Défi #432
Le Roi est sous bulle !
Mais que se passe-t-il ?
A vous de jouer !
Vos propositions sont attendues à
samedidefi@gmail.com
A tout bientôt !
Ont entraperçu le vélo de Garou-Garou
Vegas sur sarthe ; Laura ; Thérèse ; Walrus ; Pascal ;
bongopinot ; EnlumériA ; joye ; JAK ; Joe Krapov ;
Venise ;
Participation de Venise
Je croyais que la mort allait restée tapi dans sa boite
Tel un mort comme un crocodile dans son eau saumâtre d’un marigot.
Mais voilà on avait affaire à, un créatif ancien vétéran du tour de France sans doute!!
La crème donc comme moyen d’expression .
Sculpté dans le mur , le vélo du défunt avait surgi dans la nuit du dernier Tour de France.
On avait devant nous la preuve tangible d’un règlement de compte .
Le criminel devait être embusqué encore dans le parc jouxtant le mur , on entendait des bruits de pas sur les feuilles mortes.
Les alentours semblaient déserts . Je voulais en avoir le cœur net . J’ai enfilais mon manteau .
Vers minuit j’ai vu passé une fille sur un vélo grinçant je l’ai descendue pour faire un exemple .
Dans la roue de Sebarjo (2) (Joe Krapov)
Depuis qu'on m'a rayé des cadres, je me suis recyclé !
Je suis devenu l'archiviste de moi-même. C'est ainsi que pour illustrer ce Défi du samedi je n'ai pas hésité à aller récupérer chez M. Sebarjo, mon très aimable ancien voisin du dessus et Défiant du samedi à ses heures, les haïkus que j'avais déposés en guise de commentaires sous son Tour de France d'haïkiste que je vous recommande chaudement !
Qui tape à l'étape ?
L'abus de Champagne, roi
Des émois rémois !
Bonnes intentions :
Avaler quelques pavés
Dans l'Enfer du Nord !
Eh ! Intique ! Intasse !
T'occup's pas dé ch'ti qui passe !
...Sauf si ch'est Inqu'til !
Fuyez, criminelles !
A bonnes en tandem salut !
Les Papin commencent !
Le numéro 6
En traversant le village
Tente une échappée !
Avoir des moustaches
"En guidon de vélo" [sic]
C'est vraiment au poil !
Pour nous mettre au vert
Faisons flèche de tout bois
Avec Sebarjo !
Pour se mettre au vert
A Paris il faut passer
La porte Maillot !
Comble de malchance :
Attraper l'avarie-selle
Sur le tour de France !
Pour surfer plus haut,
Un slip de bain à pois rouges :
C'est pas très malouin !
Fais preuve d'entrain
Et rue-toi sans cinéma
Pour gagner l'Arvor !
Tant que j'aurai forces
J'appuierai sur les pédales :
C'est bon pour le coeur.
Et ça rend la main véloce
Pour mettr' les mots à la noce.
Etre souple du guidon
Et sensible aux paysages
Rend agile du crayon.
Dans la plaine et les vallons
Ecrivons et pédalons !
Le crois-tu ? On a
Semé les filles et c'étaient
De bien belles plantes !
Sur la coulée verte
Le bonheur de tout Rennais :
Se la couler douce !
Nuages au ciel ?
Côte couleur émeraude ?
C'est Petit-Breton !
Empoigne guidon,
Bouge muscles et tendons
Pour perdre bedon !
Pour perdre bedaine
C'est pas des calembredaines
Pédale, promène !
Facteur ! Facteur ! Please !
Have you something for me
In your besace ? No ?
Le ciel bleu à Rennes
Vous rend plus léger que tout :
Vous donne des ailes !
Le chat de Gelück
A l'arrière du vélo
Chargé d'un pot belge !
Vois l'ami comme elles
Sont en guidon de vélo
Ses jolies moustaches !
Laissant leurs cyclos
Ils s'en furent aux Cyclades :
Vivent les mariés !
L'été, sur les pentes,
Indifférents, les cyclistes,
A nos agapanthes
Automobilistes
En raison du Tour de France
Des bouchons à Liège !
Un blogueur fidèle
Au Tour est comme un bavard :
Jamais ne la boucle !
Ranger les valises
Et voir qu'on a sous les yeux
De sacrée sacoches !
Mignon comme un coeur !
Le vélo rose à Cayeux
M'a bien ré-galet !
On traçait des routes
On poussait coureurs et billes
C'était tour d'enf(r)ance.
NOSTALGIE
Etre dans cet âge
Où chaque pâté de sable
Est une montagne !
Un whisky anglais
Pour calmer la Tramontane
Et ma dalle en pente !
