Il ne faut pas confondre (Walrus)
C'est toujours sur une sorte d'impulsion que je choisis le mot de la semaine (attention! je vous entends suggérer que c'est le résultat de mon côté "illuminé").
Pour celui-ci, après qu'il me soit tombé dessus, j'ai cherché une illustration pour vous le proposer et c'est là que j'ai constaté que les problèmes commençaient avant même d'écrire ma propre participation.
J'ignore comment G**gle règle sa recherche en fonction du pays où vous vous connectez, mais toujours est-il qu'ici, en Belgique, la majorité des premières images proposées concernent... une rue de la ville de Liège !
J'ai donc choisi une autre image liée au sens le plus commun de roture et j'ai conservé la rue pour ma participation.
Si l'on entend régulièrement les Français nous parler de "sur Paris", les Liégeois, eux, diront "en Roture".
La rue en question ne s'appelle en effet pas rue de la Roture, ce qui laisserait supposer qu'elle est peuplée de roturiers (même si c'est le cas), mais rue Roture, et ce nom n'a rien à voir avec la classe sociale de ses habitants, mais bien avec son histoire.
Confirmation de la chose dans le paragraphe Toponymie qui lui est consacré par Wikipédia :
L’appellation dérive du bas latin via rupta (« voie rompue »), c'est-à-dire de route rendue praticable par l'enlèvement d'obstacles, et non du fait que cette rue aurait été habitée par des roturiers.
C'est beau hein ? (comme on dit chez les ch'tis)
C'est même trop beau car une deuxième version existe, tirée d'un opuscule (750 pages) en ma possession : "Le nouveau dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles" de Jean-Jacques Jespers aux éditions Racine, et qui attribue l'origine du nom au fait qu'on y rouissait le chanvre :
Eh bien voilà, nous ne sommes pas plus avancés.
Si ça se représente, plutôt que de me perdre dans la cité ardente (ouais, c'est comme ça que les Liégeois appellent leur ville et avec leur accent traînant, on a bien du mal à les prendre au sérieux), je vous balancerai mon petit refrain :
Du temps où j'étais prince,
Au fond de ma province,
Je coursais comme un fou
Ce qui portait dessous :
Les belles roturières,
Les tendres dentellières,
Les fines corsetières,
Les biches au regard fou,
Les bergères légères,
Les solides fermières,
Les troublantes sorcières,
Les grâces aux cheveux roux.
Du temps où j'étais prince,
Au fond de ma province,
J'implorais à genoux
Ce qui portait bijoux :
Les fières douairières,
Les femmes de notaires,
Les marquises sévères,
Les danseuses à froufrou,
Les blondes héritières,
Les filles d'apothicaires,
Les riches joaillères,
Les bayadères itou.
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