Défi #440
MAP a exprimé le désir de se reposer un peu pour se ressourcer.
Je vais donc la remplacer quelque temps à la ponte des sujets de défi.
Je vous propose une série alphabétique.
Mais vous sachant gourmands, je débuterai à la lettre G.
Goinfre, vous connaissez ?
Alors...
Racontez-nous !
Ont pondu leur sonnet au(x) sansonnet(s)
Adrienne ; Laura ; MAP ; Vegas sur sarthe ; Walrus ;
EnlumériA ; JAK ; Venise ; joye ; Joe Krapov ;
bongopinot ; Célestine ;
Fable ornithologique (Célestine)
Si un Micromegas débarquait des lointains
Et se trouvait plongé d’un coup dans la volière
On peut gager qu’il en perdrait son bas latin
Tant les oiseaux d’ici ont des moeurs singulières
Il y verrait le Sarkozinus cabotin
Donner des coups de bec au grand Fillonoptère
Et le Valsoptéryx au fichu caractère
Battre de l’aile sous les coups de l’Hamontin
Dans un coin de la cage, une Marinoptère
Grifferait les médias les traitant de pantins
Tandis qu’à l’autre bout fulminant de ses serres
Le Melanchonistus pourfendrait les crétins
Remontant aussitôt dans sa fusécoptère
Notre géant fuirait, criant au baratin !
Un étrange secret par bongopinot
D’un coup mon ciel change de couleur, s’assombrit
Au passage d’une multitude d’étourneaux
Dans une danse de jolis coups de pinceau
Ils volent dans un tourbillon étrange de gris
Et mon cœur devant ce spectacle s’attendrit
Et voilà que j’entends mon sonnet sonner faux
Pendant que le temps passe à tout petit trot
Je rêve un instant éblouie à l’abri
Je reprends ma plume admirant ces oiseaux
Et il se forme dans le ciel un écriteau
Et ils m’écrivent un beau message tendre
Me délivrant au passage un doux secret
Mais vous l’écrire serai bien trop indiscret
Regardez le ciel ils pourraient le répandre
Voler sans sonnet, vélo sans sonnette (Joe Krapov)
Le sansonnet se fiche, aux temps du Changement,
De compter les petons des vers : il les boulotte !
Il les porte à son nid où sa Marie-Charlotte
Couve quelque chef d’œuvre en mal de pépiement.
Ah ! Sacre du printemps ! Foutre de la métrique !
Calices d’égrillards ! « Poète, prends turlute » !
Crânes de piafs, trillant du mieux que vous le pûtes
« Dans le monde animal tout le monde a la trique » !
Les oiseaux sont des cons mais nous bien plus encore
Qui trimons durement pour séduire Pécore
Là où l’oiseau se rit de la complexité !
Ah ! N’embrasser personne et pas même les rimes
A la fin du tercet ! Quelle légèreté !
Mais après tout… N’est-ce pas là ce que nous fîmes ?
"L'étourneau des Rossini" *
Collage de Jean-Emile Rabatjoie du 27-01-2017
d'après "Le Souper à Emmaüs" du Caravage.
* Ceci n'est pas... autre chose qu'un contrepet à dire avec l'accent italien !
Participation de Venise
Un grand frisson parcourut mes reins
Ce fut comme une décharge
et je fus soudain convaincu que le violent mistral
Emporterait avec lui passereaux , grives et perdreaux .
Comme ces oiseaux quittent vite les arbres
Comme tu as deserté ma vie , mon lit , mes draps.
Gentil mari , doux camarade de mes nuits .
La route a la couleur de l’eau et je rame comme
Une âme rincée par le chagrin.
Question naïve :
Pourquoi sommes-nous malheureux alors que le malheur ne sert à rien?
Pourquoi dites-moi!!
Comment se fait-il qu’on soit autant servi par lui ?
Bientôt la nuit empêchera mes larmes
Passereaux viendront fermer les volets de mon cœur .
Les questions s’envoleront alors loin à l’horizon
Et l’absence de chemin donnera à mon somme une respiration nouvelle .
Pourquoi sommes-nous malheureux alors que le malheur ne sert à rien .?
Des murmures oiseleurs (JAK)
Il y a bien longtemps, obsédée de danse aérienne, l’Alouette pispolette avait convaincu son amie d’enfance, une Bécasse des bois de s'envoler ensemble afin de se faire enrôler dans les ballets, du Bolchënvol de Moscou
Leurs mères deux cousines, une Barge rousse, et une Barge à queue noire n’étaient pas d’accord, et poussaient des Râles géants.
Elles firent usage du Martinet des maisons pour amener à la raison leurs filles, mais rien n’y fit.
