là. « Peinture sur merde égale propreté », « Tu salues tout ce qui bouge et tu peins tout ce qui ne bouge pas », c’était nos exagérations habituelles.
Heureusement, il y avait toujours un peu de roulis pour transformer la tâche en jeu. On essayait de ne pas marcher sur ce qu’on venait de peindre, ni de s’appuyer contre une paroi fraîchement barbouillée ; on s’arrangeait toujours pour mettre un peu de badigeon sur une rampe, là où le second pourrait éventuellement se tenir en cas de balancement de mer perturbateur ; mais, celle-là, il la connaissait aussi…

Les ronflements des cheminées, les vibrations sous nos pieds, l’odeur de la peinture mélangée à celle du soufre des fumées, et l’infini en toile de fond, c’était notre punition.
Nous, les zombis des compartiments, les rats de cales, les serpillières à mazout, mal rasés, mal lavés, mal réveillés, le teint blafard, on avait les yeux qui pleuraient, des frissons de froid, la mouchure au nez et des bâillements de sommeil en retard. Les empreintes huileuses de nos godasses tannées laissaient leur marque sur le pont en jouant les glissades.
« Rentrez vos chemisettes dans le pantalon !... » avait beau gueuler le second, garde-chiourme, comme s’il avait honte de nous ; on faisait semblant de ne pas l’entendre…  

En tout cas, on prenait l’air. Dès qu’il avait le dos tourné, on allait contre le bastingage et on tirait la clope, en scrutant le paysage. Il n’y avait rien à voir et tout à admirer, en même temps ; les vagues revenantes, le sillage qu’on distinguait par moments, la blancheur de l’écume, les nuages s’accrochant dans les superstructures, les mouettes suiveuses, les confins abscons, cela devenait nos habitudes extraordinaires…

De jour comme de nuit, confronté entre l’abîme et l’espace, sans cesse bousculé par les vagues, telle une minuscule tache de gris dans l’immensité du tableau, cet escorteur d’escadre, c’était un non-sens, une gageure permanente ; c’était une forme d’obstination forcenée, tous nos ricochets continuels sur la grande bleue. Du branle-bas au masquage des feux, en passant par les relèves de quart et les exercices, le petit monde clos du navire se pliait aux ordres des haut-parleurs, comme pour garder l’équilibre entre l’immensité envoûtante et son hypothétique utilité de bateau de guerre.   
Nos perpétuelles circonvolutions brouillaient les bleus qu’on croyait avoir définitivement enregistrés sur notre palette sensationnelle ; mine d’argent à ciel ouvert, des paillettes de sel rebelles veinaient le pont sous l’effet d’un coup de lumière ; l’or du soleil offrait aux décors un luxe d’apparat auquel nous n’étions pas habitués…  

Si l’insidieuse relation entre la mer et le bateau est la maladie de la rouille, nous, soûls de grand air, pris par des desseins d’embellissements, on cachait l’intruse insoumise sous nos épaisses couches de peinture.
Aux changements de cap, aux soufflements des cheminées, il n’était pas rare de recevoir un paquet d’embruns sous la forme d’un furieux foisonnement de flocons froids ; aussitôt, ils constellaient notre travail, et notre gris souris se tachait de pièces blanches, et notre déception s’en allait râler contre la passerelle, et l’absurdité de la corvée accentuait son ampleur. Mais on savait pourquoi, demain, au poste d’entretien, tout frissonnants de froid, on reviendrait sur le spardeck, armés de nos grimaces, de nos pinceaux et d’un pot de barbouille ; c’était pour peindre encore notre bateau dans le tableau de la mer…   

7 mars 2020

Non-sens ? (Walrus)


La vie, peut-être ?

(Voilà ce que c'est quand on se pose trop de questions !)

 

7 mars 2020

Le jeu des non-sens : On joue ? (maryline18)

 

Crêpes sans enfants.

Oiseaux sans Pierre Perret.

Carreaux sans buée.

Escalier sans rampe, ( descente trop risquée).

Lit sans calins.

Jeu sans rires.

Amour sans baisers.

Conte sans fée.

Ecrivain sans histoires.

Femme sans larmes.

Rêves sans espoir.

Journées sans sourires.

Vacances sans soleil.

Horizon sans arc-en-ciel.

Grand-père sans blagues.

Grand-mère sans gâteaux.

Expérience sans entraînement.

Recommencement sans renoncement.

Adultes sans bêtises.

