Ô tempora ! etc... (Walrus)
Le graffiti - singulière l'utilisation au singulier de ce mot latinisant pluriel ! Ne vaudrait-il pas mieux employer "inscription" ou, plus prosaïquement, "tag" à l'instar de MAP auteur(e) de la photo ? - le graffiti donc, éveille en moi d'innombrables souvenirs, mais bizarrement, rien de récent.
C'est qu'aujourd'hui, je vis en appartement où tout est carré, moderne : larges baies et stores mécaniques hermétiques, plus de tentures disjointes, plus de volets de guingois où un nœud disparu laisse passer la lumière. Le faisceau du projecteur de dias lui-même s'est éteint au profit de l'écran plasma. Plus de cabinets affichant "attout cœur" tout au fond du jardin. Et je n'entre même plus dans les cathédrales, églises ou chapelles sous les rais colorés des vitraux.
Alors je remonte dans mes souvenirs pour en extraire le plus marquant : dans le jardin de la dernière maison que j'aie habitée, sous le cerisier et ses gros bigarreaux blancs, un appentis adossé au mur du garage. Quelques clapiers, tout un outillage de jardin, des bottes, des sabots même, le tout derrière une porte à claire-voie involontaire. Je contemple dans les traits de lumière la danse capricieuse de fines poussières On n'imagine pas en plein air qu'il y ait tant de particules en suspension dans l'atmosphère... ni qu'on les inhale.
Le toit de l'appentis était constitué de plaques d'Eternit ondulé...
Bah, les lapins n'avaient de toute façon pas le temps de développer de mésothéliome !