Elles allèrent quérir les conseils d’une Avocette élégante spécialiste aux affaires familiales, issue d’une grande famille, c’était une Faisane noble ancrée dans des mœurs très conservatrices, tout à fait opposée aux migrations, surtout vers ces terres inconnues.
Je vais de ce pas demander conseil à Labbe à longue queue ayant un cousin spécialisé le Tarier de Siberie leur dit-elle.
J’aurais tôt fait, de traverser la forêt avec mon Echenilleur frangé, m’ouvrant la route, et qui me sert de Phaéton à bec jaune ; grâce à ses rémiges hautes et légères, les kilomètres sont vite avalés.
En route elle rencontra une Barge chauve, apparentée à ses clientes, une vraie Bécassine sourde, curieuse de surcroit, qui lui barrait le chemin pour savoir où elle se rendait. Oh Bécasseau minuscule mêle toi de tes affaires, sinon je t’envoie la Buse féroce. Consacres toi plutôt à cuisiner du Colin de Californie à tes petiots qui réclament la becquée.
Elle poursuivit son chemin, saluât le Chevalier aboyeur avec déférence car c’était le substitut général de la contrée avec qui elle avait souvent recours pour débrouiller des affaires Torda-grande.
Arrivée à destination, elle fut déçue d’apprendre que Labbe à longue queue n’était pas là ; mais son secrétaire, un Capucin marron fit l’affaire.
Il lui donna de précieux conseils.
L’Avocette élégante, fut de retour rapidement dans la soirée du lendemain de la veille.
Elle se rendit chez le procureur, un Barbu à collier, à la Huppe fasciée, les mains garnies de Diamants azuvert, affublé d’un Tarin des aulnes que n’aurait pas dédaigné Monsieur de Bergerac, Cela le rendait risible, malgré les atours précieux qu’il arborait.
Elle lui exposa l’affaire et s’enquerra des sanctions qui pourraient être administrées aux jeunes rebelles, car à cette époque les enfants n’avaient pas la loi, SOS enfants maltraités n’avait pas encore vu le jour. Ils devaient obéissance entière.
Ce vieux procureur, qui était loin d’être un Vanneau sociable, condamna les jeunes oisillonnes à tourner en rond dans le ciel en une sorte de nuée, puisque tel était leur désidérata de paraitre en spectacle. Ainsi elles donneraient aux humains une représentation impressionnante à la tombée de la nuit.
Cela dura des siècles, elles virevoltaient comme les enfants punis qui tournent dans la cour d’école.
Un Bruant à sourcils roux leur accorda la grâce.
Soumises elles se marièrent et eurent des Etourneaux d’enfants, de vraies têtes de linotte, et à leur tour, elles ne purent les faire obéir…
C’est en souvenir de leurs lointaines aïeules, que l’on peut voir ces envols, des murmures, qui envahissent le ciel et captent nos regards certains soirs nous envoutant de leur charme ...
La reine déflorée (EnlumériA)
Rubis de sang, sonnez, murmure morte à régner
Dans limbes imparties, du trépas s’impatiente.
Sans détour ni mécompte, honorée parturiente
Cette reine déliquescente, huit pattes écartelées,
S’en trouve apaisée par d’étranges résonances.
Stupéfiée mais ravie par de scabreux cloportes
Experte au déduit mais qu’on dérange de la sorte
Qu’elle s’épuise à mourir en sempiternelles nuisances.
Rapsodies létales d’un chœur d’hypalectryons
Allant jusqu’à ressusciter d’improbables hymens.
Enfantant la genèse de somptueux Phlegmons
D’ors et déjà couronnés d’extase dissociée.
La reine meurt et s’abandonne, splendeur luciférienne,
Dans la clameur de l’aube et par l’abeille déflorée.
Ceci n'est pas un sonnet, voyez la définition ! (Walrus)
Comme un jeune étourneau, il était étourdi.
Non, il ne s'était pas sonné sur une vitre,
Il prenait simplement mardi pour mercredi.
Alors les gens pensaient qu'il voulait faire le pitre.
Ils murmuraient entre eux : "Mon Dieu, quel drôle d'oiseau!
Manqu'rait plus qu'il sévisse en plus sur les réseaux
Sociaux, ce jocrisse, ce faiseur d'embarras,
Cette calamité, cette face de rat !"
Mais il y était bien, vous verrez tout à l'heure
Qu'il ne recule pas, cet oiseau de malheur,
Devant les pires tours naissant dans sa cervelle
Pour gaver votre esprit de sottes ritournelles
Et vous faire avaler, camouflées en vers,
Des folies à vous mettre l'encéphale à l'envers.