Bien imité les gars !
Walrus ; Lorraine ; joye ; Vegas sur sarthe ; JAK ;
Laura ; bongopinot ; Thérèse ; petitmoulin ; Venise ;
Questions insolubles (Joe Krapov)
Même si je me sens souvent « artiste sur les bords », je ne comprends rien à l’art !
Je ne sais pas, par exemple s’il faut préférer les portraitistes aux paysagistes. Je ne comprends rien à l’art conceptuel, au réalisme socialiste, à la FIAC et à la manie qu’a M. Pinault d’entreposer des horreurs dans la douane de Venise. Ce sont des saisies de trafiquants en tous genres ? Comment ? C’est de l’art ?
J’en viens parfois à me demander : faire de l’art, est-ce imiter la nature ou imiter son voisin ? Dans les débuts, je pense, on imitait la nature. En soufflant dans un flûtiau, on pouvait se prendre pour le rossignol de mes amours. Même avec des talents de caricaturiste minimaliste on pouvait représenter les premiers faits divers. Ainsi l’un des tout premiers dessinateurs, M. Victor Pierrafeu, avait entrepris le portrait de son futur beau-frère, Roméo Cromagnon, et n’était pas loin d’achever le portrait de celui-ci quand l’amoureux de Juliette, sa sœur unique et préférée, se trouva la victime d’un malencontreux accident de chasse au cours duquel il perdit la vie. Terminé, le Roméo de Lascaux.
Le petit Victor rentre dans sa grotte, il gratte, il gratte pour effacer le croquis du bellâtre et à la place il représente la scène de chasse en buvant sa bière.
- Comment tu vas l’appeler, ton tableau, demande Juliette en pleurs, à peine remise de son récent veuvage, en admirant la paroi de la galerie.
- « Mammouth écrasant l’épris », répond l’autre.
Pendant longtemps le salaire des peintres a été lié à leur talent d’imitation et au niveau de ressemblance de leur portrait avec la marquise qui sortit à cinq heures et dont on voulait garder une trace florissante, même si, quelques années plus tard, le mari n’hésitait pas à la traiter de « vieux tableau » et les héritiers à ne plus pouvoir voir leur mère en peinture.
Et puis est apparue la photographie. Pour reproduire une image de la réalité, il n’y avait rien de mieux. Même si, pendant très longtemps, on n’avait que des clichés en noir et blanc, l’illusion était presque parfaite.
Malgré cela, la peinture a fait de la résistance et les peintres ont fait les malins. Et donc il y a eu les impressionnistes, les cubistes, les futuristes, Pablo Picasso, Marcel Duchamp et son urinoir, la peinture abstraite, Malevitch et tout le reste qui ressemble parfois à un gros foutage de gueule pour bonobos friqués – le bonobo friqué étant le stade ultime de l’évolution des espèces, vous l’aurez compris de vous-même. Je ne connais rien à l’art mais je m’y connais en Darwinisme.
Aujourd’hui, grâce aux filtres Instagram et aux smartphones qui font des photos et des frites, tout le monde est un artiste moderne. « Ah non, dit Monsieur Instagram, vous n’allez pas encore essayer d’imiter, avec votre smartphone qui fait des photos et des frites, cette saloperie de réalité triviale et imposer à vos semblables vos horribles paysages convenus, couchers de soleil, plats de restaurant et vos selfies plus troublées que troublantes. On vous colle un barrage filtrant. Le réel ne passera pas ! Pas sur ma plate-forme !".
Et maintenant, voilà le résultat des courses. Sur mes appareils photos récents, je n’ai même pas besoin de filtres Instagram : ils sont intégrés à la bête ! J’ai juste à sélectionner « dessin » ou « illustration photographique » et je me retrouve avec un appareil photo qui, au lieu d’imiter et reproduire la nature, imite les gens des années 60 et 70 qui représentaient le monde avec des couleurs à bousiller les pupilles et enrichir les ophtalmos de France et de Navarre. Andy Warhol, Vasarely, etc.
Et vous savez quoi ? Je suis devenu accro au truc, non sans m’interroger un maximum. Si je colle par-dessus ces images des musiques jouées à la guitare électrique par M. Jibhaine et que j’en fais un diaporama musical, qui imité-je ? Des millions de Youtubers ?
