Un cadeau inattendu (Joe Krapov)
On avait déjà Momo le morbaque. Il nous chantait « Get back » des Beatles en playback quand il ne nous massacrait pas « Paperback writer », des mêmes, de vive voix.
On avait déjà François Reichenbach qui, dans ses films documentaires, usait plus ou moins du flashback.
On avait aussi toute la famille Bach : Johann Sebastian, au clavecin bien tempéré mais au tempérament bien clivé, qui n’arrêtait pas de faire des enfants à son Anna Magdalena, une nana bien toccata elle aussi, Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich et Johann Christian. Ils ont tous fait des tas de fugues, certains même jusqu’à Forbach (Moselle). Aucun d’eux n’eut jamais son bac.
On connaissait déjà le renard et le corbac.
Mais franchement, dites-moi… Que va-t-on faire d’un quarterback ?
Où va-t-on le loger ?
Que va-t-on lui donner à manger ?
Vu comme il est bâti, ça va coûter bonbon en Bourbon et barbaque !
A quoi va-t-il servir ?
Est-ce qu’on pourra ranger dans cette armoire à glace le linge de Mémé ?
Est-ce qu’on ne ferait pas mieux de l’prendre par le colback, d’lui faire tourner casaque et de l’envoyer rentrer chez lui ?
Qui se dévoue pour le remettre dans le paquet et renvoyer à l’oncle belge son cadeau à côté de la plaque ?
Sûr, il n’aimera pas trop, le gars, qu’on le cornaque. On risque de passer un sale quarter… un sale quart d’heure. Mais si on s’y met à tous, on numérote ses abatis avec l’abaque, on l’assomme avec une matraque ou bien on le passe à toubac !
On descend quand même bien des Cosaques, non ?
Après tout, on n’a rien de moins que les Américains !
On aurait plutôt plus en comptant qu’on est moins !
P.S.
On n’a rien de moins que les Américains ?
Ben si : nous, on n’a pas Joye !
Et devant ce fait indéniable
Et notre Iowaqueen,
C’est vrai, il faut que l’on s’incline !