Ivresse sans lâcher-prise.

Nuit sans sommeil.

Travail sans fatigue.

Samedi sans défi.

...à vous !

 

 

7 mars 2020

à juste titre (joye)

un non-sens

7 mars 2020

Décidément ça n'a pas de sens (Nana Fafo)

AL01-Les pas de sens

Ronchonchon avait décidé d'aller voir ce vieux Al, 

il parait qu'il tournait en rond et qu'il perdait un peu la tête.

Ronchonchon voulait lui suggérer de tourner en carré

ça lui éviterait d'avoir le tournis et ça lui remettrait les idées en place.

 

Il s'est présenté à Les Pas de Sens, un établissement très particulier,

spécialisé dans le recherche de traces mnésiques.

Dans le hall, il n'y avait pas grand monde.

Ronchonchon s'adressa à 2 papy qui attendaient

 

Ronchonchon : Vous connaissez ce vieux Al ?

Papy Wal : Al Pacino ?

Papy Jo : Al Ibaba ?

Ronchonchon : Non, Al Zaillemeurt

Papy Wal : Ah oui, le gars de meurtre et moiselle, ouhais je vois qui sait...

Ronchonchon : Vous pouvez me dire où je peux le trouver ?

Papy Wal : Où je peux le trouver... (il rit) ben chez pa'

Papy Jo : (il rit aussi) ouhais, chez pa'

Ronchonchon : Ah... vous savez pas... à qui je peux  m'adresser alors ?

Papy Wal : à Laure

Ronchonchon : Alors quoi ?

Papy Wal : à Laure Théou

Ronchonchon : Et elle est où ?

Papy Wal : pareil, chez pa'

Ronchonchon : Vous ne savez pas grand chose... mais, savez-vous ce que vous faites ici ?

Papy Wal : on attend Lamore

Ronchonchon : Et bien c'est gai !

Les 2 résidents entre eux :

Papy Wal : tu crois qu'il est gay ?

Papy Jo : Non, je l'ai vu donné l'brancard à Laure, j'crois que c'est ce qu'ils disent les jeunes.

Ronchonchon : Il y a des jeunes ici ?

Papy Wal : oui, Lamore

Ronchonchon : Heu... vous trouvez que la mort est jeune ?

Papy Wal : évidemment ! l'autre jour on l'a vu sauter et frétiller de chambre en chambre en emportant 3 de nos amis, ça a été épique !

Ronchonchon : ça ne vous rend pas triste que la mort fasse cela ?

Papy Wal : Triste, mais quelle idée ! Quand Lamore passe c'est toujours gai, c'est pour cela qu'on l'attend, on se demande toujours à qui ce sera le tour.

 

Ronchonchon commençait à perdre le sens de la réalité au contact de ces petits vieux.

Il devait retrouver Al au plus vite, pour le sortir de là, avant que la mort l'emporte.

Sur la table de l'accueil, un livre était posé : "601 non-sens".

Ronchonchon sourit, ici, "si, c'en est un, non-sens !"

 

Belle lecture créative à toutes et à tous.

 

AL01-601 non sens

7 mars 2020

Non-sens (Laura)

 

Non -sens?
Toi mort.
J'ai cru que c'était une blague,
Mais c'en est une à la manière
De Baudelaire
Qui fait la gueule[1]
En costume noir ou de la rue de la Lanterne
Où s'est pendu Nerval[2].
Non-sens:
Moi sans toi.
Certains s'étonnent
D'autres pensent
Que tu en as eu marre
De moi: peut-être...
Non-sens: le monde
Sans toi qui t'intéresse-
Ait à tout , même
A moi: non-sens, tout le monde
Sans toi, si sociable
Non-sens: je reste
Dans ce monde
Qui m'intéresse
Avec tout ce monde
Moi, si misanthrope
Tu étais le seul
Qui m'importe-
Ait vraiment, mon équilibre
Ma boussole
Non-sens: que ce soit qui parte
Moi, si timide
Toi, en confiance
Toi les pieds sur terre
Qui déploie ses ailes
Alors que ton albatros poète[3]
Est empêtré dans ses pattes
NON- SENS

 


 

 

 

 

7 mars 2020

Sens et non sens (Lecrilibriste)

 
Dire qu'il y a des gens sensés
qui pratiquent le non sens
en dépit du bon sens
pour éviter le sens unique
et sans une once de sens commun
Ont-ils une sensibilité insolite
quand ils usent leurs cinq sens
à tourner dans tous les sens
ou marcher à contre sens
et surtout en sens interdit ?
J'abonderais bien dans ce sens !