Est-ce que c’est de l’art ? Qu’est-ce que l’art ? Est-ce que c’est un objet réel virtuel composé d’images surréelles et de musiques-collages inclassables ? Où sont passées la Vilaine et le ciel breton ? Où est partie la brume qui rend le monde si beau dans le silence du matin ?
Par pitié, ne répondez pas à toutes ces questions ! C’était un exercice gratuit : j’imitais le vieux singe à qui on n’apprend pas à faire des grimaces. Et je me fiche de savoir si mon numéro est bon ou pas !
Participation de Venise
Je ne veux ressembler à personne .
Ni modèle
Ni dieux.
Puis je l’ai vue avec ses fortes pommettes.
Ses yeux obsidiennes
De renarde réincarnée.
Et là j’ai voulue être elle .
Etre cette aquarelle que la lumière change à chaque instant .
Alors après m’être soigneusement savonnée et rincée
Je me suis collée contre le mur de la piscine municipale entièrement nue
Les passants observaient le tableau confondus , par la parfaite imitation.
Un aveugle me recouvrit d’un drap en chuchotant
Prononce le mot charme à promesse et je te fais sortir du cadre .
Impossible lui dis je .
Je joue à imiter un tableau .
Mais quel tableau .
Demande aux défiants !!!
À cloche-pied sur l'hiver (petitmoulin)
Hier
Un goût d'enfance
Sur tes lèvres bleuies
Tu sautais à cloche-pied
Sur l'hiver
Aujourd'hui
Calé contre le givre
Tu imites le chant
Du coucou
Pour réchauffer les enfants
À la lumière d'un printemps
Dérobé à l'horloge
Et tu les regardes
Qui sautent à cloche-pied
Sur l'hiver
Sachs (Thérèse)
Nous avions perdu depuis peu notre belle "Gypsie", une croisée Labrador-Groenendael et j'avais trop de chagrin pour penser adopter un nouveau chien. Cependant le destin en décida autrement.
Ma belle-sœur, atteinte d'une leucémie, venait de nous quitter à l'âge de 28 ans en laissant son fils et son ami, complètement désemparés. Celui-ci appela un jour mon mari pour lui dire en ces termes : « Tu veux un chien ? Je me débarrasse du mien. Je n'ai pas le temps de m'en occuper. Si tu n'en veux pas, je lui fous un coup de fusil. »
La question était réglée : nous ne pouvions pas laisser commettre un pareil acte. Enfermé dans un étroit chenil, le chien vivait dans ses déjections, à tourner en rond continuellement. Nous avons d'ailleurs dû le laver à plusieurs reprises pour le rendre plus présentable.
C'était un grand Labrador noir qui avait pour nom Sachs. Je me suis dit « Quelle drôle de nom ! », mais nous n'allions pas le changer, il avait déjà un an passé.
A l'époque nous entretenions notre jardin dans des plates-bandes de légumes bien ordonnées et quand je me mettais à en désherber les routes il me suivait, tout heureux. Je lui avais appris à rester dans l'allée pour qu'il ne vienne pas piétiner dans les semis. Pourtant, quand il me voyait, le dos courbé, arracher les mauvaises herbes, il ne pouvait s'empêcher de venir à mes côtés pour gratter la terre. J'avais l'impression qu'il me disait « Tu vois, je t'aide ! »
L'été, c'était vraiment trop drôle. Quand je cueillais les cerises, il fallait que je fasse attention car il me rejoignait pour attraper les grappes sur les branches basses. Ensuite, consciencieusement, il se délectait avec, allant même jusqu'à croquer les noyaux.
Pour les groseilles, les prunes et ensuite les pommes, il recommençait son manège à chaque fois. Tant que je ne me préoccupais pas de leur cueillette, il ne s'y intéressait pas outre mesure. Il suffisait que j'en commence la récolte pour qu'il vienne… m'aider. Oui les groseilles et aussi les framboises, je m'en souviens encore aujourd'hui. Il fallait le voir grappiller ces minuscules fruits en les prenant délicatement du bout des dents… Je me dis maintenant que j'aurais dû prendre des photos à l'époque tellement c'était drôle.
