Participation de Nhand
MATHIS, AU LIT !
- Mathis ? Brossage de dents, pipi, et au lit ! Hop ! Hop ! Hop !
- Et tu me liras une histoire ? Celle de Monsieur Madame et le Grand Méchant Loup...
- Si tu te dépêches... Parce qu'après l'heure, ce ne sera plus l'heure.
- Plus l'heure de quoi ?
- De te lire une histoire, pardi !
- C'est jusqu'à quand l'heure de me lire une histoire ?
- Tu vois la grande aiguille ? Elle est bientôt sur deux. Quand elle sera sur six, ça voudra dire qu'il sera huit heures et demie, et ce sera trop tard. Après huit heures et demie, plus personne ne lit d'histoire à personne, c'est comme ça ! Alors vite, au lavabo, puis aux toilettes, alors j'aurai le temps de te lire un paragraphe...
- Bon, d'accord...
- Allez ! Allez ! Et que ça saute !
- Mais il a de la chance, papa...
- Comment ça ?
- Pour lui, ça dure longtemps, l'heure de lui lire une histoire...
- Qu'est-ce que tu racontes, je ne lis pas d'histoire à ton père ?!
- Ben si, le soir, quand il fait déjà très très très nuit...
- Ah ?
- Eh ben oui, je t'entends, tu lui parles, tu lui lis une histoire. Même que des fois, ça a l'air drôle, parce que vous rigolez ensemble. Après, lui, il fait comme un ours qui t'attrape, et puis il grogne, tu sais comme l'ours blanc dans la télé l'autre jour... Et toi, tu fais « Aïe ! Aïe ! Aïe ! », tu cries fort, parce qu'il fait semblant de te manger...
- L'heure tourne, Mathis.
- Et une fois, aussi, j'étais dans le couloir...
- La grande aiguille va dépasser deux.
- Et j'ai vu que tu lui faisais le cheval...
- Bon euh... Je compte jusqu'à trois...
- Pourtant, tu ne veux jamais faire le cheval pour moi, tu dis toujours que tu as mal au dos !
- Un... Deux...
- Tu pourras me lire la même histoire qu'à papa ?
- Certainement pas !
- Pourquoi ?
- Je te préviens, Mathis, vas-y, maintenant qu'il est encore temps, sinon, pas de Monsieur Madame et le Grand Méchant Loup, ce sera direct au dodo !