Sans se faire du mauvais sang
Ils mettent tout  à feu et à sang
sans autre forme de procès
C'est ainsi qu'ils se sentent libres
et ils crachent leur sentence
disant que ça sent le renfermé
ou que ça sent le brûlé
qu'il faut sentir le vent tourner
et sans cesse se questionner
pour ne pas abonder dans le sens
du sens communément admis
ils ne se sentent plus pisser, j'vous dis

J'ai beau faire et j'ai beau dire
j'ai quand même eu bien envie
d'emprunter le sens interdit
comme le sentier de la guerre
Aujourd'hui, ben, je l'ai pris
ignorant les sentiers battus
Mais J'ai senti le vent passer
quand un 16 tonnes m'a frôlé
Et c'est sur !
J'ai senti le sapin  arriver !
 

7 mars 2020

Eve et les Non-sens (Vegas sur sarthe)


Au huitième jour le Créateur décida que c'était plié et qu'il était temps qu'IL s'octroye ce qu'IL nomma le jour de AirTéTé.
Comme IL allait s'endormir du sommeil du juste ON tambourina à sa porte.
Ce ON ne pouvait être qu'un des deux bipèdes créés au sixième jour mais il jeta quand même un coup d'œil au Judas, une espèce de lucarneau qui permet d'épier hypocritement et dont il usait pour la « toute première fois, toute toute première fois » comme bramait déjà sa Jeanne Mas.
C'était Adam son bipède mâle, celui avec une côte en moins mais qui le valait bien... alors IL lui ouvrit.
« Ça roule comme tu veux, Adam ? » demanda le Créateur somnolent.
« Euh... Caïn Caha » répondit Adam « la vie n'est pas un long marigot tranquille dans votre eden »
Tout en notant l'expression digne d'un titre de film, le Créateur reprit : «Justement à propos de Caïn, tu n'as pas oublié ce que je vous ai dit : Croissez et multipliez-vous»
« Euh... justement, c'est rapport à cette Eve » bougonna Adam.
«Qu'a t-elle fait déjà? » demanda le Créateur.
IL avait dit Déjà car il était trop tôt pour dire Encore – question de bon sens – mais IL ne perdait rien pour attendre.
« Ah ça pour croisser elle croasse» pleurnicha Adam « mais elle m'ignore comme si elle était seule sur Terre. Il n'y en a que pour son Genèse Magazine, son cœur croisé de latex et ses loup-bouquetins ! »

Le Créateur s'emporta : « A quoi ça sert que je me sois décarcassé ? ».
Tout en notant l'expression digne d'une publicité pour aromates IL explosa : «Nom de Dieu ! Je vous ai donné cinq sens... c'est pas fait pour les canidés»
« Euh... je les ai bien essayés tous les cinq, surtout le toucher » protesta Adam « mais c'est à croire qu'elle en a un sixième...»
Le Créateur nota l'expression Sixième Sens digne d'un titre de film d'horreur et poursuivit en verlan : «Mais que dit-elle quand tu la pécho ? »
« Elle dit NON ! » lança Adam « toute la journée, elle fait Non, Non, Non, Non ».
«Ca va, ça, fais pas ton Polnareff» soupira le Créateur en se grattant la sainte barbe « mais tu la pécho dans les règles au moins ? »
«Dans les règles... au sens propre ou au figuré ? » interrogea Adam.
« Dans les règles comme n'importe quel missionnaire, quoi » s'impatienta le Créateur.
Adam nota l'expression Missionnaire pour son projet de kamasutra et demanda «C'est donc ça qu'on appelle dans les règles ? »
« Ça tombe sous le sens » soupira le Créateur et il ajouta « sinon ça serait un contresens, comme ils disent à Sodome ».
« Alors » conclut Adam «cette manie qu'elle a de dire NON tout le temps, c'est un Non-sens ? »
« C'est pas faux » acquiesça le Créateur en notant l'expression pour un prochain défi de son Samedi …
« Oui mais alors y'a pas d'solution ? » s'inquiéta Adam.

