Ils sont fous, ces Brusseleirs (Walrus)
Septembre 2005.
Dans ma bonne ville, le dimanche sans voiture (maudit soit-il) vient se loger au cœur des journées du patrimoine.
Comme à l'époque nous pouvions encore marcher jusqu'à la station de métro, mon épouse décide d'aller "voir ça".
Les dimanches avec voitures, la ville est plutôt calme : pas d'embarras de circulation, les navetteurs restent chez eux, on est entre Bruxellois et touristes. Si les organisateurs de ce genre de manifestation idiote voulaient qu'on s'aperçoive de la différence, ils n'auraient qu'à nous pondre un mardi sans voiture, là, ça en vaudrait la peine.
Bref, nous voilà en ville.
C'est l'horreur !
Je vous le garantis sur facture : vous risquez moins votre peau dans une ville remplie de voitures (quasiment à l'arrêt because les embouteillages qui font la réputation de notre charmante cité) qu'au milieu du même patelin envahi de centaures vélocipédistes (maudits soient-ils eux aussi).
Pour contenir leur flot, les flics sont obligés, lorsque les feux de circulation passent au rouge, de tendre un de ces grands treillis de chantier en plastique vermillon en travers de la route.
Pour échapper à cette corrida, nous avons dû nous réfugier dans le Palais de Justice (vous savez bien, celui qui a transformé "Architekt" en insulte locale) dont les marches monumentales rebutent même les pires vététistes.
Ensuite, en rasant les façades, nous avons rejoint le parc qui sépare le palais royal de la chambre des représentants, le temps que mon épouse prenne cette photo au calme aussi trompeur qu'apparent avant de nous précipiter dans la première bouche de métro venue (il n'y avait heureusement qu'un trottoir à traverser).
Depuis, chaque dimanche sans voiture, nous nous levons tôt, quittons ce patelin de fous et allons voir Kläre, la patronne du "Zur Alte Mühle" à Wiesenbach. C'est moins dangereux sur l'autoroute saturée que sur les trottoirs de Bruxelles.