Le château de Virieu (Lecrilibriste)
A l’abri des remparts bien gardés
Derrière la lourde porte aux clous forgés
Tout en haut de la tour ronde
la jeune châtelaine s’ennuie
Délaissant sa tapisserie
elle s’élance dans les courtines
et court sur le chemin de ronde
vers l’échauguette où le jeune archer veille
Il la connait, ils sont amis
Il aime son indépendance,
l’échappée de ses boucles blondes
son envie enragée de liberté
son désir effréné de voir le monde
Comme elle, avec elle,
il voudrait découvrir le monde
Et puis s’en aller à la guerre
au-delà des créneaux,
des jardins du château
des murailles de pierre
Il voudrait enfin Vivre,
S’illustrer… Revenir Chevalier…
Car il est le meilleur des archers
Hardi, habile et téméraire
Mais ce château n’est pas de sable
qu’efface la marée
Ni un château de cartes
par le vent dispersé
C’est une forteresse à protéger
Chaque jour … il veille
sans que rien ne se passe
chaque nuit et chaque jour
Il rêve de bravoure
Il n’en peut plus de guetter l’horizon
Le murmure incessant du jet d’eau
chuinte la mémoire du château
susurre les intrigues du temps
les luttes, les canons, les guerres
qui l’ont chevillé à sa terre
La musique, les festivités
avec le chant des ménestrels
qui vantent les prouesses
les amours et les belles
les pays de l'ailleurs, le lointain
et la marche du temps
Par la lucarne de l'échauguette
Leurs regards glissent parallèles
vers le chemin qui se perd
aux confins de l'horizon
Main dans la main
Ils attendent l’instant
espèrent le hasard
et guettent l'aventure
qui les liberera de ce présent qui pèse
et comblera les attentes de leur jeunesse