Le Créateur se gratta à nouveau la sainte barbe et dit : « Je pourrais la doter d'un OUI-sens – un truc que je gardais pour ma Genèse 2.0 – mais je crains des effets secondaires »
« M'en fiche ! » s'exclama Adam qui en avait marre des chèvres.
«Réfléchis bien» dit le Créateur « le OUI-sens ça pourrait mener à la nymphomanie alors que le NON-sens c'est plus cool»
« C'est pas très grave » dit Adam « je fais moi-même un peu de satyriasis »
« Bon » conclut le Créateur, « j'avais prédit que vous auriez 33 bipèdes mâles et 23 bipèdes femelles, mais n'en faites pas trop quand même parce que c'est moi qui finance».
« Et ce OUI-sens, ça va prendre du temps ? » demanda Adam en trépignant d'impatience.
« C'est déjà fait » dit le Créateur en souriant « ne l'entends-tu pas t'appeler ? »

Au loin ON chantonnait du Julie Pietri ...
« Oh femme unique, péché, désir
Pour un serpent de bible
A brisé son empire »
Par le Judas, IL regarda Adam détaler : »Surtout, ne me remercie pas »  

7 mars 2020

Personne disait rien (Joe Krapov)

J’ai entendu leurs voix dans la cuisine. J’étais dans une petite rue à l’arrière de l’auberge et la porte était ouverte pour laisser s’échapper dans la ruelle les vapeurs de cuisson, les fumées et les fumets.

Je n’avais rien mangé depuis trois jours et je n’avais pas un liard sur moi. J’ai frappé à la porte ouverte.

- Qu’est-ce que tu veux, étranger ? a demandé le vieux barbu au front dégarni. Nous sommes en plein taf, c’est les cuisines ici. L’entrée de l’établissement est de l’autre côté si tu veux consommer.

- N’y a-t-il pas parmi vous un dénommé Rampo ?

- Oui, c’est moi, a répondu celui des trois qui portait une kippa sur le sommet du crâne.

- On m’a parlé de ta force exceptionnelle au jeu de 421. Je suis moi-même joueur d’un assez bon niveau. Accepterais-tu que je t’affronte sur le tapis vert ?

- Te mesurer à moi ? Qui t’a rendu si vain, toi qu’on n’a jamais vu au cabaret du coin ?

- Je n’ai pas grand-chose à miser mais si par hasard je gagnais, je veux bien être payé avec cette poulette rôtie, là, sur la table. Si je perds je ferai toute la vaisselle de votre restaurant cet après-midi et ce soir.

C’était un très bon stratagème. Je les connaissais tous et je savais que le gars Rampo ne résisterait pas à un pareil défi.

- On n’a pas de piste ni de tapis mais si on pousse au bord de la table la corbeille de fruits, la poule et les morceaux de pain on a une petite place pour lancer les dés. Les voilà. A toi l’honneur.

- Pas de gobelet, non plus ?

- Et puis quoi encore ? Monsieur a peur d’attraper le Covid 19 ? On a les mains propres, ici ! C’est pas le Majestic mais le Gasthaus est de bonne tenue, les cuisiniers ont de l’hygiène et les dés ne servent qu’à nous !

J’ai souri, j’ai tourné les dés dans le creux de mes deux mains jointes, j’ai soufflé sur mes doigts et j’ai sorti mon premier 421.

DDS 601 carava01

 - La chance du débutant ! a commenté le barbu en noir.

Rampo a lancé les dés à son tour et il a fait rampeau. C’est-à-dire qu’il a sorti lui aussi un 421.

J’ai recommencé la même gestuelle et sorti mon deuxième 421. Cette fois-ci lui a fait nénette, c’est-à-dire 2+2+1, c’est-à-dire le plus petit score qu’on puisse obtenir à ce jeu. J’ai hérité d’un premier paquet de jetons en pain azyme.

Ca a été à son tour de jouer. Il a sorti trois as d’entrée de jeu. J’ai refait 421 et gagné la première manche.

***

En deux manches, c’était plié. Je m’apprêtais à mettre la poulette rôtie dans mon panier et à leur serrer la main pour prendre congé.

- Pas de ça, Lisette ! a dit Rampo. Nous on a les mains propres mais toi on ne sait pas d’où tu viens ! Et avant de te barrer, explique-nous. Il y a un truc ?

- Oui, il y a un truc, ai-je répondu. Je suis Dieu descendu sur la Terre !

- Arrête tes conneries ! Ou alors donne-nous d’autres preuves de tes grands pouvoirs !

- Vous ne me croyez pas ? Regardez cette volaille : je vais lui rendre la vie !

Sous le regard ébahi et batyscapholé des trois commandants cuistots, j’ai balancé ma main ouverte au-dessus du plat comme si je lançais à nouveau les dés magiques.

