L'artiste me parle, le tableau, non (par joye)
Puisque l'image de cette semaine ne m'inspirait pas - ce genre de tableau n'est jamais à mon goût - j'ai eu l'idée d'aller lire un peu sur l'artiste. Je suis tombée sur sa page perso et j'ai eu l'idée de vous traduire plusieurs parties de son article autobiographique. J'avoue que la personnalité de l'artiste me plaît beaucoup plus que son art. Bonne lecture ! - joye
Je suis né à Ealing, Londres, le 18 octobre 1941 – alors j’ai presque soixante-douze ans maintenant !! Jusqu’à l’âge de onze ans, je ne m’appelais pas Colin Thompson, c’était Colin Willment. Willment était le nom de mon père et ma mère l’a changé à Thompson quand elle a épousé mon beau-père. En y réfléchissant, je voudrais qu’elle ne l’ait pas fait. Elle a complètement brisé avec mon père, et je ne l’ai rencontré qu’une seule fois quand j’avais dix-neuf ans. Maintenant il est mort, alors il est trop tard, bien que j’aie récemment pris contact avec sa famille en faisant des recherches sur l’Internet […]
J’étais en pension dans le Yorkshire, je suis allé au lycée à Londres-Ouest et j’ai passé deux ans dans une école d'art à Ealing et Hammersmith, où, à mon grand dépit, j’ai fait la connaissance des gens qui dessinaient beaucoup mieux que moi. J’ai connu ma première femme à l’école d’art et peu après, ma première fille, Charlotte.
J’ai travaillé comme sérigraphe, graphiste, régisseur dans un théâtre mais jamais comme bûcheron au Canada ni comme matelot sur un paquebot au Pacifique sud. J’ai étudié la cinématographie pendant un an, me suis marié pour la deuxième fois et j’ai travaillé pendant un peu de temps à faire des documentaires pour la BBC.
Au début de la vingtaine, j’ai souffert d’une crise nerveuse horrible, et, à trois moments différents, j’ai passé trois mois dans trois hôpitaux différents [...dont] une clinique expérimentale qui a fermé ses portes il y a longtemps. Là, il fallait faire une audition devant les autres patients et le personnel pour y être admis ! C’était sans doute le seul lieu qui m’ait fait du bien, puisqu’il me semblait que j’étais entouré des gens qui se plaignaient et qui voyaient la maladie mentale comme un concours dont le but était d’aller pire que tous les autres. Voir la plupart des autres 59 patients tellement pathétiques m’a sans doute motivé à ne pas finir comme eux.
Je n’ai jamais su expliquer la raison pour laquelle ma dépression s’en est allée quand j’avais vingt-cinq ans et elle n’est jamais revenue. […]
En 1968, je suis allé vivre à Majorque, mais moins d’un an plus tard, j’ai déménagé à une petite île aux Hébrides avec ma deuxième femme où l’on a passé sept ans à essayer de rester debout dans le vent […] J’ai aussi essayé de vivre de la terre, mais tout ce que j’ai pu élever était un arpent de mauvaises herbes, une poule mascotte et encore deux filles, Hannah et Alice, mais pas forcément dans cet ordre. […]
J’ai toujours cru en la magie de l’enfance et je pense que si vous vivez correctement, cette magie ne finit jamais. Je pense aussi que, si les adultes n’aiment pas un livre pour les enfants, il y a soit un problème avec le livre, soit un problème avec l’adulte qui le lit. C’est, bien sûr, une façon habile de dire que je ne veux pas grandir.
Mon fruit préféré, c’est les cerises et ma musique préférée est le rock and roll et de vieux disques de blues et je suis maintenant un citoyen australien. Je suis gaucher et daltonien.