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19 janvier 2019

Les notes de P'tit Nours blanc (Lecrilibriste)

 

 

Ma maman !
Comme je suis bien là, tout zen sur le dos de ma maman. J'ai le ventre au chaud dans sa fourrure, elle me berce avec son pas lent et je rêve en regardant le même horizon blanc qu'elle...
Je rêve... Je rêve...Je rêve d'aventure …
Du petit ourson brun que la petite fille blonde serrait sur son cœur. Du petit lit et des jolis draps qu'elle avait confectionés pour moi dans sa chambre...
Je rêve des histoires que lui raconte sa maman sur « Petit ours brun » qui fait plein de choses …
Qui est sur le pot … Mais au fait, c'est quoi un pot ?
Qui s'habille tout seul … Mais à quoi ça sert ? Moi, je n'ai pas besoin de m'habiller !
Qui range ses jouets … Au fait, C'est quoi les jouets ?
Qui va dormir … Mais moi aussi, je dors, là, sur le dos de ma mère et je suis bien
Et p'tit ours blanc alors , il est où ? il fait quoi ? Est-ce qu'il existe ? Pourquoi on en parle pas ?,

 

Mais M'man entend tout, même ce que je pense tout bas...
Elle se met à ronronner, ronfler, bougonner , chantonner, (c'est sa manière à elle de me parler ...)
- « ça n'vaut pas la peine
de laisser ceux qu'on aime
pour aller faire tourner
des ballons sur son nez »

 

- Mais M'man, j'veux pas faire tourner des ballons sur mon nez, je veux juste partir à L'AVENTURE …
- Tu veux aller à l'AVENTURE, p'tit Nours, eh bien, allons-y et... Prends des notes  et souviens-toi !
- Allons pêcher le saumon … Je suis sûre que petit ours brun ne sait pas faire …
Et nous sommes allés pêcher le saumon dans la rivière, J'en ai attrapé quatre ! J'ai A-do-ré !
Est-ce que petit ours brun attrape des saumons P'tit Nours a dit M'man  ? …. Non !
Alors, Pense à prendre des notes a dit M'man
- Maintenant, allons glisser sur la banquise a dit M'man
et nous sommes allés glisser sur la banquise où j'ai retrouvé plein de copains oursons et et de copines oursonnes tous blancs, et nous avons fait des loopings sur la glace, plongé dans les trous d'eau et attrapé des poissons ...
Est-ce que petit ours brun glissse sur la banquise P'tit Nours a dit M'man ?
Ben non !
- alors P'tit nours, Pense bien à prendre des notes a dit M'man

 

Puis M'man s'est soudain mise à ronronner, ronfler, bougonner, chantonner :
« Viens avec moi faire les poubelles
on va trouver des choses très belles »
Et nous sommes allés chez les Inuits pendant la nuit ( c'est là que j'ai fait la connaissance de l'ours de la petite fille blonde et des albums de « petit ours brun ») Et on a fait toutes les poubelles, « on s'en est mis plein la lampe » de leurs restes ! Qu'est-ce qu'on a rigolé !
-   T'as pensé à prendre des notes P'tit Nours a dit M'man ?
Mais juste à ce moment, une fusillade a éclaté et on est partis en courant, J'ai eu juste le temps de grimper sur le dos de M'man
Non ! M'Man, J'ai pas eu le temps de prendre des notes … J'ai crié !
Alors, souviens-toi seulement P'tit nours !
Comme ça, on a poursuivi l'aventure tout l'été
Et l'hiver, quand le grand silence blanc est arrivé, j'ai repris mes notes et et mes souvenirs, et perché sur le dos de M'man, pendant les veillées, j'ai raconté aux oursons et oursonnesdu grand Nord, les aventures de P'tit Nours blanc. M'man a même dit qu'on va en faire un vrai livre « pour l'envoyer à « Petit ours brun » et le faire bisquer !

 

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19 janvier 2019

Léo (Marco Québec)

 

Léo était assis dans son lit et pleurait à chaudes larmes.

 

-  Pourquoi es-tu si triste?, lui demanda son ourson.

-  Parce que maman dit que je suis trop grand pour te garder. Elle veut que je t’emballe et te donne pour la collecte des jouets de Noël.

-  Ah! Il me semble que je t’ai entendu dire que tu étais d’accord avec ta maman.

-  C’est ce que j’ai dit, mais ce n’est pas la vérité. Tu es mon ourson depuis toujours. Tu as connu toutes mes petites maladies. Je t’ai confié mes secrets, mes joies, mes peurs.

-  Mais tout ce que tu m’as confié ne va pas disparaître. Tout cela est bien vivant en  moi et y demeurera pour toujours.

-  Oh! Tu veux dire que tu ne m’oublieras pas quand tu appartiendras à un autre enfant.

-  Bien sûr que non! Les oursons sont capables de beaucoup beaucoup d’amour. Et nous avons une mémoire encore plus grande que celle des éléphants.

-  Je t’aime mon ourson.

-  Moi aussi Léo.

 

19 janvier 2019

L’OURSON (JAK)


Maman OURSA a décidé d’aller faire un tour sur la montagne ce matin.
La neige fraichement tombée incite à l’excursion.

Nounours, son dernier né, est gai comme un pinson. Ce n’est pas aujourd ‘hui qu’il baillera aux corneilles, ou regardera Ted l’ourson à la télé, non il va gambader, découvrir, s’enivrer d’air frais et pur.
 
