Défi #429
Eh OUI ! Y'a des jours comme ça !!!!
A vous de jouer sur ce thème !
A tout bientôt à
samedidefi@gmail.com !
Sont partisans du mini-nirvana
Vegas sur sarthe ; Laura ; JAK ; Venise ; Alain
André ; Marco Québec ; Thérèse ; joye ; Joe
Krapov ; bongopinot ; Pascal ; MAP ;
Douces visions (MAP)
Les petits riens qui font du bien
j'aime les photographier !
Timidité !
Les gouttelettes finement déposées ...
Fruits rouges et volets roses ...
Automne sur la rivière
L'oiseau en bois
Moutons endormis dans le pré ...
Un petit couple bien sympa ...
Reflets au bord du lavoir ...
Même pas peur .....
Lumière du soir sur le village !
*
à tout bientôt les amis !
Les petits riens (Pascal)
En pleine mer, il y avait des moments incroyables, des moments irréels, de ces moments aussi improbables que mémorables, qu’on ne peut effacer de ses souvenirs même si d’autres se sont entassés par-dessus comme pour les ensevelir par jalousie.
Les naissances des uns, les mariages des autres, tous ces grands bonheurs factuels, prévisibles, somme toute ordinaires dans la vie d’un humain, n’ont aucune incidence sur nos souvenances extraordinaires. Quand on a touché à cette indicible indépendance, celle impalpable du bout de la vague, jusqu’aux confins des océans, s’il on considère qu’être enfermé entre les tôles froides d’un navire puisse disposer à la liberté, ces souvenirs, on ne peut que les choyer, les bercer, les entretenir, les embellir, avec un amour inconditionnel.
Les marins ont l’Imagination que les terriens n’ont pas. Dans notre sillage, c’est plein d’espoir ; il y a les réponses les plus tendres à toutes nos lettres énamourées ; il y a les figures géométriques d’un futur auréolé de gloire, de fortune, d’Amour, d’ambition et de réussite ; il y a des sensations mirobolantes courant à fleur d’eau et qui prospèrent sans jamais se noyer ; il y a des visages souriants qui n’ont de cesse de nous appeler par notre prénom…
Quand, le matin, allant au petit déjeuner, on remontait la coursive centrale et que les parfums des brioches du dimanche venaient titiller nos narines ; quand, au stade d’étanchéité qui laissait les portes ouvertes, on appréciait le spectacle éblouissant de notre avancée sur la mer ; quand, en marchant sur le pont, on avait cette sensation étrange d’aller plus vite que le bateau ; quand, pendant nos ronds dans l’eau, surgissaient des chimères insaisissables, habillées d’étoffe d’écume bourgeonnante, aux reflets caraïbes et aux impressions d’abysses insondables…
Avant de reprendre le quart, cette cigarette fumée à la va-vite devant le compartiment et jetée d’une pichenette rebelle par-dessus bord ; et ces repas améliorés, avec une simple canette de bière sur le plateau, pour festoyer et trinquer entre potes de la même bordée. Et ces lettres enflammées qu’on écrivait au coin de sa bannette, avec cette écriture plus penchée que la gîte du navire, et ces interminables parties de tarot dans l‘avant-poste, nos accents régionaux à la même table pour priser, pousser ou garder, et les courses de cafards entre chaussettes sales d’élecs et de mécanos, et ces arpèges mélodieux déclinés au fond du poste, la musique d’un magnétophone rabâchant des solos de Pink Floyd, ces éclats de rire comme des fracas de vitre, et ces vagues soupçonneuses venant nous questionner quand, pris d’ivresse solitaire, on s’isolait sur le pont…
Et la descente au trou, le nombre de tours des lignes d’arbres supposé au courant d’air du TVC, les sourires des collègues tout contents de voir arriver la relève, et nous demandant le menu de la caf comme seul futur heureux ; et l’eau chaude dans les douches, et le PQ dans les chiottes, et le courrier lancé à la volée dans l’avant-poste par le vago, comme des oiseaux appelés à notre main levée ; et le parfum soufré des cheminées aux changements d’allure, celui des mouvements de mazout dans les coursives, de l’étoupe imbibée d’huile, des champignons dans les vols au vent, du fer à repasser courant sur nos blancs…
Et le goût de l’océan sur nos lèvres, celui du café partagé dans le poste, du pain frais à la caf, du timbre qu’on lèche sur l’enveloppe, du dentifrice du collègue, du pinard dans la timbale, de l’américaine détaxée…
Et la mer, tantôt bleue, tantôt verte, tantôt grise, tantôt rugissante, tantôt berçante, défilant par le hublot, obsédante, furieuse, lascive, arrogante, seul fil conducteur entre le passé et le futur dans un présent illusoire ; et toutes ces damnées tempêtes, pour ainsi dire « rapprochantes », celles qui nous questionnaient quant à nos croyances, celles qui nous faisaient croire en Dieu, celui du baptême, celui enroulé autour de notre cou et qui dansait Saint Guy sur sa croix ; et en communion privée, ce pain qu’on rompait à pleines mains, cette boîte de conserve qui partageait naturellement ses sardines, cette canette qui passait de bouche en bouche, et cette Gauloise bleue qu’on coupait en deux, ou qui jouait les calumets entre nos doigts affamés, et toutes ces valeurs de fraternité qui scellaient l’Amitié éternelle…
Toutes ces petites choses, ces petits riens, étaient notre quotidien fabuleux ; c’est pour cela qu’ils sont mémorables. Tous ces plans de comète qu’on a tirés en admirant les étoiles, toutes ces figures astrales qu’on traduisait avec nos desseins fous et qu’on pliait pour les cacher dans notre poche.
