Fanfreluche (Venise)
PRÉAMBULE ;
Qu’est-ce donc que ces fanfreluches soldat ?
Te protègeront-elles pareilles à des moustiquaires des obus de Verdun ?
Où sont-elles là pour te ridiculiser toi l’homme simple qui dans ton habit tout droit sort de Saint-Cyr.
A quoi pourront donc -telles te servir quand sous les obus tu danseras ta danse de la mort .
Je n’ai pas choisi de venir au monde.
J’aurais préféré être peintre décorateur.
Mais mon père me traitait à longueur de journée de freluquet.
« L’Armée c’est mieux que l’hôpital psychiatrique me disait -il «
Charité bien ordonnée commence par soi – même me disais je en reniflant un rail de coke.
La guerre était d’un sinistre achevé et je craignais de m’y noyer.
Pour mon père c’était une fête, mais je n’étais pas sûr de m’y amuser.
Alors ces fanfreluches au-dessus de mon casque étaient là pour m’éviter des rencontres déplorables.
Mais qu’est-ce que je peux détester la guerre !! .(le personnage souffle pour se déstresser et les fanfreluches virevoltent comme des mouches au-dessus de son casque)
Je suis un amateur je ne prends qu’un peu de coke, car c’est un putain de cauchemar de vivre les yeux ouverts sur Verdun alors que les chiens vont bientôt dévorer mon foie.
J’entends la voix de mon père (fait semblant fiston)
Alors ces fanfreluches c’est ma dernière moustiquaire avant les éclats d’obus.