Il joue gambade, tournicote à droite à gauche, c’est si enivrant la neige.
Soudain, il se rend compte qu’il a perdu de vue sa maman.
Mais celle-ci, depuis la cime du raidillon, le surveille du coin de l’œil, campée droit sur ses pattes.
Nounours s’affole la cherche du regard, mais il ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
Il grogne, s’affole et essaie d’escalader la pente neigeuse, perd l’équilibre, et recommence sans cesse vainement.

Mais voilà qu’OURSA s’ inquiète, elle marche d’avant en arrière, regarde anxieusement son petit qui peine, tout en levant les yeux vers un monstrueux oiseau de proie qui semble le guetter pour mieux l’appincher


Nounours arrive malgré tout à la fin de son ascension.
Voyant sa mère il court, se déhanchant sur ses quatre pattes, lorsque monstrueux oiseau de proie, qu’il n’entend pas- vole au-dessus de lui, très prêt .
OURSA le croit en danger.
Elle tente de donner un coup de patte à Nounours pour l’éloigner, mais cela entraine un roulé-boulé qui le fait chuter au bas de la côte.
Nounours à nouveau remonte la pente. Volontaire, il tient bon après plusieurs dérapages, et rejoint finalement sa mère.
Le monstrueux oiseau de proie s’éloigne et prend de la hauteur. Mais OURSA a eu bien peur.
Le monstrueux oiseau de proie était un Drone à l’affut d’images.

Bien sûr il est agréable de filmer ce qui n’est pas accessible.
Mais l’homme ne réfléchit pas toujours à la conséquence de sa curiosité malsaine, en dérangeant des animaux dans leur environnement paisible.


D’après un fait réel

19 janvier 2019

Rasséréner le môme ? Ça, Céphée ! (Joe Krapov)

DDS 542 Ursa_Major2

- J’ai beau scruter le ciel
Et chercher la Grande ourse
La Petite ourse et sous la Table
Je ne vois pas l’ourson.
Encore moins Boucle d’Or.

Le Téléscope est-il à ce point déréglé 
Qu’on n’aperçoit plus la Baleine ?
Prévert l’aurait chassée ?
Elle se serait envolée
Dans le Triangle des Bermudes ?

Que la Licorne ait disparu
C’est acceptable. Dame !
Elle faisait tapisserie
Parmi ces femme d’âge moyen
Qui auraient fait perdre la tête
Au puissant Hydre mâle
Et la queue à l’Hercule. 

pegasec

Que Pégase envolé
(Qu’ont suivi dans les cieux
Capricorne et Centaure)
Rejoigne au mauvais temps
Le bon Petit cheval
Avec le Sagittaire
Avant de s’en servir,
Ni Brassens ni Pierre Dac
Ne s’en offusqueront
Que ces beaux quadrupèdes
Aient pu mettre les Voiles ;

Que le Petit renard,
Le Corbeau et le Lièvre,
Le Lion, le Loup, la Mouche
Aient choisi de cocher
La case «Château-Thierry»
Pour boire à La Fontaine
Il n’y a pas de Lézard ;

Que le Caméléon,
Animal cachottier,
Peintre polychromique,
Se soit encore caché 
En se peignant le corps ,
C’est là ruse d’Indien
Que nous pardonnerons 
A ce grand mimétique ;

Mais enfin – j’en reste mutique ! –
On ne voit même plus la Girafe !
Qu’est-ce qu’ils peignent 
Dans les ministères ?

china-dragon-constallationOui, franchement, la Coupe est pleine !
Où est donc passé mon Teddy bear
Avec son quelque chose en peluche?

Lui seul savait me consoler,
Plus que maman et papa même,
Quand je rentrais à la maison
Tout constellé d’(h)Orion(s)

- Ce n’est rien mon enfant
C’est juste que ce soir 
Le ciel est nuageux,
Que janvier nous grisaille,
Nous gris houille, nous grisouille,
Que le Dragon du mauvais temps
Résiste plus que de raison
- Depuis quatre-vingt-dix-neuf jours - 
Aux Chiens de chasse de Saint-Georges

Elles sont comme le Phénix
Elles renaîtront de ces cendres
Tu les retrouveras plus tard
Les étoiles de ton enfance. 

Tiens, écoute déjà
Cette voix d’outre-ciel,
« La berceuse des ours
Qui ne sont pas là »
Que Boris composa
Pour son ourson, son Ursula : 

Ursula et Boris Vian"… Oursi Ourson Ourzoula
Je voudrais que tu sois là
Que tu frappes à la porte
Et tu me dirais : "C’est moi
Devine ce que j’apporte ?"
Et tu m’apporterais toi"

Boris Vian

19 janvier 2019

Oui, nie le piou-piou (joye)


bear tracks

teddy bear

ce nonours

d'ourson

dévorait,

dévoué,

du Boursin

à la Bourse

la bourse

puis grommelait

à la gamelle de lait

qui fut trop laid…

monsieur son Père

un ours amer

grouchy bear

mais méritoire

de tant de gloire

gobait, goulu,

du miel moulu,

bear eating honey cropped

mais…

…ce fut de la glu

si malvoulue

qu’il cria « HU ! »

enfin…

il voulait,

mais…

sa bouche-goulet

ne permettait

qu’un cri

petit

et ahuri

oops

l'ourson

son fils

fissa

fit ça

à son papa : 

ours bisou

papa, gaga,

cria « Hourra ! »

louant l'ourson

tout raplapla

ratapla

 bear tracks

 NB: Toutes les images sont de Google, of c-ourse ! 