Ces couchers de soleil tant de fois admirés de la plage arrière ! Phébus se jetant à la mer avec les éclaboussures d’un roi magnanime jetant ses pièces d’or à tout l’horizon ; ces limbes de nuages colorés comme seules guirlandes scintillantes à la fête du crépuscule ; la nuit féerique, bercée par le ronronnement des hélices ; le petit matin, l’aube insouciante, défenestrant la nuit avec des nouvelles couleurs sensationnelles, celles-là même qui s’imprimaient en relief pendant nos contemplations de petits voyeurs du bout du monde ; ces jours de grisaille où la mer, le ciel et le bateau mêlaient leur peinture dans le même tableau…
La terre d’Amérique, la terre d’Afrique, la terre d’Asie, où seule notre tenue de taf faisait office de passeport. Ces escales de feu, ces yeux bleus, ces feux d’artifices vomis en riant dans les caniveaux, ces serments d’une nuit jetés en pâture à des belles sirènes en faction, ces cartes postales en filigrane pour se consoler des êtres chers ; ces cuites dans la basse ville, celles qui ne devaient rien à personne ; celles, grandioses, juste pour le plaisir de brouiller les étoiles quand on pissait dans la darse, celles qui nous faisaient grandir et vieillir plus vite que l’aube assassine…
Un marin, c’est fragile quand il ne navigue pas. En dehors de son élément, il est comme un poisson hors de l’eau ; ses soupirs sont sa respiration, ses mirages sont des flagrances d’horizon, ses heures de quart sont des tête-à-tête avec sa passion. Les réalités sont tellement désastreuses ; elles sont plus perfides que les tempêtes les plus violentes.
Nos désirs étaient des évidences et cela nous poursuit encore aujourd’hui. L’arrogance et l’inconscience étaient multipliées par mille ! C’était normal, puisqu’on ne connaissait rien aux choses de la terre ! Plus que la distance, c’est le dépaysement sidéral qui m’a fait prendre conscience de l’Amour que j’avais pour les miens et mon pays de France. La Marine m’a appris à rêver ; c’est vrai, sur la mer, on n’a plus les pieds sur terre… Tout cela, c’est indélébile, c’est gravé dans ma peau, bien plus profond qu’un tatouage tribal. On était connectés à l’Univers et la vibration du navire sur l’eau était notre message d’avenir pressant, lancé à la postérité…
En pleine mer, il y avait des moments incroyables…
Les petits riens par bongopinot
Les petits riens
Qui font du bien
Au quotidien
Comme des soutiens
Des attentions
Et de l’affection
Sans prétention
Ne sont pas fiction
Une main tendue
Tant attendue
D’un inconnu
Est bienvenue
Et la tendresse
Comme une ivresse
Est une caresse
Au goût de noblesse
Et puis ces mots
Qui font échos
Sont des joyaux
Sont des cadeaux
Tous ces sourires
Et tous ces rires
Qui nous attirent
Et nous font vivre
Tout ça se donne
Et s’additionne
Et ça raisonne
Et se chantonne
Ça se reçoit
Et se renvoie
À pleine voix
Et dans la joie
Tous ces bonjours
Dans une cour
Qui nous entourent
De tant d’amour
Toutes ces odeurs
Ces bouquets de fleurs
Ces petits bonheurs
Qui gonflent le cœur
L’oiseau qui chante
La nature aimante
Une musique entraînante
Journées fascinantes
Tous ces petits riens
Qui font du bien
Ne coûtent rien
À nous terriens
Quoi de neuf, Docteur ? Trois fois trois petits riens ! (Joe Krapov)
Voici dressée ici ma liste des petits riens qui font du bien.
Le « Rien de grave ! » du docteur au chanteur : « Vous prendrez un cachet tous les matins !».
Le « Rien de compliqué ! » de la cuisinière financière à l’imprésario : « Vous prendrez un pourcentage de la recette tous les soirs ! ».
Le « Rien ne va plus, faites vos jeux ! » du croupier et le 33, ce petit numéro de rien du tout sur lequel vous aviez tout misé sort soudain et fait de vous le millionnaire de la soirée !
Alors commence une vie de rêve. Les petits rien y ont une allure différente.
On offre un diamant à son chien et une laisse à sa maîtresse pour lui être plus attaché.
Le « Un rien vous habille !» du grand couturier vous fait frissonner de plaisir. L’habit est de belle facture, certes, mais la facture est bien élevée, elle aussi, non ? Désormais nous sommes entre gens du monde. Faire partie des huiles, ce n’est pas rien. Payez, grassement. Ne montrez rien de vos petites radineries d’ancien pauvre.
Puis les jours passent et on se lasse. « Rien de neuf aujourd’hui » ne vous fait plus bondir de joie comme autrefois.
Autrefois vous aviez une vie de routine et vous mangiez à la cantine avec vos potes et vos copines.
Autrefois vous écoutiez « Rien à cirer » de Laurent Ruquier et il y a un tas de gens et de choses dont vous n’aviez, vous non plus, rien à battre : Madame Lapaille, Monsieur Lapoutre. Rien à faire de Lapaille de fer et de Monsieur Lapoutre, en outre…
Nihil novi sub sole ! Justement, le soleil brillait et cela vous suffisait. Vous étiez gai. Rien, rien de rien, vous étiez comme Edith, non, vous ne regrettiez rien. Vous chantiez.
Oui, vous chantiez toujours, l’air de rien. Et l’air de rien vaut mieux que celui de la jalousie, que celui des bijoux ou de la calomnie.
Cliquez sur cette image, vous verrez : la Mayenne, ce n'est pas rien !
Alors, contre cette nostalgie qui n’est plus ce qu’elle était, vous luttez, même si vous savez qu’il n’y a rien à faire.
Rien à faire que se dire que ce sera mieux hier, que c’était mieux maintenant, que le mieux est l’ennemi du bien et que l’homme de nulle part, si c’est peut-être vous, eh bien… ca ne fait rien ! Ca fait juste du bien !
Souvenirs (Thérèse)
La maison familiale, c’est une atmosphère particulière qui m’accueille à chaque fois et où reviennent en cascades des résurgences du passé qui remontent à la surface.
Revoilà le jardin avec ses lignes de légumes bien ordonnés comme toujours. Le jardin, c’est l’espace de liberté. C’est un souffle d’air pur qui vient t’aspirer et t’englobe dans une bulle de bien-être et de paix.
Petite fille, je m’imaginais cheval sauvage galopant et je courais éperdue dans l’allée, de la cour jusqu’au bout du jardin, cette parcelle d’herbes sauvages qu’on nommait la pâture. Elle est d’ailleurs toujours là. L’été, Papa la coupait à la faux pour en faire du foin qu’on retournait patiemment jusqu’à ce qu’il soit bien sec. On engrangeait ensuite les bottes confectionnées dans le vieux grenier, en prévision pour la nourriture des lapins.
Et puis il fallait ramasser les pommes de terre qu’on étalait ensuite à l’abri pour les laisser sécher avant de les trier.
Combien j’ai passé d’heures à arracher les mauvaises herbes… J’aurais pu y rester des jours entiers, les mains dans la terre. Je faisais partie de la terre, j’étais la terre, cette terre noire que Papa déplorait toujours d’être trop pauvre, trop sèche mais qui me semblait si douce sous les doigts. Oui, il me semblait qu’elle faisait partie de moi.
L’été, armées de timbales et de longs bâtons munis d’un crochet, nous partions avec maman pour de longues excursions, dans les prés et les chemins de terre, pour traquer et déloger les délicieuses mûres sauvages dans les haies. Il fallait alors rivaliser d’adresse pour atteindre les plus hautes, les plus belles, les plus inaccessibles au parfum incomparable, celles qui se cachaient derrière les épines sournoises.
Nous admirions au passage les jolies épeires, ces arachnides aux couleurs variées qui attendaient, attentives et patientes, au milieu de leurs toiles tendues, espérant quelque insecte pour leur repas. Bizarrement, malgré ma phobie des araignées, celles-ci ne me faisaient pas peur. Au contraire je m’émerveillais devant les motifs inattendus qui les recouvraient. J’étais fascinée par leurs couleurs délicates, certaines ressemblant même à de petits bijoux confectionnés en perles.