Je la reconnais !
C'est la bicyclette bleue
De la fill' des forges !
Vélo de pêcheur,
Très bien pour effectuer
Des queues de poissons !
Dans les sacoches rouges
Du vélo publicitaire
Un homme sandwich ?
Chez José Arthur, réponse
A l'heure de l'EPOp club !
Un rêve d'enfant :
Faire du vélo sans les mains !
Sans fesses ? Plus dur !
le vélo à pépé (JAK)
Le vélo à pépé
Raymond est un ancien routard. Le vélo, il affectionne. Depuis de nombreuses années il a pignon sur rue et régente un atelier de réparation pour vélos, à l’enseigne révélatrice :
-il ne voulait pas mettre à la benne le vélo qui lui avait permis de remporter a l’arrachée le tour du Quercy- et il s’était ingénié à en faire un trophée typique.
Longtemps, il a peiné pour gagner sa croute mettant les doigts dans le cambouis, gonflant des pneus, rustinant les chambres à air, recadrant, radoubant à tout va , rafistolant des selles peu confortables , transformant certains vélos pour y ajouter des carènes dynamiques.
Il n’a jamais perdu les pédales, ni encore moins déraillé dans l’exercice de sa tache. Un sacerdoce qu’il dit !
Son rejeton n’a pas le goût pour reprendre l‘atelier, mais Raymond pense fermement que son petit-fils, sera un bon successeur ; ses yeux brillent comme des catadioptres lorsqu’il vient l’aider le samedi ou le dimanche matin, et comme une prémonition l’idée s’insinue et vient susurrer à son oreille poilue qu'il a fait le bon choix.
Aussi lui enseigne-t- il en dehors de ses heures d’école, tous les secrets vélocipédiques qu’il maitrise parfaitement.
Oui, Jeannot fera un digne dauphin, malgré son apparence déjantée, il est véloce, un pneu trop au gout de son grand-père qui aime aller plan -plan.
Cette continuation, ils en parlent tous deux, lorsqu’ils retapent de concert une bécane.
Cependant, Jeannot, qui est ambitieux, prévoit grand : il veut se spécialiser dans la vente des VAE, VTC, VTT, etc. et créer une armada de néo cycles ultramodernes connectés..., pour cela il veut rénover la boutique et pour commencer, dans le secret il cogite pour désinstaller la bannière que pépé à fixée sur le mur, emblème lui faisant honte par son peu de modernité.
Alors…
Un beau matin Raymond arrive, essoufflé devant sa boutique, et quel n’est pas son étonnement de voir cette enseigne animée de néon fluorescent qui trône à la place de la vielle relique.
Raymond voit rouge, il se met à dérailler, rien ne le freine pas même les patins, il part en roue libre, ses yeux tournent comme des roulements à bille, il brandit un démonte pneu en direction de son petit fils, puis dans un élégant volte face de direction, il stoppe soudain, devant les badauds rameutés par ses cris.
On a craint un moment pour le sort de Jeannot.
Après tout pense-t-il, son petit fils a de l'initiative, il fera un excellent second, n'a t-il pas lui même fait le même coup à son gd père en remplaçant la draisienne- enseigne qui jurait à ses yeux, lorsqu’il a pris la succession de son aïeul.
Alors, calmé, il dit en bafouillant
« Jeannot tu es bien le digne petit fils du roi de la pédale »
De grands rires s’élèvent parmi les spectateurs, qui crient en cœur
Vive Raymond le roi du Tour du Quercy
Raymond se revoit en danseuse à la fameuse arrivée, son adversaire lui suçant la roue, le talonnant de très près, mais c’est lui qui franchit le premier la ligne d’arrivée.
DANS LE MUR (EnlumériA)
Quand j’ai voulu devenir coureur cycliste, ils m’ont dit :
« Attention ! Tu vas droit dans le mur ! »
Et maintenant que je veux en sortir, ils disent que je pédale dans le crépi.
