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Le défi du samedi
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5 mai 2018

Participation de Laura

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Lombric, asticots et  vers


Si le grand Victor Hugo a su  placer un lombric dans une pièce de théâtre:
Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là - Qui vous aime,perdu dans la nuit qui le voile; - Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile;- Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut; - Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut (1) .

Je me bornerais à évoquer des souvenirs personnels en me permettant d'évoquer ma famille(je m'en excuse auprès d'elle, même si elle ne me lira pas et même si je crois qu'on ne peut rien percevoir de négatif dans les lignes qui suivent). Mes grand-parents paternels(et ma mère à leur suite) étaient marchands d'articles de pêche dans un magasin acheté à la fin de la deuxième guerre mondiale et qui a vécu plus de soixante ans.
Dans ce magasin, on vendait des vers de terre (pour servir d'appât au bout de l'hameçon du pêcheur) que mon grand-père (et mon père) allait chercher dans la nature, la terre, des coins de nature dont ils gardaient jalousement le secret.
Pour servir d'appat,on vendait aussi des vers de vase (2) que mon grand-père allait chercher dans leur milieu naturel.
Je ne peux m'empêcher d'évoquer les asticots(qui ne sont pas ddes vers) mais des êtres rampants qui servent aussi d'appats et que la petite fille que j'étais utilisait pour faire des courses avec des bêtes de couleurs différentes.

Je vais cependant terminer par des vers de Jacques Roubaud dont le titre est vraiment "Le lombric":

Conseils à un jeune poète de douze ans.

Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence,
Le lombric se réveille et bâille sous le sol,
Étirant ses anneaux au sein des mottes molles
Il les mâche, digère et fore avec conscience.
 
Il travaille, il laboure en vrai lombric de France
Comme, avant lui, ses père et grand-père ; son rôle,
Il le connaît. Il meurt. La terre prend l’obole   
De son corps. Aérée, elle reprend confiance.
 
Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre
Il laboure les mots, qui sont comme un grand champ
Où les hommes récoltent les denrées langagières ;
Mais la terre s’épuise à l’effort incessant !
Sans le poète lombric et l’air qu’il lui apporte
Le monde étoufferait sous les paroles mortes.

Jacques Roubaud, Les Animaux de tout le monde, Seghers, 1983.


_____________________________

1. Ruy Blas (1838), II, 2, lettre de Ruy Blas à la reine de Victor Hugo

2. https://www.aquaportail.com/definition-290-vers-de-vase.html

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Commentaires
L
Nana: merci pour ce grand poète très connu<br /> <br /> Bongopinot: merci pour lui et pour moi
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B
Faire revivre des moments passés mais pas oubliés c'est magnifiquement bien fait <br /> <br /> et cette belle poésie qui n'a pas d'age <br /> <br /> Merci de l'avoir fait revivre <br /> <br /> Bravo Laura j'ai beaucoup aimé
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N
Merci pour ce poème, Laura, il me parle bien celui-là !
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L
merci...<br /> <br /> bonne journée
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K
Belle association de talents.
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L
Bonsoir,<br /> <br /> Merci pour Jacques Roubaud qui n a cependant pas besoin de moi<br /> <br /> Merci pour mes souvenirs<br /> <br /> Merci au défi du samedi<br /> <br /> Merci à tous et bonne soirée
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P
Souvenirs d'enfance sorti de terre par quelque malicieux lombric ! Merci pour le clin d'œil à Jacques Roubaud.
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J
Cela me rappelle les séances de pêche dans le Verdon, avant de partir, il fallait aller "cueillir "dans le compost les mini-lombrics qui n’en pensaient mais ….
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W
Et pourtant, pas bêcheur pour un sou le gaillard !
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G
Cela rejoint mon texte je trouve ............
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V
Jacques Roubaud a l'art de croiser les vers...
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M
Très beau poème qui fait réfléchir...
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