Ce chien était extraordinaire. Il mangeait tout et n'importe quoi. Quand l'heure venait d'arracher les légumes, il fallait que je le surveille du coin de l’œil pour qu'il ne disperse pas notre récolte à travers tout le potager. Quand il me voyait faire, la bêche à la main, il venait près de moi, attendait patiemment et hop, se dépêchait de commettre son larcin. Combien de fois l'ai-je surpris à me voler une carotte ou un poireau fraîchement sortis de terre ! Combien de fois l'ai-je réprimandé pour une touffe d’échalotes dérobée ! Mais aussi combien de fois j'ai pu rire de le contempler en train de déchiqueter un oignon ou le dit poireau et finalement de le manger ! Quand il s'agissait des pommes de terre, il lui arrivait de venir tirer sur la tige alors que je soulevais le pied avec la fourche-bêche. Ou bien il dégrattait comme un fou à la recherche de pommes de terre oubliées dans le sol.
Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai appris un fait bien étrange sur la vie de ce chien. Sa première maîtresse s'étant suicidée, il avait été donné à ma belle-sœur. Elle-même, à son tour, étant décédée, ce fut donc mon mari qui le récupéra. Trois ans plus tard, il mourait lui aussi des suites d'une longue maladie. Trois maîtres, trois décès…
Ce chien, je l'ai aimé jusqu'à ce jour funeste où j'ai dû faire en sorte d'abréger ses souffrances. Il allait avoir quatorze ans.
A Ville-Voix par bongopinot
Bienvenue à Ville-voix
A la ferme des "moutonniers"
Qui accueille des vacanciers
Dans un endroit de choix
Un peu de travail à la ferme
Des jeux des animations
Comme une douce récréation
Pour que vous retrouviez la forme
Et si tu as entre trois et cinq ans
Viens donc imiter le bruit des animaux
Retrouve nous tout près de l'enclos
Et emmène aussi tes parents
Il y aura un concours d'imitation
Venez tous y mettre de la couleur
Découvrir vos talents d'imitateur
Copie caricature et représentation
Un bon moment pour rigoler
Mais aussi un temps de partage
Dans vos vies un peu sauvage
Venez donc tous en profiter
Imitatio (Laura)
Participation de JAK
IMITATION OÙ EST TA LIMITE ?
Imitation, que de choses faites en ton nom,
Je singe, tu copies, il caricature, nous paradions, vous contrefaites, ils plagient
Je reproduis, tu calques, il emprunte, nous mimons, vous décalquez, ils piratent
Je pistache, tu imites, il déplombe, nous marchons sur les brisées, vous picorez, ils pillent
A tous les temps, avec les je, tu, il, nous, vous, ils......Au présent, au passé surtout composé, à l’imparfait souvent lacunaire, au plus que parfait jamais exemplaire, au futur du jamais vu, au futur antérieur en réincarnation, assez irréalisable, au gérondif- passé, dans un âge bien avancé.
Cela me rappelle un cas bien connu :
Une imitée célèbre, la JOCONDE, a été copiée des myriades de fois mais à ce jour elle ne le sait toujours pas. Elle dont on ne connait d’ailleurs pas l’exactitude de son existence.
Alors ... J’ai compilé pour vous certains de ces chefs-d’œuvre.
En véritable experte du copié collé,
Voici ci-dessous l’apparence de quelques-uns de ses différents visages vus par de grands peintres.
Essai anthologique by Jak
On peut en voir certains au Louvres
J’aime particulièrement celui de Picasso mon idole, et j’admire l’audace de Duchamp qui lui a adjoint une moustache, bacchante agrandie plus tard par Dali.
&
Je ne vous extorquerai pas un ris en exhibant aussi le canevas de la Joconde brodé au point de croix par ma Tantine, prénommée Mona-Lisette, j’aurai trop peur de provoquer chez vous un choc anaphylactique me doutant de votre hypersensibilité devant cette abomination artisanale ! Que je garde cependant par affection, au grenier, mais à l’abri des regards, en espérant sournoisement que le temps fera son œuvre avec cet ouvrage.
Signature (authentique) d’une dilettante plagiaire
Imiter: Petit lexique des synonymes
Alors que imiter n'est rien d'autre qu'un I rongé par les mites, que veulent dire ses synonymes?
copier : mettre dans le presse-papier avant de coller
feindre : peindre avec un F
mimer : imiter le 15 mai
parodier : mimer le contraire de rodier
pasticher : imiter une boisson anisée
pirater : imiter Rackham le Rouge
plagier : imiter le sable
simuler : imiter six ânes
singer : imiter un humain qui imite un bonobo