La fugue. (maryline18)
Je l'avais croisé près du lac et on avait échangé quelques mots. Il faisait chaud. Il avait dû boire une bière pas très fraîche... Sa guitare jouait quelques arpèges un peu pénibles. Il avait tout d'un troubadour en déroute : Il n'était même pas décoiffé et ses chaussures étaient bien cirées ! Alors qu'un couple, qu'il lorgnait en douce, s'envoyait en l'air pas très loin, je lui avais susurré à l'oreille, pour faire mon intéressante :
_"Vade-mecum !"
J'ai été bien attrapé, il comprenait le latin...! Il ma prise la main et ne la plus lâchée. Depuis, on chante le long des chemins et on ramasse des châtaignes. Quand on a quelques sous, on boit un peu de vin et là, il joue un peu mieux ...On rend des p'tits services à droite et à gauche et en échange, on s'invite pour la soupe et la tome de chêvre. Le matin il débarrasse mes cheveux des brindilles de paille et on reprend la route.
Tout le monde nous cherche, mais nous, on sais où se cacher pour leur échapper. On apprend pas à deux vieux singes à faire des grimaces. On ne rentrera pas à la maison de retraite, un point c'est tout. On avancera jusqu'à ce qu'on ne puisse plus marcher, on rêvera jusqu'à épuisement de nos envies et on s'émerveillera jusqu'à la cecité.
Mon Aimé et moi, on a plus le temps d'être raisonnable...