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19 janvier 2019

L'ourson. (maryline18)


De son antre, s'échappait un souffle léger, à peine tiède, qui ne déposait guère de buée sur la vitrine glacée. Encore un signe manifeste que la vie restait en attente, cachant sa respiration profonde, comme retenue par une force invisible. Pourtant, la "chose" était bien là, installée à n'en pas douter au creux de son être.

Claire inspectait son visage éteint, indifférente aux articles du magasin, intrigué par cet autre qui la transformait peu à peu. Hier encore, ses lèvres charnues, riaient, embrassaient à pleine bouche, rouges et chaudes comme les flammes de l'enfer..(Pourquoi d'ailleurs, cette évocation de l'enfer puisqu'elle acceptait ses fautes et ses repentirs?)

A présent, son reflet l'observait. Ses yeux agrandis de curiosité, semblaient tantôt perdus dans un brouillard épais, tantôt traversés d'une lucidité implacable, impitoyable. Ils devenaient inquisiteurs. Mais quel était ce mal qui lui volait ses joies, ses rires, ses envies ? Quel était cet indésirable qui se délectait de ses forces, la vidait de son jus, lui aspirant, sans vergogne son optimisme ? N'allait-il jamais être rassasié ? Il ne lui laissait aucun répit, pas même la nuit. Il voulait tout contrôler, tout jauger, tout décider. Il la déposédait de sa vie. Il la rendait folle.

Elle ramassait chaque matin, son corps défaillant et résigné, qu'elle traînait tant bien que mal toute la journée. La "chose" y retenait prisonniers tous ses "allez on y va", et ses " et si je faisais ça"et toutes ces phrases si plaisantes à dire, les"comment ça va" et  ces bonnes résolutions, vides de sens, quand elles n'intéressent personne. C'est comme si la bête contrôlait ses élans, ses envies, (de plus en plus rares, il est vrai),  pour leur interdire le passage du dedans vers le dehors, leur empêchant ainsi de franchir ses lèvres séches et exsangues.

Quel était donc cet intrus qui lui ôtait sa force vive et même parfois, jusqu'à l'envie même de vivre?  La seule solution pour lui échapper aurait été la fuite en avant... Mais avant il lui fallait faire le tri entre l'utile et le superflu, ne serait-ce que pour courir plus vite...Il lui fallait s'alléger de ses espérances périmées, de ses battements de coeur atrophiés. Se forger des certitudes, des excuses, des responsabilités. Se repasser encore une fois l'histoire qui avait tout de même bien commencé. Lui inventer une suite plausible, juste pour le plaisir, un plaisir il est vrai, masochiste, qui n'aurait fait que se tordre un peu plus, un coeur, qui ne ressemblait déjà plus qu'à un cep rescapé au beau milieu d'une terre brulée.

Elle tentait courageusement et avec une détermination toute fraîche, faite de matériaux plus fragiles encore que les brindilles glanées ici ou là, par ces passereaux  préparant leurs nids, de se convaincre de ses chances de survie. La mort subite de l'amour lui aurait été plus acceptable, moins douloureuse. Un expert se serait déplacé et aurait constaté l'arrêt de l'élément, indispensable à son bon fonctionnement. Après autopsie, des manquements auraient été mis au grand jour. Sur l'acte de décès ont aurait pu lire :

-Courroie de transmission défaillante, fils de communication endommagés.

-Problèmes de synchronisation ayant pu entraîner une usure prématurée du coeur.

-Tristesse avérée, directement liée à l'absence d'entretien.

-Sécheresse constatée ayant entraîné la cassure, expliquant les débris de réponses retrouvés mais inexploitables.

Bref un état des lieux incontestable aurait été dressé, ce qui l'aurait conduite à rendre ses clés et à tourner la page, ses tourments n'auraient plus été qu'une histoire classée...sans suite. Retour ensuite à l'agence "rencontres orchestrées" et en avant la  musique ! Roulements de tambours, envies au diapason, triangle offert en prime et carillon assuré ! Mais non, rien n'était aussi simple, aussi clair, aussi tranchant ! Il lui fallait donc ruminer, remacher, se souvenir...à jamais.

Elle tourna alors le dos à la vitre qui lui offrait le reflet d'une inconnue, et se perdit dans la foule, un ourson serré sur sa poitrine. Oh, pas celui de son enfance, d'ailleurs en avait-elle eu un ? Elle ne s'en souvenait pas. De cet ourson,  acheté sur une brocante, elle ne connaissait ni le passé ni le futur. Non, elle n'avait pas encore, avec lui, d'histoire commune ni de réelle complicité mais il était là et la réconfortait. Des visages moqueurs s'attardaient, puis poursuivaient leurs chemins.

Une pluie fine trempait bientôt les poils de l'animal qu'elle réchauffait doucement de son écharpe. Le ciel étendit sur la ville un voile noir, surprenant les derniers badauds, mais se déchira au passage du couple, les baignant d'une lumière astrale protectrice. L'horoscope, avait sans doute prédit, le matin même, une issue heureuse aux tracas de Claire qui souriait à nouveau, à son ourson et à la vie. Tout allait mieux depuis qu'elle prenait son traitement. Une pilule rose le matin et deux jaunes le soir. Le bonheur, c'est pas plus compliqué !

19 janvier 2019

L'ours et la poupée (Vegas sur sarthe)

Zoo de Vincennes
Quartier des Ursus Linnaeus
Deux soigneurs papotent …

« Qu'est ce qu'elle a aujourd'hui, Boucle d'Or ? Elle est mal léchée ?»
«Tu sais, c'est toujours comme ça quand elle a ses ours »
« Je la comprends... tant que son mâle sera fidèle, monogame et bisannuel dans ses devoirs conjugaux, madame n'aura qu'à se brosser le reste du temps ! »
« … ou aller se faire reluire ailleurs comme Frisquette l'ourse à lunettes »
« Ah celle-là, faut pas lui en promettre, elle se tape les deux pôles »
« Normal, elle est bipolaire. Y a des jours où elle vendrait sa peau et d'autres où elle la défend chèrement »
« Ah ? Ça existe les ours bipolaires ? »
« Ouais, on a l'habitude de dire que les ours se suivent et se ressemblent pas »
« Tant mieux, ça serait chiant pour eux et pour nous aussi»

« Tiens, pour passer l'temps j'te raconte une blague : Tu sais que Fernand Raynaud habitait avec un ours ? »
« Euh... sans blague ?»
« Justement c'est ça la blague... Y z'habitaient au 22 à tanière ! »
« Ah bon ? Et y z'y habitent plus ? »
« Y sont morts, pauv' pomme »
« C'est pas drôle »
« Allez ! J't'en raconte une autre : tu sais qu'les oursons naissent édentés, aveugles et chauves »
« Ouais, tout l'monde sait ça, du moins ceux qu'ont vu l'ourson »
« Et ben, tu sais pas comment y s'consolent d'être édentés, aveugles et chauves ? »
« Non, dis toujours »
« Toujours ! »
« Non, dis la blague»
« Et ben y s'consolent en s'amusant avec des enfants en peluche »
« Pas mal. J't'en raconte une à mon tour : Tu sais qu'à sa création, l'ours a été à deux doigts d'être onguligrade ? »
« Ah bon ? C'est pas drôle»
«Dans l'genre pas drôle, tu sais c'qu'on dit du directeur du zoo ?»
« Non »
« On dit qu'il est avare... paraîtrait qu'il a des oursons dans les poches »
« ça c'est dégueulasse, et y a personne pour le dénoncer pour mauvais traitements ? J'vais écrire à Brigitte Bardot, moi»
« Laisse tomber, j'me rappelle d'elle en 71 dans l'Ours et la poupée, elle était comme l'ours»
« Elle était comment ?»
« A poil! Tiens ! Justement, regarde-là la Frisquette... ah elle s'emmerde pas ! »
« Faudra qu'on lui supprime le miel au gingembre ... »

 

19 janvier 2019

Le grand bal des Rêves Revenus (Pascal)


J’ai rêvé de toi, ce matin, cela faisait si longtemps. J’étais malheureux au quotidien ; je croyais que mes pensées oniriques t’avaient remisée dans un coin de ma pauvre cervelle, qu’elles s’étaient évaporées, faute de réminiscences émues ; pire : qu’elles t’avaient oubliée !... Bon an, mal an, je me faisais une raison…  

Avec tout ce temps passant, ma réclusion, ici, dans l’ascétisme le plus rigoureux, l’indépendance pénible et la solitude sévère, comme un prisonnier dans sa geôle, je vis de mes seuls rêves pour m’évader du quotidien. D’habitude, ils m’emportent dans des contrées inhospitalières, des confins inexplicables, des déserts arides, où je deviens spectateur des avatars qui m’infligent des réveils comateux, des yeux ronds, une gorge sèche et une irrépressible pépie de mort de soif. D’habitude, je converse avec mes disparus, ces êtres chers que je n’ai pas su retenir au banquet des vivants ; mes fantômes préférés m’attirent, je les repousse ; je les réclame, ils m’ignorent ; c’est sans fin…

Princesse évanescente, tu étais en chair et en couleur ! Nous avons parlé ! J’aimais bien ta voix, elle me rassurait et elle m’encourageait à entretenir nos joutes verbales ! En réponse, tu me souriais avec un de ces petits sourires que j’aimais traduire à la seule volonté de cette exaltation chimérique ! J’avais des arguments de chevalier servant, un blason à tes armoiries, ton mouchoir immaculé au bout de ma lance…  
Dès que tu regardais ailleurs, comme un petit voyeur, à la dérobée, je te détaillais avec toutes mes sensations aux abois ! Tu n’as rien perdu de tous tes attraits, tu as même gagné en charme. Je me souviens si bien de ton profil agréable, de ta façon de le maquiller avec les clairs-obscurs des paysages incertains que nous traversions. Etait-ce dans les brûlures de l’enfer ou dans les délices d’un paradis ? De toute façon, n’importe quel endroit du ciel ou de la terre, tant que je suis avec toi, c’est forcément idyllique…
Tous tes silences, je les remplissais avec mes illusions ! C’est facile dans un rêve ! Elles débordaient comme d’une pochette surprise remplie de cotillons multicolores !
Quand tu me regardais, je perdais tous mes moyens, je baissais les yeux ; j’étais comme un gamin qui ne sait plus quoi faire de ses mains ! Tu étais belle, belle et séductrice, comme le souvenir de notre dernière rencontre ; d’ailleurs, tu es définitivement belle ; aveugle quand je t’admire, mes yeux ne verront jamais l’imperfection.
 
J’aimais bien notre promiscuité de jeunes adultes, notre rapprochement presque charnel ; tous les deux, nous étions de connivence. Aux ingrédients de la Passion et de l’impatience, un peu comme deux amants qui vont se déclarer avec un premier baiser d’essai, je te respirais, je t’admirais, je voulais te caresser, te goûter, pour donner de la consistance à mon rêve !...  
J’essayais désespérément de le faire durer ! Je voulais t’emporter dans une aventure abracadabrante ! Je voulais peindre mon rêve, l’envoyer dans une dimension plus érotique mais, toi, tu ne le voulais pas ; alors, je n’ai pas insisté, je ne voulais pas te perdre. Pourtant, tu as disparu avec le premier rayon de lumière dans les volets…

Toute la journée, je vais t’emmener avec moi ; bien sûr, tu seras mon secret et, dès que je le pourrai, je retournerai dans mon rêve. Je vais nous trouver des belles finitions, comme des guirlandes de Noël, je vais t’habiller avec des falbalas d’or et d’argent, je vais apprendre à danser pour t’emmener toutes les nuits au grand bal des Rêves Revenus, je vais réviser des belles tournures de phrases que je te réciterai dans notre prochaine entrevue. Ce soir, je vais me raser, je vais me faire tout beau, comme ça, peut-être que tu me reviendras ; on partagera notre rêve…

Souvent, je m’endors en pensant à toi. Mais que fait-elle à cette heure ?... Travaille t-elle demain ?... S’occupera t-elle de ses enfants ?... Est-elle heureuse dans sa belle maison ?... C’est ton image que je veux emporter dans mon sommeil ; je n’en vois pas d’autre qui puisse égayer le noir de la chambre et réchauffer ses draps glacés…

Et toi, de l’autre côté de la terre, rêves-tu parfois de moi ?... Pas beaucoup, non, juste un petit peu, le temps de nous retrouver ensemble dans cette quatrième dimension aux mille sensations illuminées ! C’est peut-être toi qui m’as appelé dans ton rêve lointain et j’ai accouru avec les miens comme seuls bagages envisageables !...  

Ce soir, j’irai me coucher plus tôt ; il ne faudrait pas que je rate un de nos futurs rendez-vous imaginaires. Si tu me donnes bien la main, on ira se balader sur la cime des pyramides ; si tu as envie de rire, on ira voir s’agiter les clowns à Pinder ; si tu veux patiner sur la neige, tous les deux, on descendra les pentes du Kilimandjaro ; on glissera sur le dos de l’arc-en-ciel. Je te réciterai des vers de Rimbaud, ceux qui parlent le mieux de l’Amour ; je te raconterai des histoires d’amants qui finissent bien. Parce que dans les rêves les plus enflammés, on peut tout se permettre, on caressera les oursons de dame Grande Ourse, la crinière des lions sauvages, on ouvrira les cages de tous les zoos !...
Du haut de leurs cratères, on lancera quelques pierres dans la lave des volcans ; on tentera des ricochets sur l’océan des Tempêtes ; on jettera les autres dans tous les puits aux Enchantements !...  
On ira saluer Poséidon et ses sirènes ; je connais des mers si profondes, je t’emmènerai cueillir leurs plus beaux coquillages ; on goûtera les vins les plus millésimés de Mars et de Pluton ; on ira faire les soldes des magasins, dans toute la Voie Lactée !... Et parce que je n’ai jamais su les mettre dans tes yeux, je mettrai des étoiles dans tes cheveux ; je sais où cueillir les plus belles, j’en ai vu dans d’autres rêves de ciel ; je ne les réserve que pour toi…  

Et quand nous serons repus de toutes les beautés de l’univers et, de la turquoise jusqu’au saphir, quand nous aurons décliné tous les bleus des Océans et des Mers, et quand nous aurons laissé nos empreintes sur toutes les plages de toutes les îles désertes et, avant les premières lueurs de l’aube derrière les volets, si tu m’encourages, tout doucement, pour ne pas que tu t’enfuies, j’irai poser mes lèvres sur les tiennes.
T’embrasser, belle chimère, et apprendre le goût du rêve, tel sera mon sacrifice pour te garder et te perdre encore… jusqu’à notre prochain rendez-vous…

12 janvier 2019

Défi #542

 

Allez, un truc aux poils...

Ourson

 

5421

 

12 janvier 2019

Se sont rêvés Suisses, et pourtant...

12 janvier 2019

Les courses (Venise)


Au fond ce qui m’intéresse dans les courses c’est de bifurquer place du pont vivaux et de me diriger à Longchamp.
Je sais c’est un jeu imaginé par Satan, mais détourner les 100e que me donne Paulette pour les courses de la semaine par des courses certes aléatoires, mais qui peuvent nous nourrir des années bigre !! Il n’y a pas photo !!

Le jeu c’est un virus, mais ce jour-là c’était Magdalena, l’étoile montante mon super U à moi, la pouliche sur qui j’avais tout misé.
Je n’ai pas pu éviter la catastrophe financière. MAGDALENA s’est vautrée quand le téléphone a sonné.  

v1


Paulette avait oublié le beurre sur sa liste des courses, et moi j’avais oublié Paulette.
Je me sentis défaillir.
Depuis ce n’est pas le vin qui me retourne le cerveau, mais de manger des steaks de cheval que paulette m’oblige à ingurgiter.
A chaque fois que je passe devant la boucherie chevaline, je revois Magdalena et son air de diva en début de course.
Jouer au poker c’est comme un acte proche de la désobéissance civile, j’ai misé, une fois de plus la somme que m’a confiée paulette et  je suis passé devant la boucherie et j’ai filé tout droit au bistrot .
Je sais que ce scénario était une folie, mais croyez-moi si vous voulez je suis rentré avec le sac rempli de victuailles et en prime une bouteille de champagne.
Demain je reprends le chemin de l’hippodrome.

v2

12 janvier 2019

Un reporter célèbre par bongopinot

b


Avec son imperméable clair   
Il suit sans cesse toutes les pistes
C’est un très grand journaliste
Et en janvier c’est son anniversaire

C’est un reporter célèbre
De nonante printemps
Une houpette dans le vent
Et de nombreuses histoires

 Qui parcourt le monde
Avec son compagnon
Un fox-terrier mignon
Tous deux vagabondent

Des aventures des rencontres
Un capitaine un professeur
Deux policiers gaffeurs
Et une cantatrice qui fait rire

De belles bandes dessinées
Qui ont bercé mon enfance
Qui ont un goût de vacances
Merci Tintin et merci Hergé

12 janvier 2019

Enfin une réponse ? (Walrus)

 

Cela fait en effet bien longtemps que je me pose deux questions à propos
d'une célèbre série de posts :

  1. mon neveu va-t-il arriver au bout du pélerinage ?
  2. son titre se lit-il quatre-vingt-dix-neuf ou nonante-neuf dragons ?

 

w5412

 

12 janvier 2019

Nonante (Laura)

 

À nonante années, ma grand-mère paternelle était toujours bretonnante,
Avenante, chantonnante, étonnante, mais jamais grisonnante
Pour les pisse-froid, elle était  parfois inconvenante
Avec moi, elle était prévenante mais jamais raisonnante

À nonante années, mon beau-père est toujours aimant avec moi
Il m’accueille chez lui et s’intéresse à ce que je vis et souffre
À nonante années, il conduit et apprécie mes effets vestimentaires
Pour faire pétiller son regard de joli papa fier

À  nonante années, ma grand-mère était bien grisonnante
Mais douce, intelligente, croyante en dieu et la bonté humaine
Elle était aimée car aimante, je l’appelais ma petite mémère chérie
Et rien de détruira dans mon cœur ce lien indestructible

À presque nonante années, ma belle-mère a lu deux de mes livres
Alors qu’elle n’est pas une lectrice dans l’âme, je n’oublierais pas ce geste
Envers moi, ces compliments alors qu’elle est souvent si maladroite
Je vous aime, sachez-le, malgré tout

 

12 janvier 2019

Nonante me hante ... (Lecrilibriste)

 

Soie de vert sur la sente
pour accueillir le printemps
Sept petits nains tentent
de réveiller les habitants
Nunc et hoc ma tante
plantons un charme dans le champ
pendant que la folle nonne hante
le cimetière des innocents.

 

12 janvier 2019

Quand j'aurai nonante ans (Joe Krapov)

1
Quand je s’rai plus vieux
Que j’perdrai mes ch’veux
Dans vraiment longtemps

M’en-
Verras-tu en-
Cor’ des mots doux
Pour la saint-Valentin ?
M’offriras-tu du Chambertin ?

Si je rentre fin
Soûl au p’tit matin
M’ouvriras-tu ta porte ?

Est-ce que j’aurai droit
A tes bons p’tits plats
Quand j’aurai nonante trois ?

Pont 1
Depuis l’temps qu’on s’écrit
J’crois qu’on s’apprécie
Tu t’fais vieille aussi

Mon amie si tu m’ réponds oui
J’t’aim’rai pour la vie

Et on ira à la mairie pour se dire « oui »

2
J’ pourrai si tu veux
Changer les plombs
Quand ils sauteront

Tu tricoteras des pulls au coin du feu
Le dimanche on marchera un peu

Tu bêcheras l’jardin
J’tondrai l’gazon
Quel bel horizon !

M’aim’ras-tu encore
Même si j’fais plus d’sport
A nonante and more ?

Pont 2
L’été on louera un mobil home dans un camping de l’île de Ré
Et on invitera
Tes petits-enfants

Ils s’amuseront comme des fous
Arthur, Jeanne et Lou
Sur leurs consoles qui nous désolent

3
Réponds-moi par mèl
Ou par SMS
Dis-moi c’que t’en penses

D’ajouter au bas « bien cordialement »
Ou un smiley tout souriant
Je te dispense

Tu peux si tu veux
Cocher la case deux
De ce formulaire (en pièce jointe)

Celle qui est marquée
« Oui je t’aime, Albert
Et bon anniversaire !

Oui tu y auras droit
Tu seras mon roi
A nonante et trois ! »

N.B. Cette traduction approximative et actualisée peut bien évidemment se chanter sur l’air de « When i’m sixty four » des Beatles. La preuve ci-dessous ! 

12 janvier 2019

La nonante-septante-nonante (Vegas sur sarthe)

 

J'avais toujours cru qu'oncle Hubert était de chez nous jusqu'à ce que je surprenne les adultes à raconter qu'il était Suisse.
J'ignore par quel miracle on peut être à la fois étranger – c'est à dire être né au-delà de nos contreforts bourguignons – et rouler les 'r' avec cet inimitable accent de mes aïeux !
Tout le monde chuchotait qu'il mangeait en Suisse, buvait en Suisse, travaillait en Suisse, et profitait en Suisse de ces francs sonnants et trébuchants que les français envient et que ces gens-là comptent par paquets de septante, voire octante...
Oncle Hubert élevait parait-il de la Fribourgeoise dans le canton de Friboug, un scandale quand on sait qu'il n'y a que la Charolaise de chez nous pour fournir cette bonne viande persillée qui donne force, santé et trognes rubicondes !
Sans rapport avec les vaches il se vantait d'avoir séduit une miss Suisse – une certaine Jacqueline d'origine italienne millésimée 1951 – une beauté qu'il appelait sa nonante-septante-nonante mais qu'on n'a jamais rencontrée.
Il racontait qu'elle tenait à la fois de Gina Lollobrigida et de Rita Hayworth mais ici on n'avait jamais rien vu d'autre que La Grande Illusion au cinéma paroissial et surtout pas de pin-ups.
Bref, je n'ai jamais compris ce que voulaient dire ses septantes et ses nonantes mais quand il épousa notre tante Anastazia il se mis alors à compter en quintal, sans doute pour ne pas la vexer ; en tout cas cette unité nous parlait plus à nous, gars de la campagne que ses nonante-et-machin.

Fallait le voir promener notre tante aux quatre coins du canton dans la petite JuvaQuatre où elle s'enchâssait laborieusement. Oncle Hubert se vantait de dépasser le quatre-vingt-dix alors qu'il n'atteignait pas nonante dans sa bétaillère suisse ; il est vrai que l'équipage était plus léger.
Par contre il mettait un point d'honneur à égaler la consommation de sa Renault... huit litres aux cents de cet aligoté qui fait la réputation de notre Kir.
Les endroits pour refaire le plein étaient légions à l'époque au bord de la nationale, on dit que c'est ça qui l'aida à vivre vieux.
Oncle Hubert est mort à nonante-et-un – en tout cas c'est ce qu'on a gravé dans le marbre – et je pense que c'est à cause de cette singularité que les vieux font un détour pour éviter sa tombe ; on n'est jamais trop prudent avec les étrangers ...

 

12 janvier 2019

La page blanche (Pascal)


Devant mes yeux ronds, quand l’écran s’allume, j’ai des frissons d’impatience ; quel plaisir de me retrouver chaque matin en face de toi. Mes doigts se bousculent sur le clavier, ils ratent les touches, ils s’organisent précipitamment, dans l’ordre délibéré de l’aventure souveraine, en grand travail d’accouchement !

Aux vents du lyrisme, tu te déplies en grand, page blanche ; mais oui, dans tous tes décors, je respecterai les accords, je préserverai la structure, je bannirai le pragmatisme.
Confessionnal indiscret, réceptacle protecteur et inspiratrice assidue, tu vas collecter mes impressions secrètes, les étendre sur le fil des lignes, les articuler, de l’ébauche timide à la débauche extraordinaire, pendant cette nouvelle représentation.
Sans ombre, dans la marge, on va mettre des confettis multicolores dans les yeux des lecteurs ! Ce sera le quatorze juillet bien avant l’heure !
Non ! On va y mettre de l’éblouissement ! J’ai plein de mots qui racontent la mer et ses scintillements ! Entre virgules, adjectifs et points de suspension, on va faire gicler quelques vagues sur des rochers de complaisance, laisser des empreintes sur le sable tiède, courir après quelques sirènes et souffler sur les voiles blanches… des bateaux de plaisance…

Dans le passé, le présent ou l’avenir, où vais-je situer cette nouvelle péripétie ? Au bout du monde ? Dans mon quartier ? À la pêche ? Au supermarché ? Fera t-il jour, avec un simple rayon de soleil, des ombres baladeuses, un peu de chaleur ? Fera t-il nuit, avec des étoiles passantes, un simple halo de lune, des enluminures mystérieuses ? Va-t-on se sacrifier au défi de cette semaine, caser ce mot d’épouvante dans une phrase extravagante ou t’appeler simplement : page nonante ? Sur le champ de ta page, écrivain et héros, tous les deux, entre tourmente et osmose, entre volupté et pénitence, nous serons tour à tour insolents, timides, virulents, imprudents, peut-être courageux, peut-être… licencieux…  

Qu’en penses-tu, ma page blanche ? Non, pas de pluie, comme des larmes sans oubli, pas de tristesse, comme le poids d’un manteau de détresse, pas de blessures, comme un lot de vilaines éclaboussures. Tel un peintre impressionniste, et si je te grisais seulement avec quelques nuages mélancoliques, et si je te blanchissais avec les traits des avions supersoniques, et si je te noircissais avec les reflets d’un étang, aux friselis simplement… bucoliques ?…

Ma plume piaffe, ma page blanche ! Elle a tant à écrire ! N’entends-tu pas ses soupirs ? Et si je te décorais avec quelques paraboles ? Et si je t’illuminais avec quelques licences poétiques ? Et si je t’écrivais des belles récitations d’école ? Et si je m’épanchais dans  des secrets énigmatiques ? Que dirais-tu d’un peu de biblique, d’un conte érotique, d’une belle musique ? Oui ! Sur une gamme fragile, alignons quelques mots en chansons ! Quelques rimes ! Un peu d’unisson ! On va t’enchanter avec des refrains et des couplets, des dièses et des bémols, des blanches… et des noires !...  

Ou bien, comme à l’habitude, vais-je te remplir avec des mots d’Amour ? Tu sais, toute cette flopée de mots périmés qui riment forcément avec toujours ? Duellistes, ces amants, ces sentiments, vais-je les entrecroiser comme les mains tissées des amoureux, quand ils se baladent imbriqués dans un nouveau jeu ?...  
Alors, aujourd’hui, on ira les emmener faire un tour de manège ! Par monts et par vaux, les phrases seront les courses effrénées d’une chenille endiablée de fête foraine ! Sur le grand Huit, ils toucheront le ciel ! Dans les autos tamponneuses, ils se parleront avec des mots de miel ! Ces mots qui collent au cœur ! Au tir à la carabine, que voulez-vous, elle sera sa douce Colombine ! Et, au retour, dans le dernier métro, il sera… son Roméo…

Et si je te parlais d’ivresse, des vagues à l’âme, des bouteilles à la mer, des baisers de traîtresses, des caniveaux et des maîtresses ? Et si je t’énumérais tous les pouvoirs d’une vraie diablesse ? Et si je t’écrivais les intempérantes griffes de cette tigresse, et tous ses enchantements de flagorneuse poétesse ?...  
Sur le drap de ta page blanche, on soignera les blessés, on guérira les malades, on écrira des belles prières et on les postera au Paradis ! Et si je t’affublais d’un assortiment de douces caresses ? Page blanche, robe virginale, devant toi, je courberai ma plume en une belle révérence ou bien, hussard, aux drapeaux guerriers de l’Ecriture, sur la couche de ta page immaculée, telle Excalibur, je te déflorerai… avec une nouvelle aventure !

Page blanche, mon écriture confidentielle va te maquiller de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ; scénario, souvenir, imagination, fantasme, illusion, décor, frisson, tout bouillonne  dans le maelstrom de l’encrier sensationnel. Sur la première ligne, voilà la première majuscule du premier mot ; chut, le rideau s’ouvre… l’Odyssée est en marche…

12 janvier 2019

Si je n'avais que nonante mots... (joye)


si je n'avais que nonante mots

12 janvier 2019

Nonantes de ma mémé (JAK)


Nonante !  Ce terme   a bercé les oreilles de mon enfance. J’éprouve une affection pour lui, si tant est que l’on puisse avoir des sentiments pour un mot.

Ma chère grand-mère, ma mémé Pierrette en avait bientôt nonantes disait-elle, sonnantes et trébuchantes,
 Elle était née à la fin du 19° siècle et nous a quitté deux ans avant ses nonantes.
Oui, sonnantes et trébuchantes étaient les années qu'elle portait allègrement.

Mais s'il est vrai que ma mémé était sonnante lorsqu’ elle riait, (cela activait ses intestins, producteurs alors de bruits que nous jugions incongrus, ma jumelle et moi), elle était, hélas, aussi trébuchante s’aidant d'une canne pour avancer à pas prudents.
Il fallait l’entendre, lorsqu’ elle disait « septante, huitante   ou nonante", en annonçant   l'âge de ses amies, avec sa voix taquine qui résonne encore à mes oreilles.
Elle enclenchait l’hilarité générale lorsque parlant   d’une voisine plus âgée qu’elle d’un an, elle affirmait convaincue, »la petite vieille du 3ieme »

Sa meilleure amie allait sur ses nonante-neuf, bientôt centenaire,  mais bon pied bon œil  .Toutes deux les dimanches après les vêpres ,  elles ne se refusaient jamais  le petit digestif sorti de derrière les fagots.

A son époque,  dans le « parlé Gaga » ( région stéphanoise.) cette forme  était fréquemment  employée. Je pense qu’il était emprunté au vieux françois.
 Ce terme de nonante est toujours   utilisé en Suisse
Cependant, pour elle, pas de liens avec la Suisse, à part avec les bedeaux déguisés en garde suisses qu’elle côtoyait à l’occasion de grands évènements paroissiaux.
Car elle était bigote, ma mémé. Se rendant aux offices, coiffée de son bibi à voilette, les mains protégées de gants crochetés en filet, tenant fermement son missel, dont parfois quelques images pieuses s’échappaient.
Mais elle n’était pas ce que on appelle "une grenouille de bénitiers !
Elle était moderne et je suis certaines qu'avec les ordinateurs elle aurait fait des miracles !

Je pense avec nostalgie à elle, et surtout je m’aperçois que je vais bientôt la dépasser en âge.  Enfin presque car les ans galopent si vite, je vous l’assure, et à plus de nonante à l’heure. !

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Le défi du samedi
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