Défi #361
Quatrième photo
des défis de
l'été :
Nous attendons vos participations
à samedidefi@gmail.com
A tout bientôt !
Ont reconnu leur pote(au)
Walrus ; Venise ; Fairywen ; Vegas sur sarthe ;
petitmoulin ; EnlumériA ; bongopinot ; joye ; JAK ;
Participation de JAK
Eté- 3
J’ai fait un cauchemar dans la nuit de samedi à dimanche dernier, mon tonton Titan-Nain , m’est apparu et m’a promis pleins de malédictions, si je ne lui sculptais pas dans la semaine une effigie à son image, ce à minuit le 27 /7/2015
Fortement impressionné et croyant aux messages de l’au-delà, j’ai obtempéré
J’ai buché dur avec les buches du bois voisin, et voici ce que j ai pu faire, tout juste terminé à l’heure qu’il est (24/07/2015 20:17:00)
Atchoum, Dormeur, Grincheux, Prof, Simplet, Timide on été unanimes ;
C’est tout mon portrait à moi, JOYEUX
Je ne vois rien de joyeux dans ce triste, personnage, mais si ils l’affirment...
Cela dit, je n’ai pas eu le temps d’écrire sur le sujet de la semaine…
Mais je pense à vous mes amis.
Et à dans 8 jours si je suis remis de mes émotions, et pas trop abattu par la chaleur.
JOYEUX
24/07/2015 20:17:24
Une forêt extraordinaire par bongopinot
Une forêt un jour dévastée
Par un terrible incendie
Est devenue en quelques années
Un endroit plein de féérie
Grâce à ces hommes et ces femmes
Qui venus des quatre coins du monde
Avec une ferveur indicible qui les anime
Un cœur pur et une joie profonde
Tous les troncs d'arbres et le bois calciné
Se sont changés en magnifiques sculptures
A découvrir, à apprécier, à admirer
Tout au long d'un parcours d'aventure
Les petits et grands conquistadors ou chevaliers
Trouveront à loisir l’inspiration grâce à ces œuvres
Des totems, des animaux et même de jolis bancs ciselés
Tout un monde vous est présenté en hors-d’œuvre
Pour faire revivre cette drôle de forêt
Des familles, des amis y viennent s'aérer
Et profitent des vacances pour la visiter
Et baguenaudent tranquilles dans les allées
Trouvez cette forêt extraordinaire
Vous pourrez y faire une grande promenade
Travailler à chaque pas votre imaginaire
Et ressentir la magie de ce lieu durant la balade
Tu parles d’une gueule de bois (EnlumériA)
Le flic poussa un profond soupir de lassitude. Il consulta sa montre d’un air dégoûté et but une autre gorgée de bière tiède. Il reposa la cannette sur le bureau et étudia une nouvelle fois le pauvre bougre tremblotant recroquevillé devant lui. Une sorte d’épouvantail souffreteux et larmoyant vêtu d’un short de cuir et d’une chemisette à carreau, coiffé d’un drôle de chapeau tyrolien d’où dépassait une mèche de cheveux gras.
— Reprenons ! Monsieur… Hé ! Monsieur ? – Le flic fit claquer ses doigts sous le nez du bougre qui semblait s’assoupir – Oh ! Vous m’écoutez, oui ?
L’épouvantail s’ébroua. Un salmigondis improbable sortit de sa bouche.
— Z’riez pune c’gar’tte ?
— Quoi ? Ah ! Tu veux une clope. Désolé, on ne fume pas ici. Bon. Donc, Tu… enfin… vous disiez vous être réveillé au milieu de nulle part et que votre père voulait vous foutre une raclée. Au petit matin. Hein ? C’est bien ça ?
Le flic fit de nouveau claquer ses doigts.
— Et merde ! Oh ! Jeannot ! Apporte un café, s’il te plait. Bien serré. Il est anesthésié le mec.
Quelque secondes plus tard, Jeannot posa la tasse sur le bureau.
— Tiens ! Tout frais sorti du perco.
L’épouvantail tendit un bras incertain vers la tasse, faillit en renverser la moitié mais réussit quand même à boire le breuvage. Il fut pris d’une violente quinte de toux en absorbant la dernière gorgée.
— Rhuummm ! Ashta… rrhouah ! Zauriez une garette ?
Le premier flic écarta les bras en signe d’impuissance.
— Putain ! Il va nous pourrir la matinée, celui-là. Bon ! Allez, va me chercher l’autre dans le couloir. Il sera peut-être plus éveillé.
Un petit homme grassouillet entra dans le bureau. Il était vêtu de fripes mais paraissait tout de même relativement soigné. Il portait une petite moustache à la Groucho Marx et affichait le sourire embarrassé d’un gamin de douze ans surpris en flagrant délit de masturbation.
