Défi #364
Septième photo des défis de l'été :
Nous attendons vos participations
A tout bientôt !
Sont entrés dans un magasin de porcelaines
Fairywen ; Walrus ; Venise ; Lorraine ; Vegas sur
sarthe ; Joe Krapov ; bongopinot ; Nhand ; Laura ;
La clairière lointaine (par joye)
Le ciel était bleu clair et les bananiers balançaient dans la brise tropique.
Deux individus, inconscients des autres, et en train de se parler, s’éloignaient, les yeux sur le chemin pointillé par les ombres des feuilles au-dessus de leurs têtes. Plusieurs minutes passèrent. De temps à autre, il pouvait sentir son parfum ambré ; de temps à autre, elle sentait la chaleur de son corps impressionnant.
Elle était d'une fraîcheur jeune et belle. Lui possédait une présence mûre et attirante. Une passion fougueuse les attendait sans qu'ils s'en rendirent compte.
Après un moment, ils arrivèrent à une clairière où une petite source babillait. Les deux se penchèrent en unisson pour s’y rafraîchir. Ils burent longuement, pendant que les oiseaux et les grillons leur chantonnaient une musique palpitante, destinée exclusivement à leurs oreilles.
Une irrésistible chaleur émanant du sol les enveloppa. Quelques papillons de couleur éclatante flottaient ci et là. Enfin un, d’un jaune superbe, se posa sur son épaule à elle.
Il regarda avidement sa peau étincelante. Elle, consciente de son regard insistant, frissonna et eut un geste pour s’écarter de lui, mais, finalement, ne put y résister, et, le moment d’après, sa bouche pulpeuse tremblait de désir…
Ne pouvant plus, il la saisit brusquement et la serra contre son cœur.
- Non ! Non ! murmura-t-elle enfin, bien qu’elle fondât dans son étreinte. On ne peut pas !
- Si, on peut, insista-t-il d’une voix étranglée.
- Non ! C’est trop fou, tu es père de famille !
Soudain, il revit sa ravissante petite femme et puis il pensa à leurs quatre bambins adorables.
Secouant la tête, il relâcha à contrecœur sa compagne irrésistible. Après quelques instants, il put encore parler.
- Eh bien, tu as bien raison, mon beau bijou. Je te désire comme pas possible, mais, il faut penser à ma femme ! Je ne pourrais jamais – au grand jamais -- la tromper.
- Voilà, prononça-t-elle, hochant la tête. Tu ne peux pas la tromper, Babar.
Participation de JAK
ETE - 6
Cette semaine a été rude en événements. Je n ai pas pu scribouiller car nous sommes partis en catastrophe à L’ile De Java voir ce qui se tramait avec Blanche.
Souvenez-vous, la semaine dernière, notre princesse de passage dans son château, avait mis des cœurs à sa fenêtre mais ce n’était pas pour son prince charmant ; elle l'a abandonné en route, devenu trop ordinaire pour elle !
Non, accro à sa nouvelle passion, après avoir fait connaissance d’un prince Hindou dorénavant elle ne jure que par Ganesh
Elle nous dit que c'est le dieu du savoir. J’ avais bien entendu parler de mémoire d'éléphant, mais de là à nous endoctriner dans un culte sacré dans le but de nous élever moralement, y a à redire !
Mais on ne va pas se laisser faire d’ autant plus qu’elle prévoit de nous faire pratiquer le Yoga ! Toutes ces positions vont déformer notre stature de sets nains qui nous va très bien, de nirvana, pas besoin, et au diable les chakras… Notre sens énergétique habituel c’est-
Hello ! Hello !, on s’en va au boulot !
Pressé, je termine en bon français,- (sauf fotes de saint Taxe et autres-,) contrairement à ce qu’elle m’avait ordonné ; elle désirait que j’ tout ça en sanskrit, j’ai eu un coup de feu aux joues, et j’ai eu peine pour vous, des fois que vous ne sachiez pas lire cette langue !
Rien que pour mon nom voyez un peu :
Ce petit billet pour vous dire que tout de même nous sommes en forme, rien ne peut perturber notre humeur et à bientôt les amis.
Le scribe de service Joyeux
J'adore!!!!!! (Laura)
J'adore quand ça brille
Quand il y a des pierres
Du doré et que ça en jette
J'adore le disco et ses paillettes
Les pattes d'eph et les pelles à parte
Plus on me dit ringarde
Et plus je chante
Ca me ramene à une des villes
De mon coeur, à ce qu'on nomme
Soit kitsch, soit mauvais goût,voire pire
Ca n'ira certes pas avec mes meubles
Mais j'adore
Les couleurs de Bolywood,ses danses
Surtout ses épices
Et revenons à la Casablanca, ville blanche
Aux dessous sexy et multicolores
Sous des dehors parfois austères
Je sais c'est contradictoire mais j'adore!!!!