Nous revenions, nos timbales remplies à ras-bord, les doigts rougis de notre cueillette sucrée, et le sourire aux lèvres, à la pensée des promesses de confitures, de tartes et de glaces parfumées.
Une fois l’automne et le froid revenus, nous attendions que les champs de maïs soient coupés et repartions de plus belle pour de longues escapades, à la recherche des épis oubliés. Il fallait faire vite, avant que le champ ne soit labouré, perdant ainsi à jamais les trésors qui y restaient enfouis.
Le mieux était de repérer tout d’abord les longues tiges couchées qui avaient échappé à la moissonneuse. Ensuite il suffisait de récupérer les épis qui restaient encore attachés. Pourtant nous étions bien souvent trompées par des enveloppes vides. Aussi, j’avais appris à tâter d’abord du bout du pied pour m’assurer de la présence des grains cachés sous les feuilles.
Parfois, ignorant les bouquets de tiges malmenées qui s’étaient couchées sur le sol argileux, je préférais marcher, tête baissée, le long des éteules piquantes pour rechercher le maïs dissimulé à demi dans la terre glaise. J’aimais ces longues marches à travers les champs, avec pour tout horizon le ciel à l’infini et les terres à perte de vue.
Nous repartions harassées mais heureuses, nos sacs remplis d’épis dorés qu’il faudrait ensuite ouvrir, faire sécher et égrener pour les lapins et pour les poules.
Le soir, une fois le souper terminé et la vaisselle faite, on s’installait tous pour lire chacun un livre. Mais mon plus grand bonheur, c’était d’attendre patiemment, avec Maman, la diffusion souvent très tardive, à la télévision, du film par excellence, celui qui nous récompensait de notre travail de toute la journée : le film de Science-fiction. Rien ne me faisait plus plaisir que cette attente fiévreuse en douce connivence.
Tous ces souvenirs, me direz-vous, sont une accumulation de travaux mais, pour moi, c'était surtout une source de plaisir partagé, tant pour l'entraide à nos parents que pour la satisfaction du travail accompli. Et aussi, comment rester insensible à cet air si pur de nos campagnes d'antan...
Les petits riens (Marco Québec)
Réussir à démarrer sa voiture à moins 30 degrés
Attraper le bus qu’on a failli rater
Apprendre que la tempête de neige oblige les écoles à fermer
Ce sont des petits riens
Qui font du bien
Boire un chocolat chaud dans un bistro
Déguster un verre de rouge en apéro
Écouter Pierre Lapointe qui chante seul au piano
Ce sont des petits riens
Qui font du bien
Recevoir un appel que l’on n’attendait plus
Retrouver un objet que l’on avait perdu
Partager le sourire d’un parfait inconnu
Ce sont des petits riens
Qui font du bien
Choisir la bonne file aux caisses du supermarché
Profiter d’un doux mois d’octobre qui prolonge l’été
Revoir un vieux film qu’on avait tant aimé
Ce sont mes petits riens
Qui me font du bien
Participation d'Alain André
DES PETITS RIENS :
RIEN ! Ou presque ! Je n’ai rien écrit depuis un mois ! Enfin, rien de bien, rien qui puisse mériter d’être publié ! Moins que rien même ; Si tant est que l’on puisse faire moins que nul, des petits riens du tout, mal ficelés, jetés dans la corbeille de mon ordinatort. Trois fois rien, citait Raymond Devos, permettent déjà d’acheter quelque chose ; Mais trois fois rien d’inspiration, moins que rien d’imagination, des idées nulles, un peu de déprime en prime et une lombalgie…Cela ne mène à rien !
Je reviens ! Mais je n’ai toujours rien à dire, rien à vous faire partager, rien !
Moi qui suis un fainéant, je fais néant, rien, nada, nothing…D’utile.
Pourtant, c’est vrai que faire ne serait-ce que des petits riens me ferait surement du bien :
Tiens ! Une petite Chanson ( écrite et composée par moi-même, c’est pas extraordinaire mais c’est mieux que rien !)
UN PETIT RIEN
Refrain : Un petit rien, ça fait du bien
Des petits riens, c’est mieux que rien.
Un petit rien, avec amour
Un petit tiens, ça plait toujours
Ne crois pas que les plus beaux cadeaux de la terre
Feront soudain de toi un fabuleux amant
Parfois juste un baiser, donné avec tendresse,
Et un bouquet de fleurs auront plus de valeur.
(Refrain)
Oublie donc tes idées de luxe et de grandeur
Parfois juste un « je t’aime » dans le creux de l’oreille
Un mot doux susurré avec tout ton amour
Trois fois rien, quelquefois, allumera le feu
(Refrain)