Le flic attrapa la pièce d’identité que lui tendait Jeannot.
— Vous vous appelez Couchette. Maurice Couchette. Et vous habitait à la Madeleine.
Le rondouillard hocha la tête avec des airs de conspirateur.
— Oui, monsieur l’agent.
— Oui, monsieur l’agent. Vous connaissez cet olibrius ? Vous pouvez me dire ce qui s’est passé ce matin ?
— Ben oui, je crois. Vous voulez savoir quoi au juste ? Parce que moi… heu… Enfin, vous comprenez, quoi… Je ne voudrais pas d’ennui dans mon quartier. Je suis très connu, vous savez.
— Ah ouais ? Vous êtes une sorte de loup blanc, hein, c’est ça ? Tu savais qu’il y avait des loups à la Madeleine, toi, Jeannot ?
— Des rats, oui, je savais, mais des loups.
Le flic se fit plus aimable en proposant un siège au petit gros.
— Vous faites de la politique ? C’est pour ça que vous êtes connu ? demanda Jeannot.
L’autre eu une moue d’incompréhension.
— Vous êtes marxiste ? Tendance Groucho, c’est ça. Il mit deux doigts sous son nez, en guise de moustache.
— Non. Avant j’étais clerc de notaire. Et puis j’ai eu des problèmes. Vous savez, la pitanche, tout ça. Bois sans soif, je m’en cache pas, mais pas au point de me mettre dans des états pareils, expliqua-t-il en désignant l’épouvantail. En fait, je suis connu parce que j’aide les moricauds à remplir leurs papiers, des conneries comme ça, quoi.
Le flic éclata de rire.
— Les moricauds ? Oh merde ! Mais vous sortez d’où, vous ? Et après c’est nous qu’on traite de racistes.
— Mais, je suis pas raciste, monsieur l’agent. Mais comment voulez-vous qu’on les appelle ? Il en arrive de partout, tous les jours, à pleine brouette.
— Ouais, bon. Revenons à nos moutons. Racontez-moi ce qui s’est passé ce matin.
— Ben… Je revenais de la boulangerie, quand j’ai vu Arthur arriver en courant – il désigna de nouveau l’épouvantail – Y gueulait comme un putois orphelin. Y disait comme ça qu’il venait de retrouver son père dans le parc derrière la bibliothèque municipale. Et qu’il était mort, son père. Depuis vingt ans. Mais qu’il voulait quand même lui foutre une branlée.
— Donc, vous le connaissais ? Parce qu’il n’a aucun papier sur lui.
— Oui. C’est Arthur Lambrieux. Un ancien menuisier qui a, comme qui dirait, mal supporté que sa Géraldine se débine avec un gitan. C’est vrai que d’habitude, y suce pas de la glace, mais j’ai l’impression qu’hier soir, il a battu des records. Faut dire que c’était Halloween.
Le flic lança un clin d’œil à Jeannot.
— Vous êtes des grands gosses, pas vrai. Ah, non ! Halloween. Moi qui croyais avoir tout vu. Bon, ensuite. Il a eu le temps de vous dire quelque chose, avant de partir en vrille.
— En vrille. En looping, vous voulez dire. Arthur, il est ingérable. Il a le foie lié. Demandez aux gens du quartier. Il fait une fixation sur Pinocchio, vous savez le bonhomme en bois. C’est pour ça qu’y s’habille comme ça. Y croit que sa Géraldine, c’est la Fée Bleue. Qu’un jour ou l’autre, elle va se lasser de son manouche et qu’elle va revenir. Quel con !
— Oui, mais ça explique pas l’état de panique dans laquelle la patrouille l’a ramassé. Vous lui avez dit quelque chose de spécial ? Une blague qu’il aurait mal prise, à propos de son père ?
— Mais non, monsieur l’agent. Quand vos collègues sont arrivés, on se battait pas. J’étais juste en train d’essayer de la calmer par rapport à l’expo.
— L’expo ?
— Oui. Dans le parc. Il y a une exposition de sculptures sur bois… Depuis deux jours. Organisée par la maison de quartier. Tout le monde s’y est mis. C’était cool.
— Désolé, mais je ne vois toujours pas.
— C’est simple. Hier soir, il avait le projet de se déguiser en Pinocchio et de faire la tournée des popotes. Pas pour réclamer des bonbons. Tss ! Tss ! Pour réclamer des gorgeons. Les gens du coin se sont pris au jeu, je suppose et du coup, l’Arthur il a bien chargé la mule. Je présume qu’il s’est réveillé dans le parc sous une sculpture et qu’il aura cru que c’était son père revenu d’entre les morts pour le corriger. Vous parlez d’une gueule de bois.
Évreux, 23 juillet 2015
Écouter à cœur nu ( petitmoulin )
Écouter à cœur nu
Les silences cachés
Sous la ronce des masques
Reconnaître les mots
Qui affleurent aux lèvres
De la parole tue
Dans les yeux qui mesurent
L'étendue de la crainte
Entrevoir le jardin
Qui nourrit le printemps
Prendre appui sur la nuit
Pour chercher à tâtons
La nudité des mots
Sous la ronce des masques.
Entrelacs (Vegas sur sarthe)
En sculpture on dit que c'est le premier coup de couteau qui coûte... le mien c'était un Opinel n°13 - le fameux Géant avec sa bague double sécurité - cadeau de mon Oncle Hubert et qui n'avait jamais coupé que du saucisson et du sureau qu'on fumait en cachette avec les copains.
Mais cette fois-ci - par je ne sais quelle perversité propre aux femmes - Jeannette avait su m'arracher la promesse de graver nos initiales sur le gros poirier du père Martenot, pour la postérité et pour mon plus grand malheur!
Sa mère n'avait-elle pas mis le grappin sur le maire du village qu'elle avait épousé en secondes noces et réduit en esclavage?
Comme j'amorçais la découpe du «J» fatidique - un J comme Jocrisse, parfaite incarnation de la niaiserie et de la bonne poire que j'étais - je me vis marié et père d'une marmaille crottée et pleurnicharde à tel point que la lame dérapa pour ciseler comme une espèce de moustache.
A cet instant je ne sais ce qui s'opéra en moi mais mon bras fut pris d'une irrésistible frénésie créatrice au point que je disparus rapidement sous une montagne de copeaux.
Sous mes yeux ébahis naissait un vieillard hirsute aux yeux exorbités tandis que ma main armée lançait de terribles éclairs, taillant dans le tendre une bouche béante et deux grandes oreilles de bouc.
Une barbe aux méandres tarabiscotés ne tarda pas à se former jusqu'au sol comme autant de racines.
Un Rodin ou un Cesar s'était emparé de mon bras pour créer cette tête de vieillard, me sauvant du même coup d'un terrible destin. Au diable le père Martenot, il me restait à trouver une explication crédible pour Jeannette ou bien prendre mes jambes à mon cou.
C'est l'instant de l'ultime coup d'Opinel, de la touche finale qui signe l'oeuvre à jamais qu'elle avait choisi pour surgir: »Qu'est-ce que c'est qu'ce machin?»
Comment réfléchir vite quand le peloton d'exécution est en position de faire feu?
«Euh... c'est un totem, le totem de l'amour » bredouillai-je.
«Et pis? Où qu'elles sont nos initiales ? »rugit-elle.
Je cherchais désespérément un semblant de « J » et de « C » dans l'entrelacs de la barbe et n'en trouvant pas, je m'embarquai dans un discours stérile sur la symbolique du totem, sur cet emblème érigé à notre amour naissant et... comme une délivrance elle me coupa dans mon discours vaseux: »En plus, il louche ton totem!»
J'étais prêt à accepter bien des reproches mais pas qu'on accuse Rodin ou Cesar d'avoir affublé cette œuvre d'un strabisme divergent!
J'allais lui dire que c'était elle qui louchait mais je lui suggérai de se mettre bien en face du totem; malgré ça elle insista: »Où qu'elles sont nos initiales?»
A l'heure où les vrais amoureux, les grands, accrochent des cadenas aux parapets des ponts de Paris ou Singapour, je trouvais ridicule de graver nos initiales sur un poirier, mais j'avais pourtant promis.
«Je vais te les faire tes initiales!» criai-je en plantant l'Opinel dans l'oreille droite du vieillard.
Si vous passez un jour près de l'arbre-totem du père Martenot vous y verrez encore la profonde blessure que ma rage lui infligea...
L'humeur des femmes est changeante, je l'ai souvent observé par la suite mais je fus déconcerté quand elle lança: »Pas la peine! J'en veux plus» et elle tourna les talons qu'elle avait entre autres fort jolis.
Je ne revis jamais ses talons ni ce regard assassin qu'elle m'adressa.
Le totem de l'amour n'avait pas tenu sa promesse et un grand calme se fit dans le bois et dans ma poitrine.
Dans la même semaine, le père Martenot eut une attaque mais c'est une autre histoire, enfin je crois...
Participation de Fairywen
Déluge
La foudre s’abattit sur l’arbre, le coupant littéralement en deux. Le grand sapin vacilla un moment, puis ses deux moitiés s’effondrèrent sur la route dans un fracas de fin du monde.
Le camion blanc freina dans un hurlement de mécanique torturée. Les pneus trop lisses glissèrent sur la route mouillée. Son conducteur braqua désespérément, mais ne parvint pas à éviter totalement la collision, et l’aile avant gauche frappa contre le tronc. Damon laissa échapper un juron rageur puis sortit sous la grêle pour examiner les dégâts. Quelques secondes plus tard, il poussa un soupir excédé. Impossible de réparer avec ce déluge. Il allait devoir passer la nuit dans la camionnette, gelé, trempé et perdu au milieu de nulle part. Il avait connu des moments plus réjouissants dans sa vie…
Damon s’apprêtait à remonter sur le siège conducteur et à s’envelopper dans sa couverture lorsqu’une pause entre les éclairs lui fit entrapercevoir une lueur toute proche. Il hésita un instant, mais le risque qu’un autre arbre ne tombe, cette fois directement sur son véhicule, était réel. Il choisit d’affronter les éléments.
Stella ne fut pas vraiment surprise d’entendre frapper à la porte de son chalet entre deux coups de tonnerre. Sans doute un automobiliste mis en difficulté par l’orage de fin du monde qui s’était déclenché. Elle ouvrit et tira son visiteur à l’intérieur.
— Entrez avant que le vent n’arrache la porte.
Abasourdi, Damon se retrouva dans le petit couloir et lança la première chose qui lui passait par la tête.
— Tu ne regardes jamais avant de faire entrer les gens ?
— Pas avec un temps pareil. Mais si ça te pose un problème, tu peux repartir.
— Sans façon, merci.
— Je me disais aussi…
Ils se détaillaient mutuellement tout en parlant. Il était grand, costaud, avec des cheveux brun coupé très court, façon militaire, et des yeux bleus à l’éclat de glace. Elle était de taille moyenne, avec de longs cheveux noirs et des yeux aussi verts que des émeraudes.
— Je m’appelle Stella.
— Damon.
Si elle fut surprise par son étrange prénom, elle n’en montra rien. Et si elle recula, ce fut pour ouvrir une porte.
— La salle de bains est là si tu veux te sécher. Je n’ai pas d’habits à te proposer, mais il y a des serviettes en attendant que tes vêtements sèchent.
— Tu as encore du courant ?
— Groupe électrogène. Quand on vit isolée, il faut savoir s’adapter.
Damon entra dans la petite pièce et retira avec soulagement son jean et son tee-shirt. Par miracle, son boxer était à peu près sec, aussi n’eut-il pas à se préoccuper de trouver de quoi se couvrir.
Lorsqu’il rejoignit son hôtesse au salon, il eut la surprise de la voir assise par terre au milieu d’une série de photos représentant une sorte de tronc d’arbre sculpté en forme de statue de l’île de Pâques.
— C’est… c’est quoi ? fit-il, ahuri.
— Les photos ? Oh, un casse-tête intellectuel…
Elle leva les yeux vers lui, rieuse.
— Je participe à un site de défis littéraires, et les administrateurs ont trouvé amusant de nous poster ce… truc pour les défis photo de l’été. Je n’ai pas la moindre idée de comment l’intégrer dans le feuilleton de l’été que j’ai commencé, alors je me suis amusée à faire des montages avec pour voir si ça m’inspirait.
Elle haussa les épaules.
— Mais j’avoue que ça ne marche pas très bien. Tiens, je t’ai réchauffé un peu de soupe, et il y a un plaid si tu as froid.
Sans rien dire, Damon s’enveloppa dans la couverture et prit le bol posé sur le guéridon. Absorbée dans la contemplation de ses photos, Stella ne s’occupait pas de lui.
Elle ne vit pas la lueur dure, presque cruelle, qui passa dans le regard de Damon…
Participation de Venise
Nous étions en plein hiver, la veille du nouvel an.
Neige jusqu’aux genoux, traineaux en clochettes et bise qui faisait craquer les arbres.
Quand au détour d’un chemin un arbre à figure humaine se mit à me parler.
Tu habites un pays où tout le monde veut régner en maitre.
Son visage massacré de rides profondes me plut et l’intérêt qu’il prenait aux affaires humaines ne fit que l’élever dans mon estime.
Qu’est ce qui m’appartient à moi dit l’arbre ?
La TERRE ?
LES BOIS ?
LES ANIMAUX ?
L’ÉTANG ?
Moi aussi pourtant je veux vaincre la laideur de ce monde pour m’approprier sa beauté.
Je vous ai vu vous approprier tout l’or de ce monde, vous ne savez rien respecter et vous vous prenez pour les rois du monde.
Dites-moi qu’est ce que vous faites une fois à califourchon sur les grands principes que vous chevauchez comme de grands malades.
Regardez l’horrible bilan de vos actions
J’en avais assez de me faire insulter. J’étais simplement venu couper un arbre pour NOEL.
Je pris une grosse hache et fendit l’arbre sur toute sa hauteur.
Voilà dis je au moins on aura toujours le dessus !
Et l’arbre dans un dernier soupir me murmura : que le diable t’emporte. !