Participation de Nhand
UN VOYAGE DE RÊVE
Qu'il était beau, ravissant, plein de grâce !
Sous le soleil, sa parure luisait
De mille feux, et cela m'amusait
D'être monté, sur son dos, prendre place.
Tout l'Orient défilait, somptueux ;
Senteurs de riz, d'encens, de thé de Chine...
L’Indus, l'Amour, semblaient courber l'échine
Devant son pas de roi majestueux.
Il surpassait le tigre du Bengale,
Faisait de l'ombre à l'once, au pangolin,
Au caracal, au panda tout câlin,
Et la magie opérait, sans égale.
Contreforts de l'Himalaya,
Grande Muraille, Bangalore,
Hạ Long, Mandalay, Pattaya,
Tāj Mahal, Angkor Vat, Lahore...
Je voyageais. Quel dépaysement !
Puis, une voix, mettant au rêve un terme,
Me dit : « monsieur, décidez-vous, on ferme »
Mon pachyderme était un ornement,
Un bibelot, un rien de pacotille,
Dans ce bazar, non loin de la Bastille...
(Un éléphant, ça trompe énormément !)
Chez ma tante par bongopinot
Dans cette douceur Angevine
Deux statues se dessinent
Et posent devant une maisonnette
Celle de ma tante Claudette
Il émane de ce lieu la sagesse
Et on ressent aussi la force
A l'intérieur de sa maison
On entend une chanson
Et l'on découvre de grandes vitrines
Avec de belles petites figurines
Elles trônent ici et là , élégamment
Dans son salon devenu flamboyant
Elle a beaucoup de statuettes d'éléphant
En verre en porcelaine ou en bois blanc
Pour apporter joie et bonheur
Dans son logis et à toutes heures
Tous ces objets lui donne la gaité
Et sont là pour protéger son foyer
Tradition et porte-bonheur,
Tout est bon pour les collectionneurs.
Eléph-erre-algue-ant ? (Joe Krapov)
Moi aussi j'ai une mémoire d'éléphant. Et je me souviens bien d'avoir déjà envoyé un texte sur ce thème de l'éléphant au Défi du samedi. Grâce à M. Google, mon archiviste préféré, je l'ai retrouvé. Il est ici mais je vous fais grâce de sa republication, même si sa relecture m'a bien fait rire.
J'ai préféré faire oeuvre originale et du coup j'ai traduit très librement la chanson "Effervescing elephant" évoquée là-bas et qui figure sur le deuxième album solo de Syd Barrett, membre fondateur de Pink Floyd un peu trop vite barré à cause de l'acide à mon gré.
En français, c'est bien allumé aussi !
1
Un éléphant effervescent
Cogitait dans un verre à dent
Il se rappelait le bon temps
De ce petit cirque ambulant
Il allait de villes en villages
N’était jamais que de passage
Il y faisait son numéro
Juché sur un petit vélo
Il faisait rire les enfants
C’est là le lot des éléphants
Maintenant c’n'est plus pareil
Il fait noir et il a sommeil
Ah mon Dieu quell’ drôl’ de nuit !
2
Mon éléphant effervescent
Se rappelle aussi ses parents
Son oncle Hathi, l’exceptionnel,
Aux Indes il était colonel
Mêm' les tigres en avaient la trouille
Lorsque déboulait sa patrouille
Il se souvient de Tante Odette
Qui habitait dans une éprouvette
C’était une femme d’expérience
Elle travaillait pour la science
Tout d’abord à Gif-sur-Yvette
Puis à la Cité d’la Villette
Oui vraiment ça c’est Paris !
3
Mon éléphant effervescent
Sait qu’il y a des milles et des cents
Un grand oncle phénoménal
Fut alpiniste sous Hannibal
Et qu’un autre, couvert de poils
A fait trembler Neandertal
Il y eut aussi dans la famille
Celui qui habitait la Bastille
Il y chantait de l’opéra
Pour Gavroche au milieu des rats :
Le grand aria d’Iphigénie
Qui change de pied sur l’coup d’minuit
C’est du moins c' que dit Tardi
4
Mon éléphant effervescent
Hyper-mnésique à cent pour cent
Se souvient du cousin Dumbo
Vêtu d’une cape ridicule
Qui volait dans un ciel très beau
Sur une vieille pellicule
Il connaît tous les temples où crèche
Ce gros rigolo de Ganesh
Quand les hommes boivent il devient rose
Il se moque de leur cirrhose
Et de leur propension notoire
A proclamer « défense d’y voir »
Même si c’est en Zambie
5
Mon éléphant effervescent
Vous trouverez cela décevant
Je l’ai rencontré une nuit
Où je souffrais d’une insomnie
Et d’un fabuleux mal de crâne :
J’avais besoin d’un Doliprane
J’ouvris l’armoire à pharmacie
Située au-d’ssus du lavabo
J’découvris qu’il n’y avait ici
Ni aspirine, ni placebo,
Ni même de tube d’Efferalgan
Alors j’avalais l’éléphant
Et ma chanson est finie
A moins que je ne me trompe ?
