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Le défi du samedi
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29 février 2020

Mimosa (maryline18)


- M'man, à quel âge on est vieux ? Pourquoi on meurt ? pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi ...je suis une fille ?

- Oh ça suffit Mimosa ! Va ! Je t'appellerai quand ce sera l'heure de manger, va jouer dehors !

Quand M'man m'appelait Mimosa, il fallait déguerpir...Mes questions sans fin lui donnaient mal à la tête, comme l'odeur du mimosa. Je ne sais pas si l'osmophobie est toujours héréditaire mais je sais qu'elle vous vole le plaisir de respirer certains parfums pour vous flanquer une migraine des plus effroyables.

...Alors j'allais jouer dehors. Je ramassais des marrons, je grignotais des mûres, je cueillais des herbes folles pour nourrir mes poupées et quand j'étais fatiguée par tout mon "travail" je m'asseyais sur une souche d'arbre et je rêvais. Il me restait toujours assez de force pour rêver...

Je suivais le vol d'un papillon, et alors que le bruissement des feuilles m'invitait au voyage, comme la musique d'un manège enchanté. Je planais dans un monde où les méchants n'étaient là que pour sublimer la gentillesse des autres personnes.


Non, je n'étais pas malheureuse puisque je mangeais à ma faim, maman me le disait quand je devais manger des endives ou du saindoux : "y'en a qui n'en n'ont pas tant ! arrête de faire la difficile !" Je retenais mes larmes et je pensais tout bas qu'ils avaient bien de la chance mais je me gardais bien de répondre...

Autrefois, de savoir que d'autres enfants avaient faim ne me réconfortait pas spécialement mais peut-être que la "méthode" du : "Il y a toujours plus malheureux" marche mieux avec l'âge...

Dans la position du foetus, j'ai remplacé le liquide amniotique par ma couette remontée jusqu'au cou. Je me concentre sur sa chaleur et j'écoute le vent...D'autres ont froid et moi je suis bien au chaud. Quand la faim me tenaillera j'irai remplir un grand bol de lait tiède et je le boirai en ne pensant à rien d'autre qu'à sa douceur dans ma gorge, qui coulera et remplira mon estomac. D'autres auront faim et moi je serai rassasiée...

...J'écouterai de la musique et j'essayerai de m'envoler, encore...J'irai rejoindre mes amis, Jean-Sébatien, Gabriel, Wolfgang Amadeus...Ils me raconteront toutes les histoires que je voudrai...Au son du clavecin je me transformerai en élégante et après, tout en mangeant des fruits, on se lira des poèsies. On soufflera de toutes nos forces sur les mauvais jours pour les transformer en poussières d'étoiles.

-"Les chagrins éclairent le chemin des anciens comme ...comme les lampadaires usés d'une voie sans issue." ( C'est un proverbe d'indien qui n'a plus de calumet...)

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Commentaires
B
Une bien belle histoire inventée peut-être moi bien agréable à lire Merci et Bravo Maryline18
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P
J'aime bien ta balade poétique. Soyons heureux avec ce qu'on a.
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T
delicatesse quand tu nous tiens!!
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J
C'est vrai, il y a toujours plus malheureux. Mais c'est beau d'inventer aussi !
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M
Je suis partante pour le lilas !
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L
On aurait envie de te faire respirer le mimosa et le lilas pour te mettre un peu de baume au cœur
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J
On te sent éparpillée en centaine de petites boules jaunes dont une grosse... au coeur.
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W
Des endives au saindoux ! Même les Belges (qui disent "chicons") n'ont pas osé, pourtant...
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K
Le bonheur de la musique, de la lecture, de l'écriture, de la nature... et des liens avec les autres, plutôt que la relativisation ; mais une enfance malheureuse fait obstacle au bonheur...<br /> <br /> Bravo et merci Maryline pour la sensibilité de tes textes !
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V
Vive la position du fœtus … tandis que l'arthrose nous guette !
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L
Les endives, miam
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A
une nostalgie pas très heureuse, dirait-on (ou alors j'ai mal compris)
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