Défi #405
Ah là là !!!
La perte de mémoire !!!
Que de problèmes en découlent !!!
Envoyez vos participations à
samedidefi@gmail.com
Merci les amis !
Ont fait chauffer la colle
Vegas sur sarthe ; Venise ; Marco Québec ; Rêves de
plume ; Alain André ; Emma ; Pascal ; Adrienne ;
JAK ; Clémence ; Joe Krapov ; Walrus ; EnlumériA ;
joye ; bongopinot ; MAP ;
Dis moi (MAP)
- Dis moi où donc as-tu bobo ?
- Dans mon p'tit cœur Maman chérie !
- Mais pourquoi donc mon tout petit ?
- Ben c'est Mimi ma p'tite amie
J'lui avais donné ma souris
tu sais la blanche que j'aimais tant
moi j'croyais bien lui faire plaisir !
Elle a crié et s'est sauvée ...
Je comprends pas c'qui s'est passé !!!!!
Petit par bongopinot
Tu es à la dérive
Ton cœur en détresse
Ta douleur est si vive
Tout en toi est tristesse
Tu t’enfonces sans bruit
Comme tous les malheureux
Tu n’attends plus rien de la vie
Dans ton corps si fiévreux
Depuis qu’ils sont partis
Te laissant orphelin
Sans affection sans abri
Abandonné dans le chagrin
Il faut réparer ton cœur brisé
Avec des tonnes de tendresse
L’imbiber de baisers
Et l’arroser de caresses
Avec de l’amour tout autour
Pour ne jamais perdre espoir
Pour un bel avenir en retour
Dans lequel il faut croire
Prends cette main tendue
Qui t’amènera vers demain
Pour ne jamais être perdu
Ça t’aidera c’est certain
Ton cœur un peu se rafistole
Ne pleure pas, tu ne les oublieras pas
Pose ta tête sur cette épaule
Et ta peine s’estompera
Toutes les blessures de la vie
Jamais ne s’effacent
Le temps n’est pas l’oubli
Il donne des souvenirs et l’espérance.
Participation d'EnlumériA
Rafistoler un cœur en détresse ?
Si je le savais, je ne serais pas seul depuis quinze ans.
Dont acte.
Doe me niet lachen (Walrus)
Au cœur ou ailleurs,
Les rafistolages, croyez-moi, c'est toujours à recommencer !
Je sais de quoi je parle : j'ai eu sept Renault !
Moi aussi j'ai connu des pépins amoureux et cardiaques (Joe Krapov)
Le fait que je sois noir de peau n’a jamais été gênant, en quoi que ce soit, dans ma vie affective. Au contraire. J’étais grand, baraqué, jovial et surtout protecteur. Je plaisais énormément aux filles… et aux gars !
Il fallait juste, pour mes partenaires, accepter que je sorte beaucoup, que je passe ma vie au-dehors par tous les temps et y compris la nuit. Par manque d’exubérance, par trop de repli sur soi, l’amour né au printemps périt.
Au début, j’ai été gâté. Denise avait un travail de nuit dans une boîte du boulevard Saint-Marcel. Un hôtel. En fait elle travaillait devant l’hôtel. Le Stendhal était un de ces établissements dans lequel on commet un impair quand on est en manque. Un hôtel de passe. Elle était fille de joie pour hommes de peine ou hommes en peine.
Mais un jour elle est partie avec un de ses clients. Et elle m’a oublié là.
J’ai pu alors assumer pleinement ma bisexualité. J’ai d’abord vécu à la colle avec un avaleur de sabre. Cette période-là, quel cirque ça a été ! D’ailleurs, c’était dans un cirque. La preuve : je me suis acoquiné ensuite avec l’acrobate.
Et puis les affaires du chapiteau ambulant sont allées à vau l’eau. J’ai préféré jouer la sécurité en m’associant avec un vendeur de cravates qui m’a mis la tête à l’envers.
Ensuite il y a eu Barbara et Nantes ! Ah ! Nantes ! Rappelle-toi, Barbara ! Une ville faite pour moi vraiment ! On allait beaucoup place Graslin, place Royale, quai de la Fosse. J’aimais moins la Cigale et le passage Pommeraye où je m’étiolais à Demy, en fin, à demie. Nantes ! C’est incroyable comme il y a de Lola, enfin, de l’eau-là : la Loire, l’Erdre, l’île de Versailles.
Puis quand Barbara est morte je me suis replié sur Paris pour vivre avec Mary. « Paris est une fête » a dit Hemingway. Même en habitant près du cimetière le plus célèbre de la capitale, celui où sont enterrés Pierre Desproges, Frédéric Chopin et Jim Morrison, j’y ai vécu une vie de bâton de chaise. On allait même danser sur les toits avec Mary.
Seulement Mary est partie travailler à Londres et c’est à ce moment-là que tout a lâché, le cœur, la carcasse et le reste. Ce soir d’orage où je suis sorti noyer mon chagrin dans l’alcool, j’ai fini comme la lune de Goodis et Beineix, dans le caniveau. Con, cassé, concassé, désossé, tordu, déchiré grave.
Heureusement Marguerite m’a récupéré. C’était une vieille amie dont la silhouette se découpait dans la nuit depuis très longtemps sans que je la voie ou puisse la voir. Marguerite est une cantatrice roumaine. Elle ne chante pas très bien l’air de la reine de la nuit parce qu’il y a des jours où elle marche au radar. Mais Marguerite m’aime depuis toujours, secrètement, fidèlement, généreusement. Comment ai-je fait mon compte pour ne pas m’en apercevoir ? Comment n’ai-je pas deviné que cette souris était pour moi ? J’ai dû m’y prendre comme un manche ! Dieu merci, grâce à elle, j’ai le cœur rafistolé.
Et comble de chance, elle aussi est du genre qui sort la nuit, mène sa vie sens dessus-dessous et se marre comme une baleine.
Si vous voulez nous rencontrer, venez donc un de ces soirs dans cette boîte sélect où nous avons nos habitudes, « Le Grenier de la Mairie ». Demandez-nous au patron, Monsieur Fersen, mais de fait vous nous reconnaîtrez aisément : Marguerite est la chauve-souris et moi le grand parapluie noir.
Mon coeur, à la fontaine (Clémence)
Mon cœur, à la fontaine...
Mon cœur arrêta de battre un instant et glissa doucement son regard sur la longue lézarde de ma vie. De temps à autre, il s'attardait sur les manques de bras accueillants, de câlins et d'un peu de temps pour jouer. Il survola rapidement les colères et les révoltes matées par l'éloignement…
Il hésita sur l'incompréhension, le qu'en dira-t-on et les jugements lapidaires... Il questionna encore l'indifférence et les secrets trop bien gardés, il soupira devant les trahisons, les mensonges et le verbe outrancier…
Mon cœur frémit.
Il s'ébroua.
Il laissa s'envoler le choc et le déni, la colère et le chantage, la tristesse et la résignation.
Il accueillit l'acceptation et la reconstruction...
Il était allé, encore une fois, se revivifier à la fontaine de la Résilience.
Image/ Fontaine des quatre saisons – Mairie de Cotignac .