Et je vous l'ai chantée aussi !
Nom d'une pipe (Vegas sur sarthe)
Quand la lune sera pleine, toi et moi on prendra l'express de Jaipur.
Ça sera le jour qu'ils appellent Holika, ou Dulendhi - ou peut-être Dumardi, ça change tous les ans - et le train sera bondé comme d'habitude.
Non j'ai pas l'habitude, Germaine... mais dans tous les documentaires sur l'Inde, les trains sont bondés.
A quoi ça sert de réserver six mois à l'avance pour finir entassés avec des types avachis sur des sièges défoncés – ou le contraire, des types défoncés sur des siège avachis - avec une clim en panne et une putain d'odeur de diesel?
Passe-moi le shilom, Germaine.
On verra rien du paysage à cause de tous ces turbans et des mecs qui tombent du toit mais on n'est pas venus pour le paysage; on est là pour équilibrer nos chakras.
A la descente du train, tout le Rajasthan sera là - sans compter les touristes - pour cavaler vers leur “Stade de France”, le Royal Chaugan Stadium.
On se magnera le popotin entre les vaches et les Tuk-tuk mais pour avoir les meilleures places tu mettras autre chose que tes tongs!
Repasse-moi le shilom, Germaine.
Galant, je te prendrai sur mes épaules... ou plus simplement je te prendrai par la main - c'est Bollywood mais faut pas exagérer - y aura des turbans colorés à perte de vue jusqu'à la pagode de Krishna avec un drôle de petit nuage rose au dessus. Ça doit être ça le tantra, Germaine.
Dans tous les documentaires sur l'Inde, y'a des turbans colorés et des petits nuages roses.
En approchant du stade, ça sera encore plus le souk mais on entendra quand même la musique folklorique, les flûtes, les nagaras, les cymbales enfin tout le bazar comme sur le dépliant des voyagistes.
Tu voudras me faire une danse du ventre mais y'aura pas la place et puis c'est pas l'moment.
Bon sang! Refile-moi plutôt le shilom, Germaine.
Ça y est je les vois enfin, rassemblés dans le rond central dans leurs costumes de lumière, un troupeau couvert de pétales de roses, de savantes peintures roses, de draperies de soie et velours cousues de roses, de perles roses, de pendeloques roses...
Putain, ça disparait! Repasse-moi le shilom, Germaine.
Certains - ou plutôt certaines puisque c'est réservé aux femelles - ont aux pieds des chaînes de chevilles avec des clochettes comme leurs danseuses gitanes, d'autres ont des parapluies roses qui brillent au soleil - tu le vois le soleil indien, Germaine - et encore d'autres avec des défenses rosâtres.
Regarde celui-là, Germaine. Le plus grand avec un palanquin, un baldaquin, enfin un frusquin sur le dos. On dirait Hati, le colonel du Livre de la Jungle, c'est “elle” qui va gagner le concours!
Repasse-moi encore le shilom, Germaine.
Jamais vu une éléphante aussi rose!
Et maintenant tu es rose comme elle, de la tête aux pieds - comme si t'étais à poil - mais je ne te vois pas bien à cause de la fumée.
Qu'est-ce qui peut bien fumer comme ça, Germaine? T'as encore laissé une gamelle sur le feu?
Où ça une explosion? Quoi? Un orgasme?
Attends un peu Germaine, je suis en pleine méditation...
L’ELEPHANT BLEU (Lorraine)
Il emporte de son pas cadencé
Le Prince des Mille et Une Nuits
Vers l’Orient de sable et de légendes,
L’éléphant emperlé
Comme un drapeau se perd à l’horizon
L’impériale blancheur enturbannée
S’enfonce dans le pays des rêves maudits
D’où l’on ne revient jamais
Il cherche son Atlantide (1)
Tandis que s’éteint l’appel d’amour
« Antinéa !...Antinéa !... »
(1) Roman de Pierre Benoît