La poule s’est remplumée, a ouvert un œil, étonné d’être couchée sur le dos dans la cuisine d’une maison bourgeoise.

- C’est bon, le métèque ! Casse-toi, avec ta poule ! Tu nous as fait perdre assez de temps comme ça. On a du boulot, nous !

J’ai fait un grand sourire, j’ai ramassé mon lot et je suis sorti dans la ruelle.

***

Une fois que je suis arrivé sur la place du village je me suis assis au soleil sur la margelle de la fontaine. J’ai fermé les paupières et j’ai savouré la douceur du jour. C’était l’heure de la sieste, il n’y avait plus un bruit, personne ne disait rien.

Puis je me suis frappé le front et j’ai crié :

- Quel con ! J’en ai encore trop fait, comme d’habitude et ce failli trophée, si je veux le déguster, il va falloir que je le tue, que je le plume et que je le fasse cuire alors qu’il était tout prêt à consommer tout à l’heure !

A l’intérieur de mon cabas la poule qui m’avait entendu me plaindre a gloussé de rire. Je l’ai extirpée du panier et je l’ai prise entre mes mains. Je l’ai serrée précieusement.


P.S. Cet épisode a également fait l'objet d’un collage de Jean-Emile Rabatjoie (Musée Iconoclaste Rennais, Série Les chiens aboient, Le Caravage passe) reproduit ici :

DDS 601 caravage04cene

7 mars 2020

Le non-sens par bongopinot

b

 

Le non-sens est un jeu de société

Qui nous met tous de bonne humeur

A l’automne au printemps l’hiver ou l’été

On y joue pendant des heures

 

On raconte à partir d'une situation donnée,

Un récit  en seulement une minute

 On y glisse un mot à faire trouver

On mène les joueurs en bateau on discute

 

Ce mot secret ils doivent le dénicher

On raconte des histoires farfelues

 On prend confiance on travaille sa créativité

C’est parfait pour les langues bien pendues

 

Des histoires sérieuses ou drôles

Les participants s’en donnent à cœur joie

Un jeu d’acteur dans un rôle

De bons moments à chaque fois

 

Venu tout droit de Belgique

Le non-sens à chez-nous toute sa place

Car ici on aime les mots acrobatiques

Pour un samedi de connivence

 

7 mars 2020

Non-sens (TOKYO)


La langue française a inventé un certains nombres d’expressions qui méritent d’être relevées.
‘NON SENS ‘par exemple, est une expression qui n’y est pour rien dans mes états d’âme, mais ma quête de sens sans fin m’empêche de regarder les cerfs batifoler dans la bruyère sous ma fenêtre.
Dire les choses autrement pourrait même m’aider. Nous sommes « crevés ». Comme un pneu, un ballon, une bouée percée, qui voit s’échapper ce qui lui permettait de conserver sa forme.
 La recherche de sens m’épuise. L’objet lui-même finit par se retrouver à plat, comme démasqué dans sa prétention à être. Alors nous sommes « vidés », « épuisés » : il ne reste plus rien, les stocks sont à sec, les ressources taries, tout a été dépensé. Comme la Terre quand l’être humain aura tout exploité.
 Un vrai non-sens, la déperdition de sens.
Mais avant nous perdu quelque chose quand nous sommes en présence d’un non-sens. Avons-nous même vraiment perdu quelque chose quand nous sommes devant un non-sens ?
 Quand j’étais enfant mes parents me » disaient ne ment pas mon petit doigt me dira tout de toutes les façons. «
Un mantra familial comme celui -ci v

  n’est-ce pas un non-sens. Le mensonge c’est le début de l’intimité. Ce non-sens mantra à deux balles a modifié longtemps l’état de ma conscience.
Et ALEXA elle n’a pas de grandes oreilles ? c’est le petit doigt de mes parents mais à grande échelle, le cheval de Troie de ma vie privée. La machine à cafter par excellence. Alexa est dans ma chambre elle capte tout des mes ébats avec mes amants.v2

 
Pauvre Alexa dire qu’il y a encore dix ans j’aurai rougi jusqu’aux oreilles. Le non-sens c’est que je m’en fou et quelquefois j’en rajoute.
Je crie pour lui laisser croire que mes nuits sont torrides alors que je n’ai pas vu l’ombre d’une licorne depuis des lustres, ça lui apprendra à cafter .

v3



Publicité
<< < 1 2 3
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité