Ont pris contact avec le petit peuple
Laura ; Venise ; Vegas sur sarthe ; Lecrilibriste ;
bongopinot ; petitmoulin ; Walrus ; Joe Krapov ;
joye ;
À quoi ça rime (joye)
je n'irai ni à Bruges ni Gand
je n'irai pas au Michigan
je n'aime pas le sale brigand
je couperai pas son ortogan
je ne porterai pas de cardigan
je ne fumerai pas cet origan
je ne crie pas dans l'ouragan
je ne sais pas parler afghan
j'ai vendu mon vieux toboggan
je descendrai pas à Guincamp
je ne veux pas de ces slogans
je haïs les stupides korrigans
Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon ? (Joe Krapov)
Puisque je vous dis qu’on n’en trouve plus qu’au fond des bois la nuit !
Vingt ans de présence en Bretagne ! Dix ans de publications massives de photos prises ici ou là !
Résultat des courses : 5 malheureuses représentations de ces faillis korriganed !
Par contre, qu’est-ce qu’il y a comme trolls sur Internet ! Moi le premier !
Carillon (Walrus)
C'est le matin, tout est calme dans la cuisine tandis que je prépare le petit-déjeuner.
Soudain, dans mon dos, un son léger se produit, comme le chant d'une harpe éolienne.
Toutes les portes sont pourtant closes.
Plaisanterie de Korrigan ?
Nous ne sommes pas en Bretagne mais les filles auraient pu en ramener un de leurs dernières vacances.
Bien sûr, en Belgique nous avons des lutins, des gnomes, des farfadets, des nutons, des sottais, des kabouters et même des kobolds.
Ils partagent tous le fait d'avoir l'esprit farceur et d'être petits (faut bien qu'on explique que, si on en parle souvent, on ne les voit jamais).
Bon, j'ai beau ne pas y croire, je me retourne quand même brusquement, qui sait ?
Qui donc joue du vibraphone sur mes couvercles de casserole ?
Ah, c'est l'air chaud qui monte du grille-pain !
Un petit toast en l'honneur des nains (de jardin) ?
Eux aussi font du vent...
À l'orée du couchant (petitmoulin)
À l'orée du couchant
Quand la brune
Tient la lande au secret
Du fond de la peur ancestrale
Surgit le korrigan
Capable d'infinies métamorphoses
De l'immobile au chaos
Du chaos au silence
Du murmure à l'ouragan
Du gouffre à la haute cime
De la crainte au désir
Tout peut advenir
Sous le ciel de Bretagne par bongopinot
Sous le ciel de Bretagne
S’envole une créature
Avec une drôle de trogne
Qui part pour l’aventure
N’ayez surtout pas peur
C’est un jeune korrigan
Un peu agitateur
Mais je le sais bienveillant
Il sort dès la nuit tombée
Avec l’apparence d’un lutin
Ce génie vient vous rencontrer
C’est un vrai petit plaisantin
Il chuchote dans l’obscurité
Effrayant les passants
Il court rit dans les allées
À la recherche d’enfants
Non pas pour les manger
Mais pour faire des bisous
Et pour les chatouiller
Il est plus agneau que loup
Il entre dans vos maisons
Comme un courant d’air
Vous donne des frissons
Il a du savoir-faire
La bombarde de Lann Bihoué (Lecrilibriste)
Gaël, le barde korrigan a embouché sa bombarde en bois de gaïac subtilisée discrètement à un musicien du bagad de Lann Bihoué qui lui a fait une crasse impardonnable que je n'ose même pas vous révéler !
Vengeance, Vengeance ! Vengeance ! Vengeance !!! (car, c'est bien connu, il vaut mieux ne pas faire de crasses aux korrigans car ils se vengent ) .
Que vais-je bien faire pour me venger, ?
J'ai une idée, je vais lui piquer sa bombarde ! Na !
C'est qu'il la convoite depuis un bon moment cette bombarde magnifique en bois de gaïac avec une sonorité à nulle autre pareille.
L'occasion rêvée s'est présentée lors d'une répétition du bagad et d'une pause de "crêpe partie" pour fêter l' anniverssaire du chef d'orchestre. Le bombardier se goinfrait de sa sixième crêpe croustillante au sarrasin fourrée d'une saucisse, tandis que sa bombarde trônait sur le piano.
Entré à pas de loup, Gaël s'en empara discrètement en ricanant dans sa barbe pointue et se sauva serrant son larcin sur le coeur.
Les autres musiciens ont bien senti soudain un courant d'air parcourir la pièce et ont regardé de tout côté, car à Lann Bihoué, on se méfie des courants d'air provoqués dit-on par l'intrusion subite d'un korrigan, mais le bombardier n'a rien senti car notre notre korrigann'a pas oublié auparavant de lui jeter un sort.
Conquérant, voilà donc Gaël sur une écorce moussue, qui s'époumonne dans sa bombarde en bois de gaïac. Il gonfle les joues comme s'il avait un noyau de pêche dans chaque joue, redresse le torse et se campe bien sur ses pieds, pour annoncer à la bombarde, aux korrigans et korriganes des grottes et des dolmens autour de la Mer d'Irlande le grand rassemblement autour d'un feu de bois pour la fête de Samain.
Mais que se passe-t-il, aucun son ne sort ? Il en crache ses poumons, reprend son souffle et recommence, toujours rien ! Vingt fois, il s'y reprend et vingt fois la bombarde refuse d'émettre un son.
C'est vrai qu'il faut savoir souffler dans une bombarde ! On n'apprend jamais ça chez les korrigans, mais quand même ! Foi de korrigan, elle a un sort, cette bombarde !
De rage, il se l'arrache de la bouche, exécute un shoot digne de Mbappé (car c'est bien connu que les korrigans sont dotés d'une force herculéenne ) et la bombarde se retrouve accrochée à la plus haute branche d'un chêne des oripeaux où elle n'a désormais à sonner que les jours de très grand vent, ce dont elle rêvait depuis toujours.
Feu follet (Vegas sur sarthe)
Elle est arrivée un soir sans lune sur la Korrigane, un ancien brick-goélette qui s'empala à grand bruit sur la jetée, ameutant la maréchaussée et toute la bourgade.
Mon estaminet s'était vidé d'un coup de tous ces curieux avides de faits divers et je m'apprêtais à fermer boutique quand une petite fée malfaisante est entrée en ruinant mon parquet, ruisselante d'embruns.
Je l'ai aussitôt reconnue à son regard espiègle et à ses oreilles pointues qui saillaient de sa chevelure hirsute parsemée de varech; les anciens m'en avaient souvent parlé aux veillées mais j'en voyais une pour la première fois... c'était ma première.
D'une seule main j'aurais fait le tour de sa taille tant elle était fine mais comme je m'approchais un peu trop elle se mit à siffler comme font les hommes en haut du nid-de-pie si bien que je restai planté derrière mon bar.
Comme elle ouvrait la bouche, sa voix se mit à couler telle une source d'eau claire, pourtant elle n'avait demandé qu'une bière mais d'une façon si charmante... le charme, c'était ça le piège retors, le traquenard et j'y étais tombé à la seconde où elle était entrée ici.
Mary Morgan, Feu follet, Croquemitaine, je récitai ma carte en bredouillant, évitant de citer la Korrigane, une Red ale aux saveurs terreuses et maltées dont le seul nom risquait de la mettre en colère si ce n'était déjà fait.
Au nom de Feu follet, ses yeux d'un rouge lumineux s'étaient éclairés plus encore, aussi lui servis-je en tremblant un grand bock de cette bière épicée et ambrée comme sa peau.
Elle vola jusqu'au le bar pour se poser sur un de mes grands tabourets, découvrant deux ravissants pieds de bouc que je lorgnais dans le miroir située derrière elle.
Par quel sortilège pouvait-elle à la fois être si petite et si bien proportionnée ?
J'aurais lutiné ses petits seins sur le champ tandis qu'elle décorait sa bouche d'une épaisse mousse blanche qu'on eut dit la mère Noël...
Elle devait savoir lire dans mes pensées lubriques car ma jolie korrigane se mit à se trémousser langoureusement tout en descendant sa bière à grandes gorgées bruyantes.
J'avais si chaud que je m'en servis une mais elle me la subtilisa avant que j'aie pu y tremper mes lèvres.
Ses doigts aux ongles noirs et crochus s'accordaient si bien avec ses petits pieds de bouc que je n'y pris pas garde.
Ses yeux rouges avaient viré au sombre et la voix de source claire se fit plus rauque.
Je ne parlais pas un mot de breton, pourtant je comprenais sa langue... elle était née en 1915 – le même âge que le vieux brick – commerçait des potions de ronds de sorcière, des élixirs de jouvence et des philtres d'amour mais vivait avant tout des largesses des hommes qu'elle envoûtait.
Je n'en retins pas plus car ayant posé sa menotte aux doigts crochus sur mes mains tremblantes, je vis le plancher monter vers ma tête à toute vitesse.
Autour de moi je reconnus Gwenael et Kilian ainsi que la mère Guézennec qui m'appliquait des sels sous le nez.
« Tu r'viens de loin » dit-elle alors que j'ouvrais les yeux tout à fait.
« Sers-lui une Korrigan ! Il a les yeux tout rouges» lança Gwenael à Kilian.
« Y'en a plus » hurla Kilian, horrifié... de mémoire on n'avait jamais manqué de Korrigan un seul jour au village.
Participation de Venise
Depuis la fenêtre de ma chambre, j’ai entendu quelqu’un frapper l’une contre l’autre deux cymbales.
Un petit être tirait un cheval à la robe alezane et sa belle tête rousse s’éclairait par de jeunes traits
Lumineux de la lune .
Écoute les arbres galoper me dit le KORRIGAN ils viennent te chercher .
Toujours est-il que j’ai sauté de ma fenêtre, enjambé la clôture et j’ai fini au milieu d’eux et ils m’ont entrainé chez eux vers les montagnes qui ne finissent jamais.
Quand je me suis réveillé, je grelotais. La neige avait pris le pouvoir . La chouette s’est arrachée de l’arbre et j’ai crié/ est-ce possible qu’on me laisse tranquille !!Devant un attroupement de KORRIGANS qui riaient aux éclats ? j’avais mal au dos il n’était pas impossible que je me sois cassé quelque chose.
Je me suis redressé brutalement et les arbres ont vacillé dans des couleurs pâles
Un fil d’or voguait dans l’air blanc je l’ai tiré vers moi et toute la Voie lactée a été entrainée dans un manège fou .
LES KORRIGANS me dévoilaient un secret bien gardé pendant qu’ils buvaient l’eau scintillante du ciel .
Mon cœur s’est alors ouvert à l’autre monde la forêt des contes a soulevé les dalles du mensonge et nous nous sommes vus nous les hommes dans notre scintillante humanité et j’ai accepté de tout perdre sauf mon joint de cannabis . Ma mère en me réveillant m’a murmuré/ arrête les amphétamines tu rugis comme un taureau la nuit .
Par réflexe j’ai vérifié si j’avais toujours sur moi mon téléphone portable .
Poche extérieure du manteau rien
Poches intérieures rien de plus j’étais accablé j’avais perdu mon téléphone portable .
Je ne me souvenais de rien
Je plaçais mon espérance d’y comprendre quelque chose dans le silence .
Depuis combien de temps il ne m’était arrivé d’espérer dans notre humanité ?
Je souriais en pensant aux K .
Puis mon téléphone s’est mis à sonner et tout a été plongé dans le noir.
Des ombres couraient le long des murs un petit être volé au-dessus de ma tête.*j’ai alors largué les amarres à l’heure où je vous parle si vous vous penchez pour regarder la lune vous m’apercevrez le soir de Noël
avec les ours blancs et les rennes