Un retraité sans histoire par bongopinot
Un retraité sans famille
Vivant dans un petit village
Se lève se lave et s’habille
Et part faire du bricolage
Sur la façade de sa maison, fleurit
A plusieurs mètres du sol
Encastré dans le mur
Un demi-vélo comme une parabole
Une idée vraiment originale,
Et connue dans tout le hameau
Ça fait comme un signal
Pour tous les marmots
Qui viennent souvent lui rendre visite
Pour réparer leur petite reine
Dans un atelier composite
Dans une ambiance sereine
Lui qui n’a pas eu d’enfant
Et qui aime sa douce solitude
Apprécie de plus en plus ces moments
D’échanges de partage et de quiétude
Et sans s’en apercevoir
Il leur apprend l’amour du travail
Le bien vivre ensemble le savoir
L’entraide le respect sans muraille
Lui se nourrit de leurs sourires
De leurs questions d’après-midi
Ça lui redonne l’envie de vivre
Il adore ses mercredis et ses samedis
Pêcheur d’Islande (Pascal)
Dans le cadre du défi de cette semaine, permettez-moi de vous présenter la belle Jeannie. Elle tient le pavé, dans la rue Darrigade, mais son petit chez-elle, c’est au soixante-neuf, Rue de la Pompe. Sous la vieille enseigne, avec le demi-vélo scellé au mur, c’est sa ligne de départ. En danseuse, elle remonte le boulevard ; le claquement des pétards de ses talons sur les bordures, le déhanché de ses postures élaborées, c’est son signe de ralliement. En Amour, elle en connaît un rayon ; des hommes, elle en a fait le tour, le Tour de France. Les riches céréaliers de la Beauce, les mareyeurs de Bretagne, les maquignons de Rungis, les viticulteurs de Bordeaux, c’est son quotidien, c’est l’Amour à la chaîne…
Pourtant, elle me dit toujours que je suis son maillot jaune ; elle me fait rougir. C’est ma petite reine, ma plus belle étape, mon palmarès, dans cette rue borgne. Sous l’enseigne vétuste, « si cliste », je suis son « demi selle », son garde debout, la lumière vacillante de sa Dynamo à l’ampoule d’or, son porte-ravages, sa sonnette d’alarme, ses freins incapables, sa roue emballée, sa chambre à air… pur…
Quand on monte dans sa chambrette, je reste à l’abri, dans le sillage de ses effluves envoûtants ; je regarde son postérieur dessiner des huit de compétition. Là, tout près, dans la demi-obscurité des paliers, je m’accroche au guidon de ses hanches. Les escaliers en colimaçon, c’est mon premier col. Arrivé devant sa porte, sa ligne de départ, je glisse un billet dans la tirelire de son chemisier et cela déclenche immanquablement ses sourires. Elle me laissera encore gagner…
J’aime bien les lacets de son porte-jarretelles, le parfum des alpages dans son cou et les dentelles arc-en-ciel de ses froufrous. La blancheur de sa peau est comme la neige immaculée, j’y laisse mes empreintes de mordillements affamés. Tout à coup, je suis le roi du peloton et si elle glousse des refrains d’amusée partisane, c’est qu’elle est bon public.
Elle est fragile et précieuse, délicate et compréhensive, féminine et avertie ; elle est mon sponsor, ma meilleure supportrice, ma ligne de mire, ma ligne d’horizon et ma ligne d’arrivée. Elle est mon EPO, mon « Elégante Péripatéticienne Obsédante » ; sur le dérailleur de mon obsession, je suis évidemment sur le grand plateau, et toutes mes dents mordent la chaîne de sa féminité séductrice. Quand elle enlève ses bas, qu’elle les fait glisser nonchalamment dans la course du galbe de ses mollets, c’est comme si la mer me permettait la vision salace de son coquillage. Si bien loti, je suis pêcheur d’Islande ! Sans filet, elle me met en selle, fait briller mon dossard, allume mes prétentions de gagneur !
Là, devant la petite glace du lavabo, nos reflets s’harmonisent, ils se disent oui, ils se disent, c’est l’heure du contre-la-montre. Sans cuissard, je suis son maillot à poil, comme elle aime le rire à mes dépens rougissants…
Je suis un bon grimpeur ; seul, en danseuse, je m’échappe en tête de notre tandem ; j’ai un bon coup de rein, et ma pédale est cosaque ; il faut voir comme j’escalade ses monts et brûle sa forêt. Cinq minutes chrono, même pas crevé, je sprinte toujours avant elle.
Alors, conciliante, elle m’enveloppe avec ses petits bras ; elle m’offre la couronne du vainqueur et, pendant un instant, je suis son champion, le maillot même pas jeune, de son corps. Elle m’inonde de sa caravane publicitaire avec ses compliments les plus enthousiastes ; pour un peu, elle m’applaudirait, moi et mes gesticulations forcenées de finisseur précoce…
Quand j’ai retrouvé la sortie, sous l’enseigne du demi-vélo, je remonte ma braguette et je repars à mes occupations obscures de solitaire. C’est mon dernier col, le pire, celui sans panache, sans gloire et sans illusion ; c’est peut-être le plus dur à gravir. S’il brille une seule lumière dans la rue, c’est la guirlande au-dessus de ma tête vide. De son côté, Jeannie attend la voiture balai, ses retardataires nuiteux…