Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 049 951
Derniers commentaires
Archives
30 avril 2016

Ô tempora ! etc... (Walrus)

Le graffiti - singulière l'utilisation au singulier de ce mot latinisant pluriel !  Ne vaudrait-il pas mieux employer "inscription" ou, plus prosaïquement, "tag" à l'instar de MAP auteur(e) de la photo ? - le graffiti donc, éveille en moi d'innombrables souvenirs, mais bizarrement, rien de récent.

C'est qu'aujourd'hui, je vis en appartement où tout est carré, moderne : larges baies et stores mécaniques hermétiques, plus de tentures disjointes, plus de volets de guingois où un nœud disparu laisse passer la lumière. Le faisceau du projecteur de dias lui-même s'est éteint au profit de l'écran plasma. Plus de cabinets affichant "attout cœur" tout au fond du jardin. Et je n'entre même plus dans les cathédrales, églises ou chapelles sous les rais colorés des vitraux.

wa

Alors je remonte dans mes souvenirs pour en extraire le plus marquant : dans le jardin de la dernière maison que j'aie habitée, sous le cerisier et ses gros bigarreaux blancs, un appentis adossé au mur du garage. Quelques clapiers, tout un outillage de jardin, des bottes, des sabots même, le tout derrière une porte à claire-voie involontaire. Je contemple dans les traits de lumière la danse capricieuse de fines poussières On n'imagine pas en plein air qu'il y ait tant de particules en suspension dans l'atmosphère... ni qu'on les inhale.

Le toit de l'appentis était constitué de plaques d'Eternit ondulé...

Bah, les lapins n'avaient de toute façon pas le temps de développer de mésothéliome !

Publicité
Commentaires
L
"J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", a écrit Baudelaire. Le plus marquant des tiens sent la campagne épanouie et les cerises et rêve en regardant la poussière danser son invisible valse lente. S'y mêle une réflexion qui vire doucement vers la chimie.. :)
Répondre
W
Quoi ? Tu me prends pour un Perse ?
Répondre
V
mais nous on a toi walrus immortel
Répondre
P
La poussière du passé a des parfums de nostalgie même à l'Eternit ondulé...
Répondre
V
la chute est particulièrement sombre est ce un présage!!!
Répondre
M
De l'appentis au Maître de l'écriture il n'y a qu'un pas !!! J'aime beaucoup cette image : "plus de volets de guingois où un nœud disparu laisse passer la lumière." !!!
Répondre
M
Merci pour ce beau voyage dans tes souvenirs!
Répondre
J
de l’Eternit pour nous envoyer dans l’éternité c’est grave ça docteur ????<br /> <br /> c’est bien amiante à vous de nous en avertir
Répondre
B
Mélancolie des jours passés donne à ton texte un beau moment de poésie<br /> <br /> Bravo et Merci Walrus
Répondre
J
Dieu était trop fatigué le septième jour pour inventer encore l'aspirateur. Ou, victime de sa bonté pour les hommes , il a évité de le faire pour qu'Eve ne demande pas trop tôt à Adam de le passer.<br /> <br /> <br /> <br /> Appentis ou cathédrale, lumières et poussières nous donnent des leçons d'humilité, je trouve.<br /> <br /> <br /> <br /> P.S. Tu signes A. Nonyme, maintenant, cher oncle ? ;-)
Répondre
C
En quelques lignes, on est invité à partager un monde un peu désuet, chargé de mille poussières un brin nostalgiques....<br /> <br /> J'ai aussi en mémoire ses annexes où la danse des poussières ressemblait à un ballet d'étoiles!
Répondre
E
Surprenant, mais on te retrouve à la dernière phrase. :D
Répondre
V
En remuant ses souvenirs on inhale bien plus que des fines poussières et on en fait profiter les copains! Nostalgie, quand tu nous tiens... Atchoum !
Répondre
J
J'aime beaucoup cette comparaison nostalgique entre le présent et le passé !! Bravo sieur Walrus !
Répondre
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité