En promenant le chien (Walrus)
Ben oui, je suis souvent plus inspiré en promenant le chien qu'assis devant mon clavier !
L'ennui, c'est que, même si j'ai un carnet dans une poche et un porte-mine dans une autre, il m'est impossible de noter mes idées à cause du chien qui tire comme un dingue sur sa laisse dès que je fais mine d'arrêter de le suivre.
Oui, je sais, je me suis mal exprimé tout à l'heure : ce n'est pas moi qui promène le chien, c'est lui qui me balade.
C'est ainsi que depuis trois ou quatre jours, chaque fois que la bestiole descend la ruelle pavée de klinkers pour exécuter son traditionnel duo d'aboiements avec l'autre clebs dissimulé derrière une haie à mi-pente, puis, le concert terminé, la remonte d'un air satisfait, mon regard tombe sur une plante poussant courageusement entre deux de ces pavés synthétiques.
Chaque fois je me dis "En rentrant, faut que je fasse une recherche sur internet pour identifier cette herbacée à la floraison typique des solanacées (ou solanées)". Et chaque fois, ça m'est sorti de la tête quand je suis de retour chez moi.
Mais ce matin, ça m'est revenu en réfléchissant aux doryphores car, comme chacun sait, ces bestioles se nourrissent du feuillage des pommes-de-terre et les pommes-de-terre sont des solanacées !
Bref, j'ai identifié la plante en question : il s'agit de la morelle noire au nom vernaculaire extrêmement sympathique : tue chien !
Ce serait une bonne chute, non ?
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, en lisant l'article lui consacré, j'apprends que cette morelle noire était utilisée en compagnonnage, c'est-à-dire qu'on la plantait en même temps que les patates parce que les doryphores la préfèrent à ces dernières. Elle est pas belle la vie ?
Et c'est pas fini...
C'est que je ne vous ai pas dit ce que je cherchais à propos des doryphores.
Ça tournait dans ma tête cette histoire de doryphores et brutalement ça m'est revenu : dans ma jeunesse, dans l'immédiat après-guerre donc, je l'avais entendu utiliser pour désigner les Allemands, moins répandu que Boches bien entendu, mais quand même.
La richesse du vocabulaire français lorsqu'il s'agit de désigner l'autre, cet ennemi, est étonnante !
Un petit exemple ?