GABELOU (Laura)
Je ne saurais vous dire comment se dit « gabelou » ou « douanier » en arabe ou en marocain car si j’ai eu l’intention d’apprendre cette langue (j’ai encore le livre dans ma bibliothèque qui le prouve), j’ai vite abandonné à cause de la prononciation.
Par contre, nous avons eu affaire avec les douaniers là-bas et ce fut une triste affaire qui se termina bien et qui après la mort de mon mari me paraît dérisoire.
Ceci dit, ce fut long, cher et stressant.
Je vais la raconter ou la rappeler à ceux qui disent que mon mari était speed et que c’est donc sa faute s’il est mort : heureusement qu’il a été speed sur ce coup.
A ceux aussi qui me disent de jeter ceci ou cela, que ça n’a aucune valeur et qui ne sont pas capables de faire de la place pour loger leur fille ou à peine pour l’urne des cendres de leur gendre.
Bref (comme disait Pépin). Avant de partir au Maroc, j’ai demandé à certaines personnes si elles pouvaient stocker des choses que je voulais garder mais qui ne nécessitaient pas de traverser l’Atlantique. Certains ont stocké pour nous ; d’autres, non. Les mêmes qui…
Je suis allée vendre en catastrophe des livres que je n’ai pas choisis. Le hasard a fait que je me suis débarrassé dans l’urgence de choses que j’ai regretté ensuite de ne plus avoir ; j’en ai racheté certaines et on me dit maintenant de balancer ça !...
Notre meilleur ami nous avait dit de presque tout acheter là-bas mais nous avons quand même fait partir un container qui est pari avant nous et arrivé après nous.
Nous sommes partis et avons passé la semaine là-bas (voire plus) avec les bagages autorisés dans l’avion.
Après trois ans de travail acharné(le Maroc travaille 40 heures par semaine et mon mari en faisait parfois bien le double, de bonheur, de belle vie, et de galères (on nous a perdu notre chat alors que nous étions parti un peu en France) dont je tairais la plupart ; nous n’avions plus notre place là-bas (comme de venir là, nous n’avions pas d’autre choix que partir) et nous avons refait un container et refait les bagages pour l’avions. Nous sommes partis avec 25 kg de bagages chacun par 25 degrés là bas et arrivés dans le nord alors qu’il gelait.
Pour récupérer le container, il a fallu 2 ans et demi de discussions avec les gabelous de là-bas, des allers-retours de mon mari, d’espoirs et de résignation de voir les lettres de ma grand-mère, les photos, les meubles, livres, disques, vêtements etc. perdus à jamais.
A la fin, nos affaires étaient partagées entre LE Nord où mes beaux-parents avaient stockés des meubles et nos vélos (on m’a volé le mien il y a quelques semaines et laissé celui de mon mari…), une pièce de l’usine que dirigeait mon mari en Ardèche (où nous avions stockés les affaires du Maroc enfin arrivées), notre meublé de la Drôme où nous vivions à deux et mon meublé de la Loire où je faisais un remplacement.
Quand nous avons emménagé dans l’appartement que je vais (certainement) quitter, ce fut un 4 en 1 ! Et on me dit de bazarder ceci ou cela. Je préfère presque les gabelous aux conseilleurs qui